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Quelques jours après que les chefs religieux du Malawi ont appelé à un remaniement ministériel, le président prend des mesures

Le président du comité exécutif du PAC, Mgr. Patrick Thawale, lors de leur réunion du mardi 18 janvier avec le Président Lazarus McCarthy Chakwera. Le président du comité exécutif du PAC, Mgr. Patrick Thawale, lors de leur réunion du mardi 18 janvier avec le Président Lazarus McCarthy Chakwera.

Quelques jours après que les chefs religieux du Malawi ont appelé le chef de l'État à nommer un nouveau cabinet, le président de cette nation d'Afrique australe a annoncé, lundi 24 janvier, la dissolution de son "cabinet tout entier avec effet immédiat".

"Votre Excellence, remaniez le cabinet et nommez un secrétaire compétent auprès du président et du cabinet. Envisagez également des changements au ministère des Affaires étrangères, car il semble y avoir des problèmes de réputation", ont déclaré les dirigeants de divers groupes religieux du Malawi, réunis au sein de leur organisation faîtière, le Comité des affaires publiques (PAC), au président Lazarus Chakwera le 18 janvier.

Dans un discours prononcé par Mgr Patrick Thawale, qui a précédemment occupé le poste d'administrateur diocésain de l'archidiocèse catholique de Lilongwe au Malawi, les chefs religieux ont ajouté : "En fait, le Cabinet actuel semble être un spectateur dans son style de leadership."

Dans son discours national du 24 janvier dissolvant le cabinet malawite, le président Chakwera aurait déclaré : "J'ai dissous l'ensemble de mon cabinet avec effet immédiat, et toutes les fonctions du cabinet reviennent à mon bureau jusqu'à ce que j'annonce un cabinet reconfiguré dans deux jours."

Le cabinet reconfiguré, a ajouté le président malawite, exclura l'ancien ministre des Terres, Kezzie Msukwa, qui a été arrêté le mois dernier dans une affaire de corruption, "pour lui permettre de répondre aux accusations de corruption dont il fait l'objet au tribunal et d'y laver son nom".

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Il a expliqué que la décision d'exclure M. Msukwa du cabinet à reconfigurer a été prise à la suite de la réception d'un rapport officiel du Bureau anti-corruption (ACB) sur les accusations auxquelles le ministre est confronté.

Le président Chakwera aurait également adressé un avertissement sévère à la directrice de l'ACB, Martha Chizuma, pour avoir fait des révélations publiques sur une corruption de haut niveau lors d'une conversation téléphonique. Les détails de cette affaire de corruption ont été divulgués au public.

Dans son discours national du 24 janvier, le chef de l'État malawite a confirmé que la conversation divulguée par la directrice de l'ACB, Mme Chizuma, est authentique et constitue une faute de sa part.

Le président a toutefois annoncé qu'il maintiendrait Mme Chizuma à l'ACB et qu'il suivrait ses progrès.

"J'ai déterminé que la meilleure chose à faire dans ce cas est de garder un œil attentif sur sa conduite générale des affaires du bureau afin de s'assurer qu'il n'y a pas d'autres incidents préoccupants concernant son aptitude à exercer ses fonctions à l'avenir", a-t-il déclaré.

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Dans une conversation téléphonique ayant fait l'objet d'une fuite, Mme Chizuma aurait dit à un ami que les juges et les magistrats du Malawi recevaient des pots-de-vin.

Elle aurait déclaré qu'une affaire sur laquelle son bureau travaille actuellement ne sera pas gagnée par les seuls tribunaux mais par la pression du public car "le juge a déjà été soudoyé. Nous le savions avant d'aller au tribunal ; l'affaire était prévue pour vendredi mais nous savions dès mercredi que quelque chose n'allait pas."

La semaine dernière, les évêques catholiques du Malawi ont demandé au gouvernement de renforcer la sécurité de Mme Chizuma et de tous les employés de l'ACB après qu'un politicien ait accusé les responsables de la lutte contre la corruption de permettre à des agences étrangères de dicter leurs opérations dans le cadre de la poursuite d'un homme d'affaires britannique.

"Nous lançons un appel au chef de l'État, le Dr Lazarus McCarthy Chakwera, au vice-président, le Dr Saulos Klaus Chilima, à toutes les institutions publiques concernées et à leurs responsables pour qu'ils assurent la sécurité du personnel de l'ACB, en particulier celle du directeur général", ont déclaré les membres de la Conférence épiscopale du Malawi (ECM) dans leur communiqué du 19 janvier.

Les membres de l'ECM ont ajouté qu'aucun Malawite "ne devrait être pressurisé, intimidé ou influencé par des menaces ou tout autre moyen dans l'accomplissement de son travail pour le bien du pays".

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Magdalene Kahiu