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Les efforts des dirigeants des églises africaines pour la vérité électorale, la justice "un noble combat" : Une réflexion

Une image représentant l'intersection entre l'Église et la politique. L'Église au Togo et en Côte d'Ivoire a été accusée par les gouvernements d'être partiale. Domaine public Une image représentant l'intersection entre l'Église et la politique. L'Église au Togo et en Côte d'Ivoire a été accusée par les gouvernements d'être partiale.
Domaine public

Une semaine après que le gouvernement ait refusé à l'Église catholique du Togo un rôle d'observateur dans les prochaines élections présidentielles, un missionnaire africain en poste dans ce pays d'Afrique de l'Ouest a qualifié de "noble combat" les efforts déployés par l'Église sur le continent pour rechercher la vérité et la justice lors des élections.

"Étant donné le passé électoral sanglant de nos pays, l'Église catholique trahirait sa mission divine si elle refusait de remplir sa tâche : défendre le droit à la vie en défendant les principes fondamentaux de vérité et de justice. Le combat actuel mené par l'Eglise (au Togo) est un combat noble qui mérite le soutien de tous", a déclaré le père Donald Zagore dans une réflexion envoyée à l'ACI Afrique mercredi 22 janvier.

Dans une lettre datée du 16 janvier, le ministre togolais du développement, des droits de l'homme et des organisations religieuses a rejeté la demande du 26 décembre 2019 de la Conférence épiscopale du Togo (CET) d'être autorisée à déployer ses propres 9 000 observateurs électoraux au motif que depuis août 2017, les évêques catholiques ont pris des "positions clairement partisanes" sur la situation politique du pays.

En Côte d'Ivoire où une élection présidentielle est prévue pour le mois prochain, les évêques catholiques ont récemment demandé à la commission électorale d'exercer son mandat en toute indépendance, une position qui a été interprétée par une partie du gouvernement comme une impartialité de la part des dirigeants de l'Eglise.

Selon Zagore, membre de la Société des Missions Africaines (SMA), le combat de l'Eglise pour la vérité et la justice en appelant à des élections libres, justes et transparentes au Togo et en Côte d'Ivoire a conduit à une atmosphère qui "reste tendue entre les pouvoirs politiques et l'Eglise".

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"Étrangement, dans ces deux pays, l'Église catholique est accusée par les pouvoirs en place d'être de connivence avec l'opposition. Elle est même appelée le porte-parole de l'opposition", déplore le ministre missionnaire ivoirien au Togo.

Tout en notant que "la lutte politique de l'Eglise dépasse les considérations partisanes", le père Zagore a souligné que "l'Eglise catholique, dans son engagement politique, a une mission fondamentale, qui consiste à défendre sans ambiguïté les principes de vérité et de justice, qui sont des droits fondamentaux pour tous les hommes et tous les peuples".

Selon lui, si l'Église en Afrique doit aborder "l'épineuse question des élections pacifiques, crédibles, libres et transparentes", elle doit le faire avec "du zèle, du professionnalisme et de la prophétie" car "le combat pour la vérité et la justice n'est pas un combat pour plaire à tous". 

"Il est temps, en particulier pour notre continent africain, que le droit à des élections pacifiques, crédibles, libres et transparentes fasse partie des droits fondamentaux de l'homme, protégés par un cadre juridique qui garantisse des sanctions pénales", a déclaré le père Zagore.

Il a ajouté : "Nous ne pouvons et ne devons plus continuer à sacrifier la vie des populations africaines pour de simples raisons électorales".

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