"Nous sommes passés par le rond-point de l'Aigle. Et puis nous avons vu les gens qui arrivaient et donc nous sommes allés à leur rencontre et nous sommes descendus de notre voiture", raconte le père Kouldjim sur les événements du 15 février.
Il poursuit : "Nous avons marché avec la foule qui avançait vers le lieu de deuil et soudain trois camions remplis de policiers sont arrivés. Ils ont commencé à tirer des gaz lacrymogènes".
Le prêtre catholique raconte encore qu'avec l'archevêque, ils ont réussi à "dépasser la foule et devant elle et la police nous a vus, alors les trois véhicules sont partis et nous avons continué notre marche."
"Soudain, un autre contingent de sept ou huit véhicules est arrivé. Et c'est à ce moment-là qu'ils ont tiré des gaz lacrymogènes sur nous de tous les côtés", raconte le secrétaire général du CET.
Il ajoute : "Une cartouche de gaz a touché l'archevêque Edmond au genou droit et une autre au bas-ventre. J'en ai aussi pris une sur le bas-ventre, mais nous avons quand même avancé malgré la douleur."
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Le père Kouldjim raconte que l'archevêque, une section de jeunes et lui-même ont dû se retirer dans un coin sûr car les tirs devenaient plus intenses.
"Beaucoup de jeunes se sont dispersés", dit-il, ajoutant que les tirs venaient de "tous les angles avec des gaz lacrymogènes". C'est à ce moment-là que deux jeunes ont été blessés à la jambe et à l'avant-bras droit."
Les deux blessés ont été transportés à l'hôpital Notre-Dame par l'archevêque qui est ensuite retourné au siège du CET, indique le père Kouldjim.
L'incident du 15 février a provoqué un déchaînement sur les médias sociaux, de nombreuses personnes ayant lancé un appel à la prière pour Mgr Djtangar.
"Je remercie tout le monde pour toutes les expressions de sympathie et de solidarité et pour avoir pris le temps de prier pour le Tchad. Je vais bien. Pas de panique", aurait déclaré Mgr Djitangar dans une note du 15 février.
Dans la vidéo Facebook du 15 février, le père Kouldjim décrit les récents cas de violence au Tchad comme une "douleur ajoutée à la souffrance de nos frères et sœurs qui sont morts à Abéché et à Santana".
" Ceux qui sont morts sont nos frères et sœurs, ce sont des Tchadiens ", dit-il, et il poursuit : " Si les gens veulent faire le deuil de ceux qui sont morts, ils ont le droit, en tant qu'êtres humains, de le faire ".
Faisant référence à la marche pacifique, le prêtre catholique précise : "Nous ne sommes pas sortis pour protester. Nous sommes allés pleurer nos frères et sœurs tombés au combat".