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Le cardinal camerounais dit qu'il respecte la décision de "ne plus être mentionné" dans la prière Euch'.

L'archevêque Samuel Kleda (à gauche) et le cardinal chrétien Tumi (à droite), archevêque émérite de Douala, Cameroun Domaine public L'archevêque Samuel Kleda (à gauche) et le cardinal chrétien Tumi (à droite), archevêque émérite de Douala, Cameroun
Domaine public

Suite à un décret de l'Ordinaire de lieu de l'archidiocèse de Douala au Cameroun, Mgr Samuel Kleda, pour mettre fin à la mention du cardinal Christian Tumi, archevêque émérite du même siège, dans l'intercession lors des célébrations eucharistiques dans son archidiocèse, le cardinal a exprimé son appréciation pour la période mentionnée et a qualifié la décision du 22 janvier de "droit de l'archevêque Kleda et je le respecte".

Depuis sa démission de la charge pastorale de l'archidiocèse de Douala, une tradition a été maintenue de mentionner le cardinal Tumi dans la section réservée à l'intercession lors de la prière eucharistique dans l'archidiocèse de Douala.

Cependant, dans un décret daté du 22 janvier, l'archevêque Kleda a décidé de mettre fin à cette pratique.

L'archevêque a déclaré : "Depuis sa renonciation en 2009 à la charge pastorale de l'Archidiocèse de Douala, l'Archevêque émérite, Son Eminence Christian Cardinal TUMI, jouit d'un privilège particulier, celui de la citation dans la partie réservée aux intercessions lors de la Prière eucharistique, après l'Archevêque métropolitain."

"A compter de la date de signature du présent Décret, j'ai décidé de marquer un terme à cette pratique particulière", peut-on lire dans la déclaration de l'archevêque vue par l'ACI Afrique.

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Sur fond de controverse sur les médias sociaux concernant cette décision, de lecture malveillante du décret de l'archevêque Kleda et de point culminant d'un possible clivage entre les deux prélats camerounais, ACI Afrique a pris contact avec les responsables de l'Eglise pour obtenir leurs commentaires.

Le cardinal Tumi a souligné le rôle important que l'archevêque Kleda joue en tant que pasteur de l'archidiocèse de Douala.

"Depuis le 17 novembre 2009, le pape émérite Benoît XVI a accepté ma demande de remettre le gouvernement pastoral de l'archidiocèse de Douala à quelqu'un d'autre. Et cette personne est Mgr Samuel Kleda. Depuis ce jour, il est en effet mon successeur", a déclaré le cardinal Tumi.

"C'est pourquoi lors des messes, pendant la prière eucharistique depuis le 18 novembre 2009, lorsque le prêtre célébrant dit "prions pour notre évêque", son nom est mentionné avec le mien. Son nom est prononcé d'abord et ensuite le mien de la manière suivante : "Notre archevêque Samuel Kleda et notre archevêque émérite Christian", a ajouté le cardinal de 89 ans.

Il a qualifié cette pratique de "privilège que le Saint-Siège m'a accordé sans que j'aie à le demander" et a ajouté en faisant référence à son successeur : "Si l'archevêque a décidé de mettre un terme à ce privilège, c'est son droit et je le respecte".

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Le cardinal Tumi est discret depuis sa démission de l'Ordinaire local de Douala en 2009, une responsabilité qu'il exerçait depuis 1991. Il s'est cependant fait entendre au début de la crise anglophone, en se faisant le champion des campagnes de paix et en appelant au dialogue dans ce pays d'Afrique centrale.

Pour sa part, Mgr Kleda n'a pas voulu commenter davantage sa décision, renvoyant ACI Afrique à son décret du 22 janvier.

Se référant à la décision de Mgr Kleda, le Père Jean Fotsing, un avocat canonique basé dans l'archidiocèse de Douala a déclaré à ACI Africa qu'"il n'y a pas de disposition canonique, en particulier en ce qui concerne les normes générales organisant l'Église catholique, et surtout sa célébration liturgique qui ordonne de citer un archevêque ou un évêque émérite dans une Église particulière".

"Seuls le pape et l'évêque du diocèse peuvent être cités", a déclaré le père Fotsing, qui a ajouté que "le célébrant (principal) peut citer un évêque qui visite et participe à la célébration liturgique".

Le clerc camerounais qui est également membre du Tribunal ecclésiastique de l'archidiocèse a expliqué plus loin : "Le droit canonique rend un archevêque ou un évêque d'un diocèse particulier responsable et garant de l'application des dispositions prévues dans son Corpus, et précise qu'en tant qu'Eglise particulière, chaque diocèse pourrait avoir d'autres dispositions particulières qui régiraient la discipline, l'organisation et une meilleure célébration liturgique".

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Il a ajouté : "un évêque peut donc instruire ou tolérer une disposition - une citation particulière par exemple - ou toute autre disposition dans l'organisation de son Église (telle que) la procuration laïque, la célébration liturgique à forte inculturation, la gestion du patrimoine et des biens de l'Église, entre autres".

"Il n'y a donc aucune controverse à faire sur ce décret de Mgr Kleda", a souligné le père Fotsing.

Mgr Kleda, 61 ans, et le cardinal Tumi ont, au fil des ans, manifesté des liens étroits et de la fraternité. A la fin de l'année dernière, cependant, les deux ont affiché des positions divergentes sur le grand dialogue national qui a été convoqué par le président Paul Biya pour résoudre la crise anglophone.

Jude Atemanke

Jude Atemanke est un journaliste camerounais passionné par la communication de l'Église catholique. Il est titulaire d'une licence en journalisme et communication de masse de l'Université de Buea au Cameroun. Actuellement, Jude est journaliste pour ACI Afrique.