L'Institut jésuite d'Afrique du Sud exhorte le gouvernement à couper les liens avec le régime "impérialiste" de Poutine

"L'Institut jésuite exhorte le gouvernement sud-africain à prendre immédiatement des mesures concrètes", disent-ils, et ils ajoutent : "En tant que membre de la communauté des BRICS, l'Afrique du Sud, comme les autres membres, a une responsabilité encore plus urgente de dénoncer l'agression du président Vladimir Poutine."

BRICS est l'acronyme inventé pour associer cinq grandes économies émergentes : le Brésil, la Russie, l'Inde, la Chine et l'Afrique du Sud. Les membres des BRICS sont connus pour leur influence considérable sur les affaires régionales.

Dans leur communiqué de presse, les responsables de l'Institut jésuite d'Afrique du Sud décrivent la Fédération de Russie comme un "agresseur injuste" et déclarent : "Voici ce que dit l'Éternel : 'On entend une voix à Rama, un deuil et de grandes larmes, Rachel pleurant ses enfants et refusant d'être consolée, parce qu'ils ne sont plus'. '

"L'attaque agressive et immorale de la Fédération de Russie contre l'Ukraine doit être condamnée dans les termes les plus forts possibles. C'est un véritable affront à la dignité humaine et c'est moralement répréhensible", déclarent les responsables de l'Institut jésuite qui se consacre à encourager le débat sur les questions sociales et religieuses actuelles, dans une perspective de foi, et à stimuler la réflexion critique, la recherche et le dialogue.

Ils disent que la guerre provoque toujours "une perte dévastatrice de vies humaines, de moyens de subsistance, de déplacements et détruit les infrastructures."

"La paix de tout le continent européen est menacée, et le monde entier sera plus pauvre et affecté par cette invasion impérialiste", déclare la direction de l'Institut qui cherche à promouvoir une vision de la transformation personnelle et sociale fondée sur la foi, inclusive et intégrée.

La guerre actuelle en Ukraine est plus qu'"un simple acte de réajustement des frontières entre voisins à un état antérieur imaginé par le président russe", affirment les responsables de l'Institut jésuite, qui ajoutent que la guerre va au-delà de ce qui a été dit pour assurer la protection par Moscou des citoyens russes ethniques en Ukraine.

"C'est un affront à la communauté internationale et une violation de la paix convenue à la fin de la Seconde Guerre mondiale. C'est le premier pas dans la fantaisie impérialiste d'un démagogue", ont-ils déclaré.

Les responsables craignent que Poutine ne cesse d'attaquer l'Ukraine en déclarant : "L'Ukraine aujourd'hui, qui sera demain, les États baltes ou la Pologne ? Il faut que cela cesse... Nous demandons instamment à notre gouvernement de dire au président russe, en termes très clairs, d'arrêter son assaut et de chercher immédiatement une résolution par le dialogue."

Ils disent au gouvernement sud-africain que la démocratie durement acquise par le pays devrait faire prendre conscience à l'Afrique du Sud de l'importance de respecter l'intégrité des États démocratiques et souverains.

"Les politiciens assoiffés de pouvoir et corrompus prennent des décisions qui détruisent la vie de millions d'hommes, de femmes et d'enfants", disent-ils, et ils ajoutent : "Les atrocités de la guerre marquent les gens à jamais et ont des effets matériels, psychologiques et spirituels à long terme sur le progrès des peuples."

"Nous ne pouvons pas rester silencieux ; notre propre intégrité morale est en jeu si nous ne condamnons pas un tel mal. Soyons clairs : la guerre est un mal. C'est une violation radicale de la volonté de Dieu", affirment les responsables de l'Institut jésuite. 

Ils expriment également leur préoccupation, leur attention et leur soutien au peuple ukrainien qui, selon eux, vit dans la terreur. "Soyez assurés de nos prières pour votre nation. Nous prions également pour ces Russes épris de paix qui protestent contre les actions de leur propre gouvernement", disent-ils.

Les responsables s'engagent également à soutenir l'appel du pape François à une journée mondiale de prière et de jeûne pour la paix le mercredi des Cendres, le 2 mars, en déclarant : "Nous appelons toutes les personnes de bonne volonté qui déplorent la violence et la destruction, qui ont une conscience morale, à se joindre au Saint-Père et à la communauté mondiale pour prier pour la paix - en particulier en Ukraine."