Mgr Carlassare dit interpréter sa propre épreuve, le fait de se "remettre sur pied" et le retour au Soudan du Sud pour assumer son nouveau ministère épiscopal "comme un signe" montrant que les Sud-Soudanais "peuvent eux aussi se remettre sur pied, malgré les blessures causées par un conflit sans fin, malgré la présence de tant d'armes, de tant de territoires occupés par des milices et des personnes déplacées."
Face à des situations qui laissent présager le "désespoir", poursuit l'évêque catholique d'origine italienne, "nous devons donner l'espoir que leurs blessures puissent être guéries, que nous puissions nous remettre debout et marcher sur le chemin de la paix."
Mgr Carlassare a été nommé évêque du diocèse de Rumbek le 8 mars 2021. Son ordination épiscopale a été reportée à 2022 à la suite de l'incident de tir.
Dans un enregistrement vidéo réalisé par ACI Afrique depuis son lit d'hôpital à l'hôpital de Nairobi au Kenya le 27 avril 2021, il a décrit l'incident de la fusillade comme mettant sa vie en danger mais a appelé à la réconciliation et à la "justice avec le même cœur de Dieu" parmi le peuple de Dieu dans le diocèse de Rumbek.
Réfléchissant sur le processus de paix au Soudan du Sud dans le rapport de l'AED du 5 avril, Mgr Christian Carlassare, qui a pris possession canonique du diocèse de Rumbek le 25 mars, déclare : "Nous vivons dans un pays où le christianisme n'est souvent qu'à fleur de peau ; il n'a pas pris racine dans la vie de la population."
"La violence devrait être loin du christianisme, mais elle est très présente. Tant de gens prennent les armes et les utilisent pour atteindre leurs intérêts et leurs objectifs", ajoute l'évêque catholique de 44 ans.
"Il y a beaucoup de travail à faire pour que la population cesse de souffrir à cause des conflits, de l'instabilité, de la pauvreté endémique et du manque de services", dit-il encore, et il ajoute : "L'attaque que j'ai subie en était un signe clair."
L'évêque catholique, qui a été décrit par l'un de ses confrères comme une personne qui "vit sa foi et sa vocation de missionnaire avec un sérieux sincère et un amour pour les humains", affirme que son expérience en Afrique "m'a montré que la stabilité est très fragile, et qu'il faut donner du temps aux choses, et ne pas tirer de conclusions hâtives sur ce qui se passe".