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L'aide humanitaire en Éthiopie ne change pas les vies malgré la trêve militaire : selon un évêque catholique

Mgr Tesfaselassie Medhin, évêque de l'éparchie catholique d'Adigrat en Éthiopie. Mgr Tesfaselassie Medhin, évêque de l'éparchie catholique d'Adigrat en Éthiopie.

Un évêque catholique d'Éthiopie a déclaré que les populations assiégées de la région du Tigré ne bénéficient pas pleinement des aides humanitaires qui arrivent dans la région, malgré la trêve militaire promue par le Premier ministre de la Corne de l'Afrique, Abiy Ahmed Ali.

Dans son message au service d'information de Propaganda Fide, Agenzia Fides, Mgr Tesfaselassie Medhin, de l'éparchie catholique d'Adigrat, a déclaré que la vie des victimes de la guerre est restée inchangée, car les produits de première nécessité font toujours défaut.

" Les aides qui parviennent à arriver, suite à la trêve militaire promue par le Premier ministre Abiy, ne changent pas la vie des personnes assiégées et tous les services de première nécessité font défaut ", affirme Mgr Medhin dans la dépêche de l'Agenzia Fides du jeudi 7 avril.

L'évêque catholique éthiopien explique : " La nourriture, les médicaments, toutes les formes de communication, les salaires ont été bloqués ; les banques ont fermé ; il n'y a pas de libre circulation vers et depuis le Tigré. "

Dans le rapport, il lance un appel à la communauté internationale et aux Nations unies pour qu'elles interviennent rapidement dans la situation des Tigréens par le biais de l'aide humanitaire, afin d'aider les millions de personnes touchées par la guerre "génocidaire" dévastatrice qui sévit dans la région depuis le 4 novembre 2020.

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"Cette crise dévastatrice dépasse toute imagination, massacres génocidaires de civils, viols et violences sexistes, pillages, incendies, destruction de maisons, de lieux de culte, d'écoles, d'établissements de santé", déclare Mgr Medhin.

Cet évêque éthiopien de 69 ans, qui dirige l'éparchie d'Adigrat depuis son ordination épiscopale en janvier 2002, fait référence au rapport de l'UNOCHA de novembre 2021 et affirme qu'environ 1,7 million d'enfants du Tigré ont été privés d'éducation en l'espace de deux ans.

Il déclare que pour que les personnes déplacées à l'intérieur du pays (PDI) puissent retourner en toute sécurité dans leurs villages et pour que le dialogue de paix soit significatif, les forces qui ont occupé la région doivent être retirées.

L'Ordinaire d'Adigrat dénonce le meurtre de 11 personnes le 3 mars et se dit choqué par la manière dont ces personnes ont été tuées.

"Nous sommes toujours choqués et horrifiés par les actes de crimes brutaux dans lesquels onze personnes ont été tuées, dont neuf personnes originaires du Tigré, qui ont été brûlées vives le 3 mars 2022 dans la région de Benishangul-Gumuz", déclare l'évêque catholique.

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Il ajoute : "Il est tragique et inacceptable de voir des mères, des enfants et des adultes mourir chaque minute parce qu'ils sont privés du droit à la vie et des services de base que Dieu leur a donnés."

Le chef de l'Église catholique affirme que le retard de l'intervention de la communauté internationale conduira à un pillage des corps humains dans la région du Tigré qui, selon lui, seront victimes d'une "famine évitable."

Il ajoute : "En ce moment critique, nous demandons désespérément à la communauté internationale d'agir rapidement pour sauver de la mort des millions de personnes dans le Tigré, avant qu'elle n'atteigne un niveau irréversible."

Dans son message à Agenzia Fides, Mgr Medhin a appelé à la paix dans la région du Tigré, dans tout le pays de la Corne de l'Afrique et au niveau mondial. Il a salué avec reconnaissance ceux qui sont en première ligne dans la défense de la paix.

Silas Isenjia