Advertisement

Le président des évêques allemands répond à la lettre mettant en garde contre le risque de schisme sur le chemin synodal

Mgr Georg Bätzing lors de la réunion de printemps des évêques allemands en février 2021. Crédit : Sascha Steinbach/epa pool. null Mgr Georg Bätzing lors de la réunion de printemps des évêques allemands en février 2021. Crédit : Sascha Steinbach/epa pool. null

Mgr Georg Bätzing du Limbourg, président de la conférence épiscopale allemande, a répondu jeudi à une lettre avertissant que le chemin synodal du pays pourrait conduire au schisme en défendant le processus comme une réponse aux abus dans l'Église.

Le Chemin synodal est notre tentative, en Allemagne, d'affronter les causes systémiques des abus et de leur dissimulation qui ont causé des souffrances indicibles à tant de personnes dans et à travers l'Église", a écrit Mgr Bätzing le 14 avril à l'archevêque Samuel Aquila de Denver. La lettre de l'évêque allemand a été publiée le 16 avril sur le site de la conférence épiscopale allemande.

Plus de 80 évêques du monde entier ont signé une lettre ouverte envoyée le 11 avril par l'archevêque Aquila, qui mettait en garde contre les changements radicaux de l'enseignement de l'Église préconisés par la voie synodale, susceptibles de conduire au schisme.

La "voie synodale" est un processus qui réunit des laïcs allemands et des évêques catholiques pour discuter de quatre sujets majeurs : la manière dont le pouvoir est exercé dans l'Église, la moralité sexuelle, le sacerdoce et le rôle des femmes. Lorsque les évêques allemands ont lancé le processus, ils ont initialement déclaré que les délibérations seraient "contraignantes" pour l'Église allemande, ce qui a suscité une intervention du Vatican qui a rejeté ces affirmations.

L'assemblée synodale a voté en faveur de documents appelant à l'ordination sacerdotale des femmes, à la bénédiction des personnes du même sexe et à la modification de l'enseignement sur les actes homosexuels.

Advertisement

Mgr Bätzing a écrit dans sa réponse aux préoccupations de l'archevêque Aquila que les abus dans l'Église avaient entravé son témoignage, et que "le chemin synodal est donc aussi notre tentative de rendre à nouveau possible une proclamation crédible de la Bonne Nouvelle."

"Cette occasion et ce contexte sont particulièrement importants pour nous, mais malheureusement ils ne sont pas du tout mentionnés dans votre lettre", a-t-il accusé.

La récente lettre ouverte faisait référence à la lettre d'inquiétude de l'archevêque Aquila de mai 2021 concernant le parcours synodal, dans laquelle il notait que l'assemblée synodale allemande avait raison d'exprimer sa détresse face aux scandales d'abus sexuels du clergé et aux dissimulations. Le texte fondamental du synode a raison de dire que ces scandales ont engendré "une véritable crise de crédibilité pour l'Église", avait écrit Mgr Aquila.

Il doit y avoir des conséquences du scandale des abus sur les "structures" de l'Eglise, a poursuivi Mgr Bätzing. Il a caractérisé la récente lettre ouverte comme utilisant des "embellissements euphémiques" qui "n'aident pas vraiment" le problème.

Il a qualifié les "accusations" formulées dans la lettre de "surprenantes" et a affirmé qu'elles n'étaient pas justifiées.

Plus en Afrique

"Je peux vous rassurer à cœur ouvert : ces craintes concernant le chemin synodal de l'Église catholique en Allemagne ne sont pas correctes", a écrit Mgr Bätzing.

"Ainsi, le chemin synodal ne sape en aucun cas l'autorité de l'Église, y compris celle du pape François, comme vous l'écrivez."

"J'ai pu parler au Saint-Père à plusieurs reprises du chemin synodal", a déclaré l'évêque allemand. "Dans sa lettre au peuple de Dieu en pèlerinage en Allemagne, il nous a expressément demandé de parcourir ce chemin comme une recherche 'd'une réponse audacieuse à la situation actuelle' et en même temps comme un chemin spirituel, en demandant la guidance de l'Esprit Saint."

Le pape François a envoyé une lettre de 19 pages aux catholiques allemands en juin 2019, les exhortant à se concentrer sur l'évangélisation face à une "érosion et une détérioration croissantes de la foi."

Mgr Bätzing a rejeté l'observation selon laquelle le chemin synodal est guidé par "l'analyse sociologique et les idéologies politiques contemporaines, y compris de genre", affirmant qu'il est plutôt guidé par l'Écriture, la Tradition, le Magistère, la théologie, le sens des fidèles et "les signes des temps interprétés à la lumière de l'Évangile."

Advertisement

"Alors que nous approchons ensemble des jours saints, a conclu l'évêque allemand, je vous assure que les catholiques d'Allemagne, à l'écoute de la voix de notre Seigneur Jésus-Christ, qui est aussi le Seigneur de l'histoire, avec l'Église du monde entier, en tant que peuple pèlerin de Dieu, suivront également leur chemin à travers ce temps - unis dans l'espérance pascale qu'il les attend à la fin des temps."

CNA