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Burkina Faso: Le cardinal Ouédraogo exhorte les chrétiens à "construire des ponts d'amour" et à éviter l'hostilité

Le Cardinal Philippe Ouédraogo de l'archidiocèse de Ouagadougou au Burkina Faso. Le Cardinal Philippe Ouédraogo de l'archidiocèse de Ouagadougou au Burkina Faso.

Le cardinal Philippe Ouédraogo du Burkina Faso a, dans son message de Pâques 2022, appelé le peuple de Dieu dans la nation ouest-africaine à "abattre les murs de la haine" et à plutôt "construire des ponts d'amour".

Dans son message de Pâques partagé avec ACI Afrique mardi 19 avril, le cardinal Ouédraogo souligne la nécessité d'une coexistence pacifique entre chrétiens et musulmans dans le processus de lutte contre l'insécurité au Burkina Faso.

"La crise sécuritaire dans notre pays, le Burkina Faso, nous interpelle tous et doit nous rendre sensibles et déterminés par rapport au message pascal sur la paix", déclare le cardinal Ouédraogo.

"Nous devons accepter de faire tout ce qui est possible pour abattre les murs de la haine, de l'hostilité, de l'incompréhension, de l'extrémisme, de la violence et de la tuerie... et construire des ponts de compréhension, de respect mutuel, de tolérance, de fraternité et d'amour", affirme le cardinal burkinabé.

L'Ordinaire local de l'archidiocèse de Ouagadougou, qui est également président du Symposium des conférences épiscopales d'Afrique et de Madagascar (SCEAM), ajoute : "Les religions n'incitent jamais à la guerre et ne sollicitent pas de sentiments de haine, d'hostilité, d'extrémisme, ni n'invitent à la violence ou à l'effusion de sang."

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Les malheurs du Burkina Faso, dit le cardinal Ouédraogo dans son message du 14 avril, "sont le résultat de la déviation des enseignements religieux, de l'utilisation politique des religions et aussi des interprétations de groupes d'hommes religieux qui ont abusé - dans certaines phases de l'histoire - de l'influence du sentiment religieux sur le cœur des hommes pour les amener à accomplir ce qui n'a rien à voir avec la vérité de la religion, à des fins politiques et économiques mondaines et aveugles."

"L'objectif premier et le plus important des religions est de croire en Dieu et de l'honorer, et d'appeler tous les hommes à croire que cet univers dépend d'un Dieu qui le gouverne, qu'il est le Créateur qui nous a façonnés avec sa Sagesse divine et nous a accordé le don de la vie pour la préserver", déclare le cardinal de 77 ans.

Le Burkina Faso, l'un des dix pays de la région du Sahel, est confronté à une violence endémique due à des crises politiques, qui offrent un terrain fertile à la prolifération de groupes extrémistes tels que l'État islamique dans le Grand Sahara et la Jama'at Nasr al-Islam wal Muslimin, affiliée à Al-Qaïda.

Dans son message de Pâques, le cardinal Ouédraogo souligne également l'importance de la fraternité islamo-chrétienne au Burkina Faso.

"Grâce à la coïncidence providentielle de la période de carême et du mois de jeûne de nos frères et sœurs musulmans, nous nous sommes rencontrés le mercredi 13 avril 2022 pour discuter d'une activité liée à la paix", déclare le cardinal à propos de la rencontre qui s'est déroulée sous le thème "Cohésion sociale et fraternité humaine".

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Il exprime en outre sa reconnaissance aux membres de la communauté musulmane du Burkina Faso pour leurs efforts en faveur de la consolidation de la paix et de la réconciliation.

"Au nom de notre Église Famille de Dieu, je voudrais exprimer notre sincère gratitude à la Ligue islamique pour la paix au Burkina Faso, pour ses initiatives, sa disponibilité et son engagement en faveur de la cohésion sociale, de la fraternité, de la paix", déclare le cardinal Ouédraogo dans son message de Pâques intitulé "Heureux les artisans de la paix, car ils seront appelés fils de Dieu".

Il implore : "Que le Seigneur fasse fructifier les efforts de tous les fils et filles du Burkina Faso pour la promotion de la fraternité humaine et de la paix."

Faisant référence au message du pape François aux musulmans à l'occasion du Ramadan 2022, du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, le cardinal Ouédraogo souligne l'importance du partage.

" Le pape François attire notre attention sur l'un des aspects importants de la vie : le partage. Tout ce que nous sommes et tout ce que nous avons est un don de Dieu et nous devons partager avec nos frères et sœurs dans le besoin", dit-il en référence au message du Saint-Père sur le Ramadan.

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Le cardinal ajoute dans son message de Pâques du 14 avril : "Nos frères et sœurs déplacés à l'intérieur du pays vivent dans la pauvreté et la précarité. Hier soir, de manière symbolique, nous avons manifesté notre compassion et notre solidarité envers une centaine de familles déplacées, victimes des attaques terroristes."

"Au-delà du soutien matériel (maïs, riz, savon, sucre, sel), il s'agit surtout de partager les joies et les peines des uns et des autres qui font partie de toute vie humaine, car une douleur partagée est réduite de moitié et une joie partagée est doublée", indique le cardinal Ouédraogo, citant le pape François.

Il exprime sa "sincère gratitude" au peuple de Dieu du Burkina Faso "pour votre présence et votre implication personnelle et collective dans la réalisation de la réconciliation, de la justice et de la cohésion sociale, gage d'une paix véritable et durable."

"Ne cessons pas de prier pour nos frères terroristes, pour les personnes déplacées à l'intérieur du pays, sans oublier nos frères et sœurs enlevés et non encore libérés", déclare le cardinal Ouédraogo.

Il implore : "Que le Dieu tout-puissant et miséricordieux accepte nos supplications et nos efforts pour l'avènement d'un monde plus digne de Dieu et d'un monde plus digne des hommes."

Jude Atemanke

Jude Atemanke est un journaliste camerounais passionné par la communication de l'Église catholique. Il est titulaire d'une licence en journalisme et communication de masse de l'Université de Buea au Cameroun. Actuellement, Jude est journaliste pour ACI Afrique.