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Les dirigeants d'Afrique de l'Ouest "doivent utiliser le pouvoir politique" pour la bonne gouvernance : Président de CERAO

Mgr Ignatius Ayau Kaigama s'adressant aux participants lors de l'assemblée plénière de la Conférence épiscopale régionale de l'Afrique de l'Ouest (CERAO). Crédit : CSN Mgr Ignatius Ayau Kaigama s'adressant aux participants lors de l'assemblée plénière de la Conférence épiscopale régionale de l'Afrique de l'Ouest (CERAO). Crédit : CSN

Le président de la Conférence épiscopale régionale de l'Afrique de l'Ouest ( CERAO), le forum commun des évêques catholiques de 16 pays d'Afrique de l'Ouest, a appelé les dirigeants politiques de la région africaine à utiliser leur autorité pour favoriser la bonne gouvernance, et ce pour le "bien commun".

La CERAO comprend 154 diocèses catholiques répartis dans 11 conférences épiscopales catholiques de 16 pays d'Afrique anglophone et francophone. Ces 16 pays sont le Bénin, le Burkina Faso, le Niger, la Côte d'Ivoire, la Gambie, la Sierra Leone, le Ghana, la Guinée, le Liberia, le Mali, le Nigeria, le Sénégal, la Mauritanie, le Cap-Vert, la Guinée-Bissau et le Togo.

Dans son discours d'ouverture de la quatrième assemblée plénière de CERAO qui s'est officiellement ouverte le mardi 3 mai dans l'archidiocèse d'Abuja au Nigeria, l'archevêque Ignatius Ayau Kaigama a déclaré que la politique dans les nations d'Afrique de l'Ouest n'est plus un service basé sur la justice, la charité, la vérité et la transparence.

L'archevêque Kaigama a déclaré que la région est aux prises avec le terrorisme, les crises religieuses et ethniques, le changement climatique, entre autres problèmes.

"Les dirigeants de la région doivent utiliser le pouvoir politique pour créer une bonne gouvernance plutôt que pour leur avancement personnel ou permettre aux intérêts religieux, ethniques, économiques ou politiques de subordonner le bien commun", a déclaré le président de la CERAO dans son discours au Parlement de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) dans la capitale du Nigeria, Abuja.

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L'Ordinaire local d'Abuja qui est à la tête de la CERAO depuis 2016 a déclaré que les dirigeants politiques d'Afrique de l'Ouest "doivent introniser le mérite, partager équitablement les ressources et en finir avec le virus de la corruption et de l'égocentrisme."

Il a appelé les chefs religieux des 16 pays de la CERAO à faciliter la pratique de "la vraie religion en améliorant la qualité de notre vie spirituelle qui doit se manifester par de bonnes actions telles que la prise en charge des orphelins, des veuves, des pauvres et des marginaux, des jeunes et ne pas se concentrer sur la prospérité rapide et les miracles."

Les chefs religieux des pays de la CERAO, a déclaré l'évêque catholique nigérian, ne devraient pas "succomber à la tentation de s'agiter pour la nomination de prêtres et d'évêques sur la base de considérations ethniques".

"Sans devenir politiquement partisans, nos voix prophétiques doivent continuer à résonner au nom de la multitude sans voix qui souffre. Nous ne prétendons pas avoir les solutions aux problèmes politiques, sécuritaires et sociaux multidimensionnels", a déclaré Mgr Kaigama le 3 mai.

L'Église "ne peut que continuer à jouer son rôle dans l'éducation des consciences des chrétiens, des non-chrétiens et des personnes de bonne volonté dans notre société", a-t-il ajouté.

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Le président de la CERAO a ajouté que les dirigeants chrétiens et musulmans "doivent aller au-delà des formalités courtoises et employer des mesures pratiques pour favoriser le dialogue islamo-chrétien au lieu de la confrontation médiatique, voire de l'hostilité physique mutuelle."

"Nous devons veiller à l'intérêt de l'autre", a-t-il déclaré lors de l'ouverture officielle de la quatrième assemblée plénière de la CERAO qui se tient sous le thème "Fratelli Tutti : la voie pour construire la fraternité et la paix durable en Afrique de l'Ouest".

Les délégués qui participent à l'Assemblée plénière de RECOAO du 2 au 9 mai doivent délibérer sur la lettre encyclique du Pape François sur la fraternité humaine et l'amitié sociale, Fratelli Tutti, et sur les défis auxquels la région est confrontée en vue d'élaborer une stratégie pour une "paix durable".

Réfléchissant sur le thème de l'Assemblée plénière de la CERAO, l'archevêque nigérian a déclaré que l'humanité est appelée à convertir "nos actions pour une vraie fraternité et une paix sincère."

Il a déclaré que le thème de la quatrième Assemblée plénière de la CERAO est une invitation pour l'humanité à reconstruire des relations fraternelles, à repenser, trouver ou reconstruire le "NOUS".

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Le thème de l'Assemblée plénière invite les dirigeants "à voir la gouvernance en termes de service et à prendre conscience de la question posée à Caïn dans la Genèse 4:9, "où est ton frère ?"". L'archevêque Kaigama a ajouté.

"Nous espérons que les résultats de nos réflexions, ateliers et discussions auront un grand impact sur nous et notre peuple. En tant que bergers en chef, nous nous engageons à assurer un leadership exemplaire et à nous efforcer de "sentir comme les moutons" que nous gardons", a déclaré le 3 mai l'archevêque catholique de 63 ans.

Magdalene Kahiu