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L'archevêque émérite du Togo affichant les "positions politiques partisanes" de l'Eglise : Réflexion

L'archevêque émérite de Lomé, Philippe Fanoko Kpodzro, remet le drapeau togolais à Messan Agbeyomé Kodjo, l'un des candidats à la présidence le 1er février 2020. Dernières nouvelles du Togo L'archevêque émérite de Lomé, Philippe Fanoko Kpodzro, remet le drapeau togolais à Messan Agbeyomé Kodjo, l'un des candidats à la présidence le 1er février 2020.
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Un missionnaire africain exerçant son ministère au Togo, pays d'Afrique de l'Ouest, a désapprouvé la récente approbation du candidat de l'opposition dans le pays par l'archevêque émérite de Lomé, Philippe Fanoko Kpodzro et, considérant les affirmations du gouvernement selon lesquelles l'Église catholique est partisane, a décrit le prélat togolais comme "le symbole d'une Église politiquement partisane".

Le samedi 1er février, lors de la messe de consécration du Togo au Sacré-Cœur de Jésus et au Cœur Immaculé de Marie, Mgr Kpozro a remis le drapeau du pays à l'ancien Premier ministre Messan Agbeyomé Kodjo, en signe de son soutien aux élections présidentielles du 22 février prochain.

"L'Église catholique au Togo traverse une période difficile. Si elle est attaquée par le pouvoir politique en place, l'accusant fondamentalement d'être partisane, elle doit aussi souffrir de l'attitude très controversée de son archevêque émérite et doyen des évêques, Son Excellence Mgr Kpozro, qui ne manque aucune occasion d'afficher ses positions politiques partisanes", a déclaré le père Donald Zagore dans une réflexion partagée avec ACI Afrique mercredi 5 février.

"Cette messe politique reste le couronnement d'un certain nombre de discours partisans et d'actions politiques de la part de l'archevêque émérite", a ajouté le membre de la Société des missions africaines (SMA).

Il a décrit l'attitude de l'archevêque comme "une attaque sérieuse contre le combat prophétique de l'Église" et a précisé : "Il y a des principes fondamentaux que nous devons rappeler, l'Église, par la voix de ses pasteurs, doit être capable de transcender les positions politiques partisanes pour défendre l'essentiel de la lutte politique qui est la défense de la justice et de la vérité. ”

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Dans une déclaration collective du 3 février, les évêques catholiques du Togo ont nié les allégations de partisanerie, et ont plutôt qualifié leur intérêt pour les affaires du pays comme étant celui de l'Église prenant "sa juste place dans le processus de réforme institutionnelle en cours", comme l'a conseillé le pape François lors de leur visite ad limina au Vatican le 11 mai 2015.

Réfléchissant sur les actions de l'archevêque Kpozro, le père Zagore a poursuivi : "L'Église ne doit en aucun cas devenir un instrument de division, surtout au niveau politique.  L'Eglise n'a sa raison d'être que si elle est capable de s'unir", a souligné et mis en garde le religieux ivoirien, "instrumentaliser l'appareil ecclésial au profit du politique est à condamner avec toute l'énergie possible. La mission d'évangélisation de l'Église doit être exempte d'ambiguïté et de compromis".

Pour préserver le caractère prophétique de la nature même de l'Église, le père Zagore laisse "au plus autoritaire de l'Église catholique le soin de réagir à ces excès politiques de l'archevêque émérite Kpodzro".

"Trop de silence face à cette situation porterait gravement atteinte à la mission d'évangélisation de l'Eglise catholique au Togo", a conclu le père Zagore.