L'afrique doit s'unir pour proposer des "politiques de développement humain intégral", selon un évêque catholique

Dans son message aux ministres des Finances, l'évêque catholique nigérian a réfléchi sur les crises de la dette en Afrique et a déclaré qu'il était nécessaire d'avoir un plan de relance qui devrait être animé par les dirigeants africains.

"Pour créer des bases stables pour une reprise résiliente, les dirigeants africains devraient demander et s'engager à créer une nouvelle architecture financière et commerciale internationale qui prévienne les futures crises de la dette", a déclaré Mgr Kukah.

L'Ordinaire du lieu du diocèse de Sokoto au Nigeria a proposé quatre éléments qui, selon lui, peuvent être essentiels pour gérer la crise de la dette en Afrique s'ils sont bien mis en œuvre.

Soulignant la nécessité de politiques de prêt et d'emprunt responsables, l'évêque a déclaré que les pays africains devraient s'engager à mettre en place des cadres de divulgation et d'autorisation des contrats de dette qui rendent la dette plus transparente.

Il a expliqué : "Les principales juridictions créancières devraient s'engager à adopter des réformes qui interdisent l'exécution des créances à moins qu'elles ne respectent ces normes".

Deuxièmement, l'évêque catholique nigérian a déclaré que les dettes futures devraient faire en sorte que les créanciers et les débiteurs partagent l'exposition des dettes en raison de la nature du monde, qui, selon lui, est sujette aux chocs.

Troisièmement, Mgr Kukah a déclaré qu'il était nécessaire que les prêts accordés aux pays africains soient rendus abordables et que ces prêts soient investis dans des développements à long terme.

Enfin, il a déclaré que les pays africains devaient investir davantage dans le commerce pour « maintenir des niveaux d'endettement sains ». Il a ajouté que la part dérisoire actuelle de l'Afrique dans le commerce mondial, qui est de trois pour cent, pourrait augmenter si les bonnes règles sont appliquées.

Saluant la nomination d'un dirigeant africain, Ngozi Okonjo-Iweala, à la tête de l' Organisation mondiale du commerce (OMC), Mgr Kukah a déclaré que ce poste est une opportunité à saisir par les dirigeants africains pour apporter des changements. Il a dit que Mme Ngozi aura besoin du soutien politique de tous les membres pour initier le changement.

L'évêque catholique qui est à la tête du diocèse de Sokoto depuis son ordination épiscopale en septembre 2011 a déclaré que la situation financière en Afrique a ralenti le rétablissement du COVID-19 en ce qui concerne la vaccination.

Il a déclaré : "Alors que d'autres parties du monde ont connu des récupérations rapides, grâce à une relance robuste et à un soutien aux vaccins, l'Afrique présente toujours les taux de vaccination les plus bas au monde, à 12 pour cent".

L'évêque nigérian a déclaré que l'invasion de l'Ukraine par la Russie inquiète davantage les pays africains, qui connaissent également une lente reprise après le COVID-19.

"La hausse des prix des aliments, du carburant et des engrais ajoutera aux plus de 40 millions de personnes qui sont tombées dans la pauvreté, dans un renversement frappant des tendances encourageantes des deux décennies précédentes", a déclaré Mgr Kukah.

Il a expliqué, en référence à la situation en Ukraine, "La gravité et la fréquence croissantes des chocs climatiques dans la région vont aggraver les pénuries alimentaires et leurs impacts sur les plus pauvres".

Il a ajouté: "Alors que l'Afrique a besoin de 1,3 billion de dollars par an pour atteindre les objectifs de développement durable, un montant qui pourrait atteindre près de 20 billions de dollars par an en raison de la croissance démographique, ses dettes ont atteint le chiffre stupéfiant de 70% de l'économie au cours de la première année du pandémie."

Mgr Kukah a déclaré que les ministres africains doivent prouver que leurs pays sont attachés à l'Agenda africain 2063 et aux ODD. Il a dit que c'est possible "s'il y a une mobilisation forte et rapide des ressources extérieures dirigée par la communauté internationale".

S'exprimant sur les droits de tirage spéciaux (DTS), l'évêque catholique nigérian a déclaré que les pays riches, qui détiennent plus de 400 milliards de dollars, doivent transférer les fonds vers les pays qui en ont besoin.

"L'année dernière, le FMI a créé 650 milliards de dollars en DTS en monnaie d'urgence pour la réponse aux coronavirus et l'aide à la reprise. Les pays africains ont reçu 33 milliards de dollars de ce montant, et les pays les dépensent pour l'accès aux vaccins, la réduction de la pauvreté et les mesures de relance », a-t-il déclaré, ajoutant que l'argent ne suffisait pas.

Mgr Kukah a déclaré qu'il est nécessaire que les responsables financiers africains demandent plus d'argent et qu'ils doivent trouver plus de canaux pour effectuer le transfert de l'argent.

Il a ajouté, en référence aux responsables des finances, "Ils peuvent aider en garantissant qu'ils mettront en place des stratégies participatives et transparentes pour appliquer les DTS aux objectifs durables et climatiques".

"Il est important que les transferts de DTS ne créent pas de nouvelle dette et s'effectuent sans conditions néfastes telles que des réformes d'austérité qui aggravent le développement humain ou l'accès aux services essentiels", a déclaré Mgr Kukah dans son discours aux ministres africains des Finances lors de leur conférence annuelle en cours à La capitale du Sénégal, Dakar.

Il a ajouté : "En particulier, la Banque africaine de développement, avec son expérience éprouvée en matière de développement agricole, peut exploiter la puissance des DTS pour mettre fin à une crise alimentaire catastrophique dans la région".