Nigeria: Une entité catholique laïque condamne le meurtre d'une étudiante et les attaques contre des installations diocésaines

Divers médias ont indiqué que Deborah, étudiante en économie au Sokoto College, se serait disputée avec d'autres étudiants dans un groupe WhatsApp. Les étudiants musulmans du groupe auraient affirmé qu'elle avait fait des déclarations blasphématoires sur le prophète Mahomet.

La dispute sur WhatsApp aurait eu lieu pendant le mois musulman du Ramadan, alors que le collège était en vacances. Lorsqu'ils ont vu Deborah au collège le 12 mai, tous les étudiants musulmans disponibles l'ont entourée et ont commencé à la lapider jusqu'à ce qu'elle tombe. Ils auraient fait en sorte qu'elle meure et auraient ensuite mis le feu à son corps.

Suite à l'arrestation de deux étudiants en relation avec la lapidation et le meurtre de Deborah, une partie de la jeunesse musulmane "menée par quelques adultes en arrière-plan" est descendue dans la rue le 14 mai pour protester contre ces arrestations, a déclaré le responsable de la Direction de la communication sociale du diocèse catholique de Sokoto dans un communiqué. 

Dans sa déclaration, le père Christopher Omotosho a confirmé l'attaque du 14 mai contre diverses installations de l'Église catholique et le couvre-feu de 24 heures qui avait été déclaré dans l'État de Sokoto, au Nigeria. Le 16 mai, ce couvre-feu a été modifié pour devenir un couvre-feu du crépuscule à l'aube. 

Dans leur déclaration du 16 mai, les membres du KSM rappellent "avec un grand déplaisir et une grande douleur les nombreux attentats à la bombe, carnages, destructions et meurtres insensés perpétrés dans tout le pays, avec en particulier d'énormes pertes indicibles pour l'Église catholique et la foi au Nigeria".

"La confiscation illégale et prolongée sans compensation, la conversion et la mauvaise gestion d'anciennes écoles catholiques de haut niveau dans le nord du Nigeria, qui ont énormément contribué à la qualité de l'éducation et au développement d'un capital humain de haut calibre dans tout le pays, restent perplexes", déplorent-ils dans la déclaration signée par le Chevalier suprême, Sir. Dr Charles Mbelede.

Ils posent la question suivante : "Comment la rationalité peut-elle expliquer cette démonstration d'amour qui est constamment récompensée par la malheureuse ingratitude dans le meurtre et la destruction délibérés et persistants ?"

Les membres de KSM reconnaissent le fait que l'Islam est une "religion de paix par les croyants musulmans informés et bien informés à travers le monde".

"Les actes de vandalisme et de carnage barbares et insensés commis par des extrémistes islamiques violents à Sokoto, sous quelque prétexte que ce soit, sont non seulement condamnables, mais qualifient ces éléments de mécréants non informés (kafir) de l'islam", disent-ils.

Ils poursuivent : "L'Ordre compatit avec l'évêque catholique du diocèse de Sokoto, Mgr Matthew Hassan Kukah, et salue sa réponse mature dans sa reconnaissance de l'intervention rapide du gouverneur de l'État de Sokoto, S.E. Alhaji Aminu Tambuwal, et des agences de sécurité face à ces actes d'inhumanité. "

"La condamnation rapide de ces actes ignobles par le sultan de Sokoto et chef spirituel des musulmans du Nigeria, ainsi que son appel aux agences de sécurité à traduire en justice les auteurs de cet incident injustifiable sont grandement appréciés", ajoutent les membres du KSM.

Ils demandent au gouvernement fédéral "d'aller au-delà de la simple condamnation" et de formuler certaines recommandations.

Les membres du KSM invitent le gouvernement à "nommer un nouveau ministre de l'Intérieur et le conseiller à la sécurité nationale avec des mains plus efficaces pour commencer le rétablissement de la sécurité intérieure au Nigeria".

Ils appellent également à une "refonte de la direction de l'architecture de sécurité nationale pour refléter le caractère fédéral avec un équilibre sectaire étroit en mettant l'accent sur l'excellence pour arrêter la complicité apparente de ces agences dans les défis de l'insécurité".

Les membres du KSM exhortent également le gouvernement à "engager des poursuites immédiates contre les coupables arrêtés pour le meurtre de Deborah Yakubu, le carnage et le vandalisme des propriétés de l'église catholique de Sokoto et toute autre personne ou propriété affectée".

Ils demandent la mise en place d'une "commission d'enquête judiciaire sur le meurtre de Deborah Yakubu, le carnage et le vandalisme de la propriété des églises et de toutes les autres personnes affectées par l'incident de Sokoto, en vue d'empêcher que cela ne se reproduise, de traduire en justice tous les coupables et d'obtenir une compensation appropriée du gouvernement".