Le rejet du clergé du diocèse nigérian d'Awka était fondé sur l'affirmation que le candidat à l'épiscopat ne vient pas du groupe ethnique dominant du diocèse d'Ahiara, les Mbaise, et que les prêtres du diocèse se sentent sous-représentés dans la hiérarchie de l'Église catholique de la nation ouest-africaine.
Il a été empêché de poser le pied sur le territoire couvert par le diocèse d'Ahiara et de nombreuses activités de l'Église ont été interrompues, notamment l'ordination de candidats au diaconat.
L'ordination épiscopale de Mgr Okpaleke, en mai 2013, a eu lieu hors du diocèse d'Ahiara, au séminaire Seat of Wisdom, à Ulakwo, dans l'archidiocèse d'Owerri, au Nigeria.
Le rejet a persisté même après la consécration de l'évêque nigérian. En juillet 2017, le pape François a demandé à tous les membres du clergé du diocèse d'Ahiara de lui promettre leur fidélité par écrit et d'exprimer leur acceptation de la nomination de Mgr Okpaleke comme berger.
Selon une dépêche de l'Agence Fides, le Saint-Père "a reçu 200 lettres de prêtres individuels du diocèse d'Ahiara, dans lesquelles ils lui manifestent obéissance et fidélité. Certains prêtres ont toutefois souligné leur difficulté psychologique à collaborer avec l'évêque (Okpaleke) après des années de conflit."
Le Pape n'a pas pris la voie des sanctions canoniques mais, par l'intermédiaire de la Congrégation pour l'évangélisation des peuples, il a demandé au clergé du diocèse d'Ahiara "de réfléchir aux graves dommages infligés à l'Église du Christ et a exprimé l'espoir qu'à l'avenir il ne répète plus jamais des actions aussi déraisonnables à l'encontre d'un évêque légitimement nommé par le Souverain Pontife", rapporte l'agence Fides.
N'ayant pas réussi à exercer son ministère épiscopal dans le diocèse nigérian, Mgr Okpaleke a fait connaître au pape François sa décision de démissionner par écrit.
Dans sa lettre de démission, l'évêque nigérian a fait référence à l'opposition soutenue à sa nomination en disant : "La situation dans le diocèse d'Ahiara, à ma connaissance, ne s'est pas améliorée. Plus important encore, cela a menacé ma vie spirituelle."
"Je suis convaincu, en conscience, que le fait que je reste l'évêque d'Ahiara n'est plus bénéfique pour l'Église", a déclaré Mgr Okpaleke dans sa lettre du 14 février 2018 adressée au pape François.
Il ajoute : "Je ne pense pas que mon apostolat dans un diocèse où un groupe de prêtres et de fidèles laïcs sont très mal disposés à m'avoir parmi eux serait efficace."