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Les médecins catholiques du Kenya veulent que l'Assemblée de l'OMS "rejette explicitement" les règlements proposés

Le Directeur général de l'Organisation mondiale de la santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus. Crédit : OMS Le Directeur général de l'Organisation mondiale de la santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus. Crédit : OMS

Les membres de l'Association des médecins catholiques du Kenya (KCDA) demandent au procureur général du pays de conseiller au représentant du Kenya à la soixante-quinzième Assemblée mondiale de la santé de "rejeter explicitement" les amendements proposés au Règlement sanitaire international (RSI).

Les États-Unis ont proposé que le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) soit habilité à déclarer unilatéralement une urgence de santé publique de portée internationale (PHEIC), même lorsque le pays confronté à une épidémie s'y oppose.

Dans leur pétition publiée en ligne le mercredi 25 mai, les membres de la KCDA déclarent qu'ils "souhaitent attirer l'attention de tous les Kenyans sur le danger que représentent pour notre pays les amendements proposés par les États-Unis au Règlement sanitaire international (RSI) de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), qui seront discutés lors de la 75e Assemblée mondiale de la santé, qui a débuté le 22 mai et doit se terminer le 28 mai".

Alors que le RSI actuel, adopté en 2005, respecte la souveraineté des nations membres, les médecins catholiques du Kenya sont préoccupés par les amendements proposés qui, selon eux, cherchent à "étendre l'autorité de l'OMS pour mettre en œuvre des mandats de santé mondiale sur les États membres en violation directe de la souveraineté nationale et des droits des citoyens".

Selon les membres de la KCDA, les amendements proposés "donneraient également à l'OMS un pouvoir unilatéral dans l'évaluation et la détermination d'une urgence sanitaire, lui permettant ainsi de dicter la politique et la réponse des nations membres".

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Ils regrettent que les amendements proposés privent les nations membres "d'un mécanisme de contrôle et d'équilibre pour un tel pouvoir sans entrave" que la proposition donne à l'OMS.

"Deuxièmement, et c'est le plus important, dans les questions de santé qui sont largement contextuelles à une nation membre donnée et à sa population, une nation membre se voit refuser toute possibilité d'aborder ces questions de santé", indiquent les médecins catholiques du Kenya dans leur pétition en ligne.

Ils expliquent : "Une nation membre à qui ses citoyens ont donné le pouvoir de prendre des décisions sur les questions de santé abandonnerait essentiellement ce pouvoir à l'OMS ! Cela revient à nier les principes de souveraineté qui sont fondamentaux et fondateurs de l'existence d'une nation membre."

"Nous vous demandons (AG) de guider le représentant du gouvernement kenyan à la 75e Assemblée mondiale de la santé de l'OMS pour qu'il rejette explicitement les amendements proposés au RSI afin d'éviter un scandale ou un conflit juridique inutile", déclarent les membres de la KCDA dans leur pétition du 25 mai.

Ils ajoutent que les amendements proposés au RSI sont non seulement "offensants" pour la Constitution du Kenya de 2010 (COK 2010) mais aussi "contraires aux intérêts du peuple kenyan".

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"S'ils sont acceptés, ces amendements juridiquement contraignants entreront en vigueur pour tous les États membres, à l'exception de ceux qui les rejettent explicitement", affirment les médecins catholiques du Kenya, et ajoutent : "En vertu de l'article 59 du RSI, l'approbation de facto est supposée pour tout État membre qui ne rejette pas les amendements ou n'émet pas de réserve à leur sujet."

Dans leur opinion réfléchie, les membres de la KCDA disent que "les changements proposés sont offensants pour le COK 2010 et contre l'intérêt du peuple du Kenya. Nous nous opposons fermement aux amendements proposés et soutenons au contraire le droit de tous les peuples à la souveraineté sanitaire et à l'autodétermination."

Dans la pétition destinée à recueillir les signatures des Kenyans, les médecins catholiques affirment que le représentant du Kenya à l'Assemblée mondiale de la santé "devrait être encouragé à inciter activement les autres États membres de l'OMS, en particulier les délégués africains, à rejeter également les amendements proposés".

"Nous demandons aimablement à nos concitoyens kényans et à toutes les personnes de bonne volonté de se joindre à nous pour exiger que le procureur général du Kenya guide le représentant du gouvernement kényan à la 75e Assemblée mondiale de la santé de l'OMS", lancent les membres de la KCDA dans leur pétition du 25 mai.