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Journée mondiale de la faim, Caritas demande des "solutions à long terme pour éviter une crise alimentaire imminente"

Le Secrétaire général de Caritas Internationalis, Aloysius John. Le Secrétaire général de Caritas Internationalis, Aloysius John.

A l'occasion de la Journée mondiale de la faim, célébrée le 28 mai, Caritas Internationalis (CI) a souligné le "besoin urgent de solutions durables à long terme" soutenues par la volonté politique des parties prenantes afin d'éviter "une crise alimentaire mondiale sans précédent".

Dans un rapport publié le 28 mai, les responsables de CI dénoncent "l'augmentation dramatique de la faim due à la crise climatique, à l'impact de COVID-19 et aux conflits, soulignant notamment comment la guerre en Ukraine a des conséquences désastreuses sur l'ensemble du globe, en particulier en ce qui concerne l'insécurité alimentaire".

"Pour éviter le risque imminent d'une crise alimentaire mondiale sans précédent, il est urgent de trouver des solutions durables à long terme et de faire preuve de volonté et de détermination politiques, en s'attaquant aux racines de notre système alimentaire injuste qui déclenche la faim", auraient-ils déclaré dans le rapport signé par le secrétaire général de CI, Aloysius John.

Les responsables de l'agence mondiale d'aide et de développement de l'Église catholique, dont le nom signifie amour et compassion en latin, soulignent ensuite le rôle central que les communautés locales peuvent jouer dans la création de changements et la résolution des problèmes liés à la sécurité alimentaire et à la faim dans le monde.

"Un monde sans faim est possible à condition que les gens soient motivés et encouragés à devenir des acteurs actifs de la production alimentaire", affirment-ils.

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Les responsables de CI appellent les gouvernements et les principales parties prenantes à "s'engager à tous les niveaux et à demander instamment la mise en œuvre de stratégies de redressement durable qui s'appuient sur la prise en compte des impacts du changement climatique et des conflits afin de renforcer la résilience de la chaîne d'approvisionnement alimentaire et d'éviter les pics de faim."

"Dans le monde entier, environ 276 millions de personnes sont confrontées à une insécurité alimentaire aiguë, tandis que 811 millions de personnes se couchent encore l'estomac vide", indiquent-ils, avant d'ajouter : "Dans les régions du Sahel et de la Corne de l'Afrique, plusieurs millions de personnes sont confrontées à la sécheresse et à la famine, et on estime que 15 à 16 millions de personnes à travers l'Éthiopie, le Kenya et la Somalie ont besoin d'une aide alimentaire immédiate en raison de la sécheresse."

Les responsables de la confédération de plus de 160 membres qui travaillent à la base dans presque tous les pays du monde affirment que l'entité catholique se concentre particulièrement sur "le Sud global" où "le lien entre les multiples moteurs de la faim" est abordé.

Dans le rapport du 28 mai, ils affirment que "la Confédération Caritas met en œuvre un certain nombre de programmes et d'initiatives communautaires dans le monde entier, en particulier dans les pays du Sud, afin de s'attaquer aux multiples causes de la faim, notamment la pauvreté, l'instabilité sociopolitique, la guerre, l'accès à des emplois décents, l'injustice et le changement climatique".

"Les Caritas locales et nationales ont travaillé sur la formation des agriculteurs à l'agroécologie, et sur la croissance des économies communautaires locales pour aider à faire face aux facteurs qui minent la sécurité alimentaire et la cohésion sociale", indiquent les responsables de CI.

Plus en Afrique

Au Burkina Faso, les responsables de CI affirment que l'entité catholique a pu aider "plus de 2,2 millions de personnes qui ont souffert de la faim en raison du conflit et des conditions climatiques extrêmes."

"Caritas Burkina Faso a fourni aux personnes touchées des denrées alimentaires et un accès aux services sociaux et économiques pour renforcer l'inclusion", disent-ils, et ils ajoutent : "La Caritas locale a également facilité l'accès à l'information et aux services pour les petits exploitants et autres acteurs de la chaîne de valeur afin d'améliorer la production et la transformation de produits durables et d'aliments nutritifs."

Faisant référence à la lettre encyclique du pape François, Fratelli Tutti, les responsables de CI déclarent : "Des millions de personnes souffrent et meurent de la faim. Dans le même temps, des tonnes de nourriture sont jetées. Cela constitue un véritable scandale. La faim est un crime ; la nourriture est un droit inaliénable".

À la lumière des préoccupations soulignées par le Saint-Père, les responsables de CI exhortent les dirigeants et les décideurs mondiaux à "allouer davantage de fonds aux programmes qui renforcent la résilience des communautés à long terme afin de s'attaquer aux différents moteurs de la faim, notamment les conflits, la dégradation de l'environnement et les systèmes de mauvaise gouvernance."

Ils invitent également les dirigeants mondiaux à "renforcer les dialogues politiques inclusifs et la transparence sur les moteurs structurels de la faim. Cette réponse devrait être coordonnée pour apporter une aide aux systèmes structurels locaux."

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"Donner la priorité aux programmes qui soutiennent de manière holistique les plus pauvres et les marginalisés, y compris les petits exploitants agricoles, et inclure les droits des pauvres dans toutes les discussions", indiquent les responsables de CI en s'adressant aux dirigeants mondiaux.

Ils ajoutent qu'il est "crucial d'inclure une participation significative des producteurs et des consommateurs locaux, en particulier des femmes, qui sont responsables de 60 à 80 % de la production alimentaire dans les pays en développement, dans l'élaboration et la mise en œuvre des politiques au niveau local."

Pour éviter une crise alimentaire, les responsables de CI invitent les dirigeants mondiaux à "promouvoir l'adoption de pratiques durables dans le système alimentaire et à développer l'agriculture écologique et durable. Investir dans la transformation des systèmes alimentaires, notamment dans l'agroécologie, pourrait rendre les nations plus résistantes aux chocs géopolitiques qui accélèrent la faim."

Ils appellent également les dirigeants mondiaux à "mettre en œuvre des stratégies de redressement durable qui s'appuient sur la lutte contre les effets du changement climatique et des conflits afin de renforcer la résilience de la chaîne d'approvisionnement alimentaire et d'éviter les pics de faim."

Jude Atemanke

Jude Atemanke est un journaliste camerounais passionné par la communication de l'Église catholique. Il est titulaire d'une licence en journalisme et communication de masse de l'Université de Buea au Cameroun. Actuellement, Jude est journaliste pour ACI Afrique.