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L'élection du nouveau président en Somalie est "une renaissance de l'espoir qui" pourrait s'estomper avec le temps : un évêque

Mgr Giorgio Bertin. Crédit : ICMC Mgr Giorgio Bertin. Crédit : ICMC

L'administrateur apostolique du diocèse catholique de Mogadiscio, en Somalie, a déclaré que si l'élection du président Hassan Sheikh Mahamud est un signe d'espoir, la "nouvelle orientation" dans ce pays de la Corne de l'Afrique reste imprévisible.

Dans un rapport du service d'information de Propaganda Fide, Agenzia Fides, Mgr Giorgio Bertin a déclaré qu'il y a toujours "une renaissance de l'espoir" chaque fois qu'il y a une élection d'un nouveau président en Somalie, mais que l'espoir s'estompe avec le temps, une situation qui, selon lui, affecte également la direction du pays.

"Il est difficile de parler d'une nouvelle direction en Somalie. J'ai vu de "nouvelles directions" dans ce pays", a déclaré Mgr Bertin, qui est également l'Ordinaire local de Djibouti.

Dans la dépêche de l'Agenzia Fides du mercredi 1er juin, l'évêque catholique ajoute : "Avec l'élection d'un nouveau président, il y a toujours une renaissance de l'espoir qui s'estompe ensuite au fil des ans, et c'était aussi le cas lorsque Mohamed Abdullahi Mohamed Farmajo a été élu ; nous avions beaucoup d'espoirs qui se sont ensuite évanouis."

L'évêque d'origine italienne a déclaré à l'Agenzia Fides qu'il perçoit l'élection du président Mahamud avec beaucoup de prudence. Dans le rapport, il dit qu'avec les fidèles, ils embrasseront l'espoir plutôt que le désespoir pour une Somalie meilleure.

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"Je regarde les résultats de ces élections avec beaucoup de prudence et je me place, avec mes fidèles, du côté de ceux qui espèrent et non de ceux qui désespèrent", déclare Mgr Bertin.

Expliquant la raison de leur espoir, l'évêque de 75 ans dit : "Nous devons toujours donner une chance à la nouvelle administration qui naît, mais en gardant à l'esprit les obstacles, comme les structures des clans, les acteurs internationaux, qui influencent."

Sur la situation de sécheresse dans le pays, le membre de l'Ordre des Frères Mineurs (OFM) a déclaré à Agenzia Fides que la situation en Somalie, par rapport à Djibouti, est dramatique en raison de l'absence d'une administration nationale pour gouverner l'ensemble du pays.

" La sécheresse est endémique à Djibouti, tandis que la situation en Somalie est dramatique également en raison de l'absence d'institutions étatiques capables de gouverner l'ensemble du territoire ", aurait déclaré Mgr Bertin dans le rapport du 1er juin.

Il ajoute : "Les al-Shabāb, qui ne veulent pas de normalisation en Somalie, opèrent dans les zones rurales. Dans ce pays, en plus de la catastrophe naturelle, il y a aussi la catastrophe des institutions. L'Éthiopie glisse aussi sur un chemin très dangereux."

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Mgr Bertin, qui est l'administrateur apostolique de Mogadiscio depuis sa nomination en avril 1990, a déclaré que grâce à Caritas Somalie, dont le siège est situé dans la région somalienne du Puntland, l'aide humanitaire a atteint un certain nombre de personnes déplacées.

"Il y a des occasions d'aider ; nous l'avons fait et nous le faisons. Nous répondons maintenant à cette terrible urgence en apportant une aide immédiate aux personnes déplacées et en nous engageant dans le développement", déclare-t-il.

Il ajoute en référence au projet de terres arides qui a duré trois ans à partir de 2012 : "Nous avons vu qu'il est possible de réaliser des projets comme ceux que nous avons faits. Il y a toujours la possibilité de travailler en Somalie."

On rapporte que le président Mahamud a été élu par les parlementaires le 15 mai dans un hangar d'aéroport protégé par des murs anti-souffle des insurgés islamistes qu'il doit maintenant combattre pour la deuxième fois.

L'ancien président, âgé de 66 ans, qui a gouverné de 2012 à 2017, a obtenu 214 voix contre le président sortant Mohamed Abdullahi Mohamed qui a obtenu 110 voix lors d'un troisième tour dont le résultat a été confirmé vers minuit.

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Silas Isenjia