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Les évêques catholiques du Congo Brazzaville appellent à une participation active au processus électoral

Les membres de la Conférence épiscopale du Congo-Brazzaville (CEC). Crédit : CEC Les membres de la Conférence épiscopale du Congo-Brazzaville (CEC). Crédit : CEC

Les évêques catholiques de la République du Congo (Congo Brazzaville) ont, dans une déclaration collective, exhorté les citoyens de cette nation d'Afrique centrale à "s'impliquer" dans le processus des élections législatives et locales prévues le 10 juillet prochain.

Dans la déclaration partagée avec ACI Afrique lundi 6 juin, les membres de la Conférence épiscopale du Congo-Brazzaville (CEC) rappellent que "le vote n'est pas facultatif, mais constitue un droit et un devoir civiques qui doivent être exercés."

"Nous, vos pasteurs, voulons vous exhorter à vous impliquer dans le processus électoral à venir, en vous assurant que votre nom figure sur la liste électorale et que vous obtenez votre carte d'électeur à temps, et que vous connaissez votre bureau de vote", indiquent les membres de la CEC.

Ils appellent également l'électorat à se familiariser "avec les dispositions des lois électorales, afin que vous puissiez apprécier le processus de vote du début à la fin".

Pour s'impliquer dans les prochaines élections, disent les évêques catholiques, l'électorat "doit aussi s'intéresser aux candidats qui veulent solliciter vos suffrages, en étudiant leurs programmes, mais aussi leurs biographies et leur capacité réelle et sincère à tenir leurs promesses."

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"Ainsi, vous serez en mesure de faire le tri parmi les candidats qui viendront bientôt solliciter vos suffrages. Vous contribuerez alors à des élections objectives et crédibles, à l'abri des achats de consciences et des manipulations", affirment les membres de la CEC dans leur déclaration datée du 31 mai.

Le 5 juin, le gouvernement du Congo-Brazzaville a annoncé deux dates importantes en juillet pour les élections prévues.

"Le Conseil des ministres a décidé de convoquer le corps électoral pour le premier tour des élections législatives et pour les élections locales le 4 juillet pour le vote des membres de la force publique, et le 10 juillet pour le vote général", a déclaré le porte-parole du gouvernement, Thierry Moungalla.

Les électeurs sont appelés à renouveler l'assemblée nationale où les candidats se disputeront un total de 151 sièges.

Dans leur déclaration collective à l'issue de l'assemblée extraordinaire du 17 au 31 mai, les évêques catholiques du Congo-Brazzaville rappellent que "des générations de femmes et d'hommes se sont battus, parfois au prix de leur vie, pour obtenir le droit de voter librement, c'est-à-dire d'avoir un impact responsable sur l'attribution des fonctions politiques et indirectement sur l'accès aux hautes fonctions dans leurs pays respectifs."

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"Il ne nous appartient pas en conscience de négliger ce droit et ce devoir individuel et communautaire, par indifférence ou par un usage qui ne serait conforme ni à la démocratie ni aux exigences morales de la conscience chrétienne", ajoutent-ils.

Dans leur déclaration en 15 points partagée avec ACI Afrique le 6 juin, les membres de la CEC s'adressent aux candidats en lice pour les postes lors des scrutins de juillet, affirmant que "la politique est une vocation à servir le bien commun".

"A tous nos compatriotes, hommes et femmes, qui s'apprêtent à entrer en campagne pour solliciter les suffrages du peuple congolais afin de devenir leurs députés, c'est-à-dire leurs représentants à l'Assemblée nationale, nous, archevêques et évêques du Congo, estimons qu'il est de notre devoir de vous rappeler que la politique est une vocation, une vocation à servir le bien commun au profit du plus grand nombre, sur la base de la justice, de la vérité et de l'égalité des chances pour tous", affirment les membres de la CEC.

Comme les papes ne cessent de le rappeler depuis plusieurs décennies, affirment les évêques catholiques, "la politique menée dans le respect fondamental de la vie, de la liberté et de la dignité des personnes, est la forme la plus éminente de la charité (Cf. le pape François, en écho à Benoît XVI, dans son message pour la 52e Journée mondiale de la paix, le 8 décembre 2018)."

"Pour pouvoir le faire, les candidats ont besoin non seulement d'un bon programme, mais aussi et surtout d'un bon cœur, disposé à servir les autres, avec désintéressement et abnégation. Cela signifie qu'il faut connaître le peuple que l'on veut représenter, ses besoins et ses souffrances, afin d'être un véritable représentant du peuple", ajoutent les membres de la CEC.

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Ils appellent les candidats politiques à prendre "les électeurs au sérieux et à les respecter et surtout à ne pas brader leur droit inaliénable de décider par eux-mêmes, à qui ils veulent confier leur destin."

"Il est donc temps pour nous tous de tourner le dos aux pratiques néfastes d'achat des consciences par la corruption directe ou indirecte, le trafic d'influence, l'intimidation et autres formes de pression. Ces pratiques n'honorent pas notre pays et font reculer la cause de la démocratie", affirment les évêques catholiques du Congo-Brazzaville.

Faisant référence à l'Exhortation post-synodale Africae Munus du Pape Benoît XVI, les membres de la CEC affirment que "les élections constituent un lieu d'expression du choix politique d'un peuple et sont un signe de légitimité pour l'exercice du pouvoir."

Les élections, ajoutent-ils, "sont le moment privilégié d'un débat politique public sain et serein, caractérisé par le respect des différentes opinions et formations politiques."

"La promotion du bon déroulement des élections donnera lieu et encouragera une participation réelle et active des citoyens à la vie politique et sociale", ajoutent les évêques.

S'adressant aux membres du clergé et aux religieux et religieuses, les évêques catholiques de la nation centrafricaine affirment que "la consécration au Christ est un engagement pour le bien-être du peuple dans la justice, la vérité et la paix".

Ils exhortent les prêtres à respecter et à offrir la Sainte Messe en faveur de la paix et de l'unité nationale, même si elle est demandée par un parti politique. Tant que l'intention est respectée, disent les évêques, "restez constants dans votre impartialité et abstenez-vous de toute sollicitation contraire à l'unité et à la paix."

Ils invitent également les membres du Clergé, les religieuses et les religieux à "rejeter fermement les affiches et les bannières politiques dans l'enceinte des paroisses (y compris les murs extérieurs), à interdire tout débat ou réunion politique dans les espaces paroissiaux, y compris dans les écoles catholiques."

"Ne pas permettre aux candidats de prendre la parole pendant les célébrations eucharistiques et autres prières. Ne pas servir les intérêts d'un parti politique. Recevez, conseillez et priez pour tous ceux qui sont dans le besoin de manière neutre et uniquement dans l'intérêt de la nation congolaise", ajoutent les membres de la CEC.

Ils poursuivent, en s'adressant aux membres du clergé et aux religieuses et religieux : "Restez ouverts aux hommes et femmes de bonne volonté qui peuvent contribuer à une dynamique de développement, de paix et d'unité nationale."

"Gardez à l'esprit cette recommandation du Christ Maître et Sauveur, abstenez-vous de toute parole ambiguë ou qui pourrait encourager la dispersion du peuple de Dieu", disent les évêques catholiques du Congo-Brazzaville.

Ils implorent : "Que l'intercession maternelle de la Sainte Vierge Marie, à qui notre cher pays, le Congo, a été confié, nous obtienne du Ressuscité la lucidité des choix que nous devons faire et la détermination dans leur accomplissement pour la plus grande gloire de Dieu et le bien de la nation congolaise."

Jude Atemanke

Jude Atemanke est un journaliste camerounais passionné par la communication de l'Église catholique. Il est titulaire d'une licence en journalisme et communication de masse de l'Université de Buea au Cameroun. Actuellement, Jude est journaliste pour ACI Afrique.