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Un archevêque catholique au Kenya reproche aux politiciens de minimiser les manifestes et d'utiliser des slogans

Un archevêque catholique du Kenya a reproché aux politiciens de ce pays d'Afrique de l'Est de privilégier l'utilisation de slogans au détriment des manifestes politiques à l'approche des élections générales prévues le 9 août.

Dans une interview accordée à ACI Afrique en marge de l'ordination épiscopale de l'évêque John Mbinda du diocèse de Lodwar, Mgr Anthony Muheria a souligné l'importance des manifestes politiques.

"Les manifestes sont des approches très délibérées et stratégiques bien pensées. Ce sont des plans d'action pour transformer, changer ou réaliser ce que vous dites", a déclaré Mgr Muheria lors de l'interview du 3 juin.

Au Kenya, a-t-il dit, "la chose malheureuse est que les manifestes ont perdu leur sens".

"Les gens ne pensent aux manifestes qu'après coup", a ajouté l'Ordinaire du lieu de l'archidiocèse de Nyeri, qui est également président de la Commission des communications sociales de la Conférence des évêques catholiques du Kenya (KCCB).

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Il a regretté le fait que les politiciens kenyans aient eu recours à "l'utilisation de slogans", certains empruntant "des chansons de pop stars" pour en faire leurs slogans.

Les politiciens n'ont pas encore présenté de stratégies détaillées sur les questions d'éducation et de santé, a encore dit Mgr Muheria, ajoutant que ceux qui mettent en avant certaines stratégies "ne connaissent même pas les manifestes. Demandez à n'importe qui, ils ne savent pas ce qu'ils manifestent".

L'archevêque kényan qui est à la tête de Nyeri depuis juin 2017 a réitéré l'appel, que les membres de la KCCB ont lancé aux électeurs le mois dernier, pour que les candidats politiques soient évalués.

"Nous sommes conscients de certains dirigeants et candidats qui ont montré des signes de penchant pour des idéologies qui sont destructrices pour nos valeurs et cultures africaines", ont déclaré les évêques catholiques lors de leur conférence de presse du 27 mai.

Ils ont ajouté : "Nous sommes particulièrement préoccupés par ceux qui ont des tendances pro-avortement ainsi que par ceux qui sont activement impliqués dans la sexualisation de nos jeunes. Nous appelons les Kenyans à éviter d'élire de telles personnes à des postes publics."

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Dans l'interview du 3 juin avec ACI Afrique, Mgr Muheria a souligné la nécessité pour les électeurs éligibles au Kenya d'examiner la position des candidats sur les questions pro-vie et sociales.

Il a déclaré que les évêques catholiques du Kenya sont conscients de la présence de politiciens qui ont des programmes qui détruiront les jeunes "en leur donnant ou en les formant d'une manière qui n'est pas africaine, pas chrétienne et qui les déshumanise".

"Nous voulons des dirigeants qui se soucient des pauvres ; nous voulons des dirigeants qui veulent vraiment, vraiment, élever les pauvres", a déclaré l'archevêque kényan, et a ajouté : "Un dirigeant qui n'a pas le souci des pauvres comme préoccupation ne devrait pas être élu. Un dirigeant qui pense que la vie d'un prisonnier n'est pas digne ne devrait pas être élu."

L'archevêque de 59 ans a poursuivi : "Un dirigeant qui dit qu'un enfant à naître qui est déformé devrait être tué ne devrait pas être élu. Un dirigeant qui dit que l'enfant a été conçu d'une manière malheureuse et douloureuse, et peut-être terriblement injuste, devrait être tué ne devrait pas être élu."

Il a souligné la nécessité pour l'électorat kenyan d'examiner les candidats en lice pour divers postes en disant : "Vous, les Kenyans, devriez les interroger ; demandez-leur, vous, maman, vous avez dit une fois que nous devrions autoriser l'avortement, le dites-vous encore ? S'ils répondent oui, ne l'élisez pas".

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"Si un type avait dit que nous devons déposer les pauvres des choses que nous devons brûler, les bidonvilles, les bidonvilles et laisser les gens partir, si un leader a déjà dit cela, demandez-lui, dites-vous encore la même chose ?". a déclaré Mgr Muheria, en s'adressant à l'électorat kenyan.

Lors du scrutin du 9 août, les électeurs kenyans seront appelés à voter pour leur président, leurs gouverneurs, leurs sénateurs, leurs représentantes, leurs députés et leurs membres des assemblées de comté.

Dans l'entretien accordé le 3 juin à ACI Afrique, Mgr Muheria a exhorté les électeurs éligibles à prendre part aux élections générales prévues.

"Tous les électeurs inscrits doivent voter parce qu'en refusant de voter, vous donnez une chance à ce leader qui va faire beaucoup de mal pour gagner sur celui qui aurait freiné", a-t-il déclaré.

L'archevêque a appelé les Kenyans à maintenir la paix et à cultiver les bonnes valeurs.

"Nous ne recherchons pas seulement la paix, nous recherchons ce qui est bon pour notre nation et c'est la justice à l'intérieur, l'harmonie du travail en commun, l'acceptation, (et), donc, toutes les valeurs qui sont les blocs de construction qui produisent la paix", a-t-il dit.

Mgr Muheria a poursuivi : "Nous essayons d'éliminer les aspects négatifs et de dire aux gens qu'ils ne doivent pas souscrire aux aspects négatifs. Vous ne devez pas laisser les négatifs vous contrôler, vous ne devez pas être vendus aux négatifs comme étant le récit, mais nous devons commencer à faire vos propres récits".

Il a expliqué : "Nous ne disons pas cela en tant que nation, mais moi en tant que personne, je dois faire le récit que je ne me permettrai pas de dire des choses négatives, même si cela va être à mon avantage."