En abordant le défi de la corruption, les responsables de l'AFJN souhaitent que le Saint-Père mentionne spécifiquement "le népotisme et le favoritisme", qui, selon eux, "continuent d'entraver la productivité et la prospérité dans la plupart des pays africains". La corruption est très répandue, que le christianisme ou d'autres traditions religieuses soient majoritaires."
Ils souhaitent que le pape François inclue le défi de la discrimination lors de sa visite de six jours en Afrique, car "le tribalisme, la xénophobie et le racisme continuent de faire des victimes et de diviser les communautés à travers le continent africain."
La discrimination basée sur la tribu, disent les responsables de l'AFJN au Saint-Père, "a conduit à d'innombrables décès en Afrique, y compris récemment dans les deux pays que vous visitez - la RDC et le Soudan du Sud".
"En Afrique du Sud, la violence xénophobe à l'encontre des immigrés africains a été un fait trop courant", disent-ils, et ils ajoutent : "Le racisme et la xénophobie à l'encontre des migrants d'Afrique subsaharienne qui se rendent en Europe pour une vie meilleure sont en augmentation."
Les responsables de l'entité qui se décrit comme "une extension du témoignage missionnaire dans l'arène différente mais importante des décisions politiques américaines qui affectent les populations africaines" affirment qu'il est important que le Saint-Père s'exprime contre la discrimination car rien ne la justifie.
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Ils déclarent : "Quelles que soient les raisons, la violence, la haine, la discrimination et l'hostilité à l'égard de toute personne fondée sur l'origine, l'ethnie ou la race n'ont aucun mérite et doivent être condamnées dans les termes les plus forts et combattues. Les politiciens et les chefs d'église doivent devenir des modèles de tolérance afin de construire des nations et des communautés de paix et de prospérité."
Les responsables de l'entité qui repose sur des adhésions individuelles et organisationnelles, dont beaucoup sont des communautés missionnaires catholiques aux États-Unis et en Afrique, veulent que le Saint-Père aborde le défi de l'accaparement des terres, qui, selon eux, est "souvent déguisé en investissement" et "a conduit à une nouvelle ruée vers la partition de l'Afrique."
Ils expliquent : "Au 1er juin 2022, les données de Land Matrix montrent que 12 543 089 hectares (125 430,89 kilomètres carrés) de terres arables en Afrique ont été accaparés par des entreprises agroalimentaires étrangères. Ces terres ont été obtenues pour aussi peu que 0,50 dollar par hectare et par an, pour une durée pouvant aller jusqu'à 99 ans, sous réserve de renouvellement."
"En RDC, les terres acquises par les multinationales totalisent 52 147,42 km2, soit un peu plus que la superficie de la Bosnie-Herzégovine", précisent-ils à propos de l'un des deux pays que le Saint-Père doit visiter.
Les responsables de l'APJN affirment que "l'acquisition à grande échelle des terres africaines par les multinationales de l'agroalimentaire constitue un système organisé d'accaparement des terres dont les conséquences potentielles sont pires que la colonisation."
L'accaparement des terres, disent-ils encore, "menace les vies, les moyens de subsistance, l'environnement, la paix et la souveraineté des pays touchés. Les populations sont déplacées et les propriétaires fonciers se retrouvent sans terre."
Les responsables de l'APJN regrettent que "des engrais et des pesticides toxiques interdits soient utilisés sur ces terres, causant de graves dommages aux rivières, aux lacs et même aux sources d'eau souterraines."
Ils déplorent : "Le rythme actuel auquel l'Afrique perd une grande partie de ses terres arables, menace la sécurité et la souveraineté alimentaires du continent. Cela doit cesser".
Dans leur déclaration du 8 juin, les responsables de l'AFJN lancent un appel au pape François à l'approche de son troisième voyage en Afrique : "Votre Sainteté, malgré de nombreuses questions d'égale importance, notamment la traite des êtres humains, l'émancipation économique des femmes, le commerce des armes, les flux financiers illicites, la toxicomanie chez les jeunes et le chômage généralisé, nous sommes convaincus que votre voix sur les questions que nous avons soulignées aura un impact significatif.
"Nous espérons que vous prendrez ces questions en considération lorsque vous vous adresserez au peuple de Dieu dans les pays hôtes et que vous appellerez les Africains et toutes les personnes de bonne volonté à se donner la main pour trouver des solutions adéquates", indiquent les responsables de l'APJN dans leur lettre de trois pages dont une copie est adressée aux nonces apostoliques en RDC et aux États-Unis.