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Les survivants de violences sexuelles "ne doivent pas être stigmatisés" : Les chefs d'église au Soudan du Sud

À l'occasion de la Journée internationale pour l'élimination de la violence sexuelle dans les conflits, le 19 juin, les chefs d'Église du Soudan du Sud ont exhorté les citoyens à ne pas stigmatiser les victimes de ces abus.

Dans une déclaration du dimanche 19 juin obtenue par ACI Afrique, les membres du Conseil des Églises du Soudan du Sud (SSCC) déclarent que "la violence sexuelle dans les conflits reste un sujet de préoccupation au Soudan du Sud".

Les membres du SSCC affirment que "des actes tels que le viol, l'esclavage sexuel, les enlèvements et les mariages forcés" qui sont "endémiques" dans cette nation d'Afrique centrale et orientale "sont incompatibles avec les enseignements et les principes de la foi chrétienne et contraires aux lois du pays".

"Les survivants de violences sexuelles liées au conflit ne doivent pas être stigmatisés", disent-ils dans leur déclaration de deux pages, et ajoutent en référence aux survivants, "leurs familles, les communautés dans lesquelles ils vivent et les différentes institutions doivent reconnaître leur souffrance et ne pas les victimiser davantage."

Les responsables ecclésiastiques du Soudan du Sud appellent à soutenir les "enfants innocents" en déclarant : "Ceux dont les enfants sont nés à la suite des violences sexuelles doivent être soutenus et leurs enfants innocents ne doivent pas faire l'objet de discrimination."

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Dans la déclaration signée par l'archevêque Stephen Ameyu de l'archidiocèse catholique de Juba, ainsi que par des représentants de l'Église évangélique presbytérienne du Soudan du Sud, de l'Église presbytérienne du Soudan du Sud et du Soudan, de l'Église pentecôtiste du Soudan et de l'Église continentale africaine, les membres de la SSCC demandent au gouvernement de jouer son rôle et de venir en aide aux survivants.

"Il est de la responsabilité du gouvernement de fournir aux survivants de la violence sexuelle l'assistance possible, du soutien et de la protection juridiques aux services tels que la santé et les moyens de subsistance, afin qu'ils puissent subvenir à leurs besoins et vivre dans la dignité", déclarent-ils.

Les responsables ecclésiastiques ajoutent : "Les engagements pris par les parties au conflit, notamment en ce qui concerne l'interdiction de commettre, d'ordonner ou de tolérer des actes de violence sexuelle par les forces armées, doivent être respectés et maintenus".

Les responsables ecclésiastiques ajoutent que ces dernières années ont vu "une augmentation de la violence sexuelle dans des régions telles que le grand Equatoria et l'Unity (État) pendant le conflit par divers groupes armés".

"De tels incidents doivent être condamnés et les autorités doivent poursuivre les auteurs et les tenir pour responsables", ajoutent les membres du SSCC.

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Dans leurs recommandations, les dirigeants des Églises du Soudan du Sud exhortent le gouvernement à "garder comme priorité la mise en œuvre du communiqué conjoint sur la prévention et la réponse à la violence sexuelle."

"Nous exhortons toutes les parties au conflit à mettre en œuvre les différents engagements convenus pour prévenir les violences sexuelles liées au conflit au Soudan du Sud", disent-ils.

Ils rappellent "le plan d'action conjoint des forces armées pour lutter contre les violences sexuelles liées au conflit au Soudan du Sud" et demandent instamment "au service de la police nationale du Soudan du Sud de mettre en œuvre son plan d'action pour lutter contre les violences sexuelles liées au conflit".

Ils appellent en outre les chefs religieux du Soudan du Sud à "promouvoir l'acceptation des survivants au sein des communautés et à les aider à se réintégrer dans leurs sociétés et communautés avec dignité et respect, sans stigmatisation ni honte supplémentaires".

"Nous réitérons qu'il n'y a pas de honte à être une survivante de viol et d'autres formes de violence sexuelle", affirment les chefs religieux, et poursuivent : "La honte et la responsabilité incombent aux auteurs de ce crime odieux."

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"Il est nécessaire de reconnaître le rôle des jeunes, des organisations de la société civile et des dirigeants communautaires dans le soutien aux survivants, dans la lutte contre la stigmatisation à laquelle ils sont confrontés et dans la sensibilisation à leurs droits", déclarent les membres du SSCC dans leur déclaration du 19 juin.

Ils ajoutent : "Nous demandons instamment à toutes les Eglises et à leurs dirigeants d'étendre leur soutien et leur assistance aux survivants de la violence sexuelle, de sensibiliser à leurs droits et de lutter contre la stigmatisation à laquelle ils sont confrontés ainsi que leurs familles."

Patrick Juma Wani