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Les évêques catholiques d'Afrique demandent l'inclusion des communautés autochtones dans le "discours sur le climat"

Mgr Sithembele Sipuka, premier vice-président du Symposium des conférences épiscopales d'Afrique et de Madagascar (SCEAM). Crédit : Mgr Sithembele Sipuka Mgr Sithembele Sipuka, premier vice-président du Symposium des conférences épiscopales d'Afrique et de Madagascar (SCEAM). Crédit : Mgr Sithembele Sipuka

Les évêques catholiques d'Afrique demandent l'intégration des populations autochtones dans les discussions sur la biodiversité et le climat.

Dans une déclaration publiée mardi 21 juin, les membres du Symposium de la Conférence épiscopale d'Afrique et de Madagascar (SCEAM) affirment que, bien que les communautés d'Afrique, appelées Premières nations, soient généralement les premières à ressentir l'impact du changement climatique, elles sont souvent "écartées" lors des discussions sur le changement climatique.

Les évêques catholiques, qui soulignent les menaces qui pèsent sur le bassin du Congo et les dangers de l'oléoduc East Africa Crude Oil Pipeline (EACOP), appellent l'humanité tout entière à "exercer une gestion responsable de la création".

"Nous demandons la protection des droits des premières nations et leur inclusion dans le discours sur la biodiversité et le climat", déclarent les évêques catholiques d'Afrique dans une déclaration signée par le premier vice-président du SCEAM, Mgr Sithembele Sipuka.

Les Premières nations, affirment-ils, "sont parmi les premières à subir les effets néfastes de la crise climatique en raison de leur relation étroite avec l'environnement et de leur rôle de gardiens de la création de Dieu qu'elles exercent depuis longtemps".

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"Cependant", les membres du SCEAM regrettent que les communautés d'Afrique "soient souvent écartées parce qu'on pense qu'elles ne représentent qu'une infime partie de la population mondiale."

Dans la déclaration qui a été lue lors du groupe de travail à composition non limitée sur le Cadre mondial pour la biodiversité post-2020 au complexe du Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) à Nairobi, au Kenya, les évêques catholiques d'Afrique appellent également à "ne plus voir la biodiversité s'effondrer".

Ils exhortent les nations "à s'engager à protéger la moitié de la Terre, soit 50 % d'ici 2030, afin d'éviter les pires effets de la dangereuse crise climatique avant la Conférence des Nations unies sur la biodiversité (COP15) et la Conférence des Nations unies sur le changement climatique (COP27) qui se tiendront plus tard cette année".

"Nous demandons aux gouvernements, en particulier ceux du Nord global, qui sont les plus grands émetteurs de gaz à effet de serre, de tenir leurs engagements financiers", indiquent les membres du SECAM, qui ajoutent : "Nous leur demandons de garantir la responsabilité et la transparence et de contribuer à créer un monde sûr et résilient."

Dans la déclaration qui a été lue par le père Rigobert Minani, membre du Réseau ecclésial de la forêt du bassin du Congo (REBAC), les évêques catholiques d'Afrique affirment que l'exploitation forestière illégale, les conflits, l'accaparement des terres et l'agriculture industrielle, menacent la deuxième plus grande forêt tropicale du monde.

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"L'exploitation forestière non durable et illégale dans la forêt du Bassin du Congo - par les grandes et les petites entreprises - conduit à la déforestation, à la destruction de l'habitat de la faune et de la flore sauvages, à une diminution de la résistance à la crise climatique et à des dommages pour les communautés locales", déclarent-ils.

Les membres du Symposium qui réunit les évêques catholiques d'Afrique et de Madagascar ajoutent que les promoteurs internationaux de l'agriculture industrielle ont contribué à alimenter la déforestation à grande échelle et à déclencher des conflits sociaux.

"L'ampleur de l'exploitation a entraîné la perte d'écosystèmes vitaux", affirment les responsables de l'Église catholique, qui ajoutent : "Nous avons constaté une pression excessive sur les biens de la Terre, qui accroît les tensions et favorise les conflits."

Ils soulignent la nécessité de protéger la forêt tropicale, en déclarant : "Une chose essentielle à noter est que le biome du Congo ne contribue pas seulement à la santé de la Terre, mais travaille en collaboration avec d'autres biomes comme l'Amazonie ; le Congo soutient l'équilibre de notre sœur, la Terre Mère."

Les membres du SCEAM demandent "l'arrêt immédiat" du projet EACOP Ouganda-Tanzanie, long de 1443 km. Selon eux, une fois construit, le gazoduc "déplacera les communautés, mettra en danger la faune et la flore, et aggravera de manière dévastatrice l'urgence climatique et la crise de la biodiversité".

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