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Les confessions religieuses "n'ont pas été consultées" dans le cadre de la légalisation de l'avortement dans un État nigérian : Archevêque

Page de couverture du document de politique, intitulé "Lagos State Guidelines on Safe Termination of Pregnancy for Legal Indications" Page de couverture du document de politique, intitulé "Lagos State Guidelines on Safe Termination of Pregnancy for Legal Indications"

Les leaders religieux et les catholiques n'ont pas été consultés dans la décision de l'Etat de Lagos au Nigeria de légaliser l'avortement par le biais de ce qui est décrit comme "l'interruption de grossesse en toute sécurité pour des indications légales", a déclaré Mgr Alfred Adewale Martins de l'archidiocèse de Lagos.

Le 29 juin, l'Etat de Lagos, par l'intermédiaire du Secrétaire permanent du ministère de la Santé, le Dr Olusegun Ogboye, a dévoilé un document de 40 pages intitulé "Lignes directrices de l'Etat de Lagos sur l'interruption sûre de grossesse pour des indications légales", qui serait destiné à justifier certains cas d'avortement.

Dans un communiqué de presse publié dimanche 3 juillet par le directeur des communications sociales de l'archidiocèse de Lagos, Mgr Adewale demande au gouvernement de l'État nigérian d'arrêter la mise en œuvre de ces directives.

"La question de l'avortement touche de près les sensibilités éthiques et religieuses et les organismes religieux n'ont pas été consultés, certainement pas les millions de catholiques qui ont toujours maintenu leur forte opposition à la légalisation de l'avortement sous quelque forme que ce soit", déclare l'archevêque nigérian dans le communiqué publié par le père Anthony Godonu.

Il ajoute : "L'Église catholique et toutes les personnes soucieuses de l'éthique s'opposent à toutes les formes de procédures d'avortement dont le but direct est de mettre fin à la vie d'un bébé dans l'utérus."

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"L'enfant à naître a le droit de vivre et d'être protégé, et non d'être tué par le fiat d'une loi injuste", déclare encore Mgr Adewale, avant de poursuivre : "Nous croyons fermement que toute vie humaine doit être respectée et protégée, en particulier les plus vulnérables dans l'utérus dès le moment de leur conception."

Même une future mère n'a pas le droit d'éliminer la vie du fruit de son utérus, affirme l'archevêque nigérian de 63 ans.

Il explique : "Le bébé dans l'utérus est une personne distincte de la mère, même s'il est dans l'utérus de la mère, et donc même la mère n'a pas le droit de le tuer, et encore moins le gouvernement qui prétend donner une caution légale à leur meurtre."

"Il n'y a rien de tel qu'un enfant non désiré parce que chaque enfant est un don de Dieu qui devrait être nourri et autorisé à grandir dans l'accomplissement de son but dans la vie", ajoute l'Ordinaire du lieu de l'archidiocèse de Lagos.

Rien ne peut justifier l'avortement, souligne-t-il, et il explique : "Toute tentative de mettre fin à la vie d'un enfant à naître équivaut à un meurtre et devrait être traitée comme un crime capital."

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Le chef de l'Église catholique cherche à savoir pourquoi l'État de Lagos "semblait désireux de légaliser l'avortement, à un moment où même les États-Unis d'Amérique et d'autres pays plus avancés revoient leurs positions sur la légalisation de l'avortement, comme en témoigne le récent jugement de la Cour suprême des États-Unis d'Amérique sur la question."

"Nous devons continuer à explorer les moyens d'apporter un soutien aux femmes qui se trouvent en difficulté à la suite de leur grossesse, plutôt que de penser à avorter un enfant qui est innocent de la difficulté que la mère peut traverser", déclare l'archevêque de Lagos.

L'accent devrait être mis "sur un éclairage approprié de la sexualité humaine et sur la collaboration afin de soutenir les femmes qui tombent enceintes sans être prêtes pour la grossesse", dit-il.

Dans sa déclaration du 3 juillet, Mgr Adewale appelle le gouverneur de l'État de Lagos, Babajide Olusola Sanwo-Olu, à "user rapidement de ses bons offices pour rappeler à l'ordre le ministère de la Santé et arrêter la mise en œuvre des directives sur la soi-disant interruption de grossesse sans risque".

"Le ministère n'a pas mené de consultations suffisamment larges pour trouver la meilleure approche permettant de sauvegarder la vie des femmes enceintes que les directives étaient censées protéger", déclare l'archevêque nigérian qui a commencé son ministère épiscopal en tant qu'évêque du diocèse d'Abeokuta au Nigeria en janvier 1998.

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Selon le communiqué publié le 3 juillet par le directeur des communications sociales de l'archidiocèse de Lagos, la décision de l'État nigérian de légaliser l'avortement par le biais de directives législatives a "suscité une large condamnation de la part des groupes pro-vie et des millions de catholiques de l'État".

"Ils ont juré de résister à cette initiative", déclare le père Godonu, et ajoute, en référence aux groupes pro-vie : "Ils avertissent que l'argument du ministère de la Santé de l'État, qui consiste à donner des directives pour l'interruption de grossesse pour de soi-disant raisons de santé, n'est rien d'autre qu'un moyen de légaliser l'avortement par des moyens détournés, ce qui est non seulement injustifiable mais également inacceptable.

Le prêtre catholique nigérian ajoute : "Les lignes directrices ne sont rien d'autre qu'un moyen de créer un espace pour l'approvisionnement indiscriminé en avortements."

Jude Atemanke

Jude Atemanke est un journaliste camerounais passionné par la communication de l'Église catholique. Il est titulaire d'une licence en journalisme et communication de masse de l'Université de Buea au Cameroun. Actuellement, Jude est journaliste pour ACI Afrique.