La jeune chrétienne se serait disputée en ligne avec d'autres étudiants et les musulmans parmi eux auraient affirmé qu'elle blasphémait le prophète Mahomet et l'auraient tuée le 12 mai.
Dans le rapport du 5 juillet partagé avec les agences catholiques, dont l'Aide à l'Église en détresse (AED) internationale et l'Institut Denis Hurley pour la paix (DHPI), l'évêque Anagbe regrette que les enlèvements et les meurtres, dont certains visent des prêtres catholiques, aient augmenté dans le cadre de la tentative des militants d'islamiser le pays tout entier.
Il dit, en référence à Deborah, "Ni le gouvernement de l'État de Sokoto ni le gouvernement central du président Muhammadu Buhari n'ont bougé d'un pouce pour rendre justice aux meurtriers de cette pauvre fille ; au contraire, il y a de plus en plus de persécutions déchaînées contre les chrétiens dans tout le pays."
"Aujourd'hui, au Nigeria, des prêtres catholiques et des prélats d'autres églises sont enlevés et tués presque quotidiennement sans qu'aucune condamnation sérieuse ne soit prononcée et sans qu'aucun effort ne soit fait pour endiguer cette vague", déclare l'évêque catholique nigérian et ajoute : "Même pour les plus ardents pessimistes, les récents événements au Nigeria devraient clairement exposer l'éléphant dans la pièce ; à savoir, le désir d'islamiser tout le pays aussi rapidement que possible."
Le membre des Fils missionnaires du Cœur Immaculé de Marie (Clarétains - CMF) affirme que le diocèse catholique de Makurdi abrite plus de 80 % des 1,5 million de personnes déplacées citées dans l'État de Benue.
Le rapport préparé par le diocèse nigérian décrit en détail les meurtres et les enlèvements qui ont eu lieu dans l'État de Benue entre le 1er mai et le 3 juillet. Il s'agit de 10 incidents survenus dans différentes parties de l'État, la pire attaque ayant entraîné le meurtre de 30 personnes dans la zone de gouvernement local (LGA) d'Okpokwu le 12 juin.
Mgr Anagbe note que les attaques contre les chrétiens dans la nation la plus peuplée d'Afrique indiquent un programme "visant à dépeupler les communautés chrétiennes au Nigeria".
"Comme je l'ai toujours soutenu, l'ampleur des meurtres, des déplacements et des destructions gratuites de biens par ces milices djihadistes fulanis ne fait que renforcer le programme désormais révélé de dépeuplement des communautés chrétiennes au Nigeria et d'appropriation des terres", déclare l'évêque catholique nigérian.
Il ajoute : "Il est révélateur que le gouvernement au pouvoir au Nigeria continue de ne rien faire face à ces attaques persistantes, si ce n'est de donner des raisons risibles comme le 'changement climatique' ou le fait que certains musulmans sont parfois tués dans des attaques par de soi-disant bandits."
L'évêque affirme que l'Église du Nigeria ne relâchera pas son plaidoyer en faveur de la liberté religieuse dans le pays, en déclarant : "Malgré les menaces de préjudice personnel, en particulier lorsque les gens s'élèvent contre les djihadistes Fulani, nous continuerons à attirer l'attention du monde extérieur sur le plan des islamistes et de leurs sponsors visant à islamiser les territoires chrétiens par le biais de ces meurtres et de l'occupation des terres."