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Adhérer à la "fraternité" pour combattre la dégradation de l'environnement : Un cardinal du Vatican à l'AMECEA

Pour lutter de manière adéquate contre la destruction de l'environnement, il est nécessaire d'adhérer à des structures fraternelles qui impliquent de prendre soin les uns des autres, a déclaré un Pro-préfet du Dicastère pour l'Évangélisation aux délégués de l'Association des Conférences Épiscopales Membres de l'Afrique Orientale (AMECEA).

Dans son discours d'ouverture prononcé le troisième jour de la 20e assemblée plénière de l'AMECEA, le cardinal Luis Antonio Tagle a déclaré aux délégués réunis pour réfléchir à la protection de l'environnement dans la région de l'Afrique de l'Est à Dar Es Salaam, en Tanzanie, que le manque de préoccupation pour le bien-être des autres va de pair avec le mépris de l'environnement.

"Lorsque la fraternité humaine est absente, lorsqu'il y a un échec dans la fraternité humaine, presque automatiquement la création est mal utilisée ; la création devient un outil pour rivaliser avec les autres, pour dominer les autres", a déclaré le cardinal Tagle lundi 11 juillet.

Lorsque la fraternité humaine est compromise, a ajouté le cardinal, "la création n'est pas traitée avec respect et gratitude ; la création n'est pas vue comme un moyen de développer l'humanité mais comme un moyen d'appauvrir les autres ; la création devient une arme de cupidité."

"Nous savons que le manque de fraternité ou d'attention envers les autres coexiste avec des comportements et des pratiques qui endommagent la création", a déclaré le cardinal Tagle.

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Crédit : ACI Afrique

Il a poursuivi : "La négligence des voisins en tant que frères et sœurs, et le mauvais usage de la création sont mutuellement dépendants et ils se renforcent mutuellement. Le pape François le renforce dans Laudato Si' quand il dit que l'environnement humain et l'environnement naturel se détériorent ensemble."

S'exprimant sur le thème de l'assemblée plénière de l'AMECEA, "L'impact environnemental sur le développement humain intégral", le cardinal basé au Vatican a souligné le lien entre le développement humain intégral et son aspect d'amour universel et Laudato Si', "le soin de notre maison commune".

Le pro-préfet du dicastère qui a fusionné l'ancienne Congrégation pour l'évangélisation des peuples et le Conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation a noté que lorsqu'il y a une détérioration du développement humain, on observe également une détérioration de l'environnement écologique.

"Nous ne pouvons pas lutter de manière adéquate contre la dégradation de l'environnement si nous ne nous occupons pas des causes liées à la dégradation humaine et sociale", a-t-il déclaré, avant d'ajouter : "Ouvrons les yeux. La vision biblique du développement humain par la construction d'un monde humain et fraternel est-elle en train de se réaliser ?"

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"Nous n'avons pas besoin de remonter loin dans l'histoire", a déclaré le cardinal Tagle, et a expliqué que la récente pandémie de COVID-19 avait mis en évidence des faiblesses sociales, économiques et politiques qui, selon lui, existaient depuis longtemps dans les relations internationales et étaient restées largement ignorées.

"Malheureusement, la pandémie a aggravé toutes ces divisions", a-t-il déclaré, soulignant en outre que l'écologie et l'aspect humain sont étroitement liés et qu'ils ne peuvent être séparés.

Il a trouvé déroutant que pendant la pandémie, on ait dit aux gens de se laver souvent les mains pour éviter la propagation du virus, posant la question suivante : "J'ai dit, est-ce que vous vous rendez compte qu'il y a des endroits où il n'y a pas d'eau ? Ils n'ont même pas d'eau à boire ? Garder la distance dans un bidonville ? Sommes-nous conscients de cela ? Ou sommes-nous en train d'insulter ceux qui n'ont pas d'eau et d'espace pour garder la distance ? ".

Le cardinal philippin de 65 ans a déclaré que sauver les êtres humains des effets de la dégradation de l'environnement nécessite des suggestions sensibles à leurs besoins.

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Abordant la question de la conversion à la justice, le cardinal a déclaré que dans le quatrième chapitre de Laudato Si', le pape François appelle à une écologie intégrale ou à une justice écologique.

"Dans Laudato Si', le pape François dit que, très souvent, les idoles que nous avons adorées sont nous-mêmes", a déclaré le cardinal.

Il a ajouté : "Nous nous sommes fait les maîtres de la création. Nous avons oublié que nous sommes des créatures et non des dieux. Nous avons oublié que nous sommes des gardiens et non des propriétaires. Et lorsque nous commencerons à nous comporter de la sorte envers la création, qu'est-ce qui nous empêchera de penser que nous sommes les propriétaires d'autres personnes ?"

Le cardinal, qui a commencé son ministère épiscopal dans le diocèse d'Imus, dans son pays natal, les Philippines, en décembre 2001, a déclaré que le retour à Dieu, "et le fait d'éviter d'être des idoles, en particulier l'idole connue sous le nom de soi, conduira à la fraternité et à la prise en charge de la création de Dieu."

Agnes Aineah