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Une entité catholique prévient que la malnutrition en Somalie "va s'aggraver dans les mois à venir".

La famille de Habso a marché pendant 20 jours de la région de Wajid à la ville de Luuq dans la région de Gedo, dans le sud de la Somalie (environ 70 km), lorsque la dernière de leurs chèvres est morte et qu'ils n'avaient plus de nourriture pour subvenir aux besoins de la famille. De gauche à droite, dernier rang : Anab (7 ans) ; Père Ibrahim Yarow (49 ans) ; Habiba (8 ans) ; Habso (3 ans) ; mère Abshiro Adn Mohammad, (35 ans), bébé Nasra (8 mois) ; Hassan (9 ans). Premier rang : Abdi Nassir (5) ; Abdifatah (4) et Fartun (6) Photo : Miriam Donohoe. Crédit : Trócaire La famille de Habso a marché pendant 20 jours de la région de Wajid à la ville de Luuq dans la région de Gedo, dans le sud de la Somalie (environ 70 km), lorsque la dernière de leurs chèvres est morte et qu'ils n'avaient plus de nourriture pour subvenir aux besoins de la famille. De gauche à droite, dernier rang : Anab (7 ans) ; Père Ibrahim Yarow (49 ans) ; Habiba (8 ans) ; Habso (3 ans) ; mère Abshiro Adn Mohammad, (35 ans), bébé Nasra (8 mois) ; Hassan (9 ans). Premier rang : Abdi Nassir (5) ; Abdifatah (4) et Fartun (6) Photo : Miriam Donohoe. Crédit : Trócaire

Il y a une "malnutrition sévère" dans certaines parties de la région de Gedo en Somalie et la situation va "empirer" si des mesures ne sont pas prises de toute urgence, a déclaré un responsable de Trócaire, l'agence de développement des évêques catholiques d'Irlande.

Dans un rapport publié lundi 11 juillet, Paul Healy, directeur national de Trócaire pour la Somalie, déclare qu'en dépit du fait que le monde se concentre sur la "terrible crise en Ukraine", ce qui se passe "en Somalie et dans la Corne de l'Afrique" ne doit pas être négligé.

"La malnutrition sévère s'est installée en Somalie et la situation va s'aggraver dans les mois à venir si des mesures urgentes ne sont pas prises", a déclaré M. Healy dans le rapport.

Le rapport fait référence à l'avertissement des Nations Unies selon lequel environ 350 000 enfants pourraient périr cette année de malnutrition si des initiatives de subsistance ne leur sont pas proposées.

"Depuis janvier, au moins 448 enfants sont morts de malnutrition aiguë sévère", indique le directeur national de Trócaire en Somalie.

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Actuellement, poursuit M. Healy dans le rapport du 11 juillet, "le monde est concentré sur la terrible crise en Ukraine, mais nous ne devons pas oublier ce qui se passe ici en Somalie et dans la Corne de l'Afrique. Des milliers de personnes sont en danger de mort."

Le responsable de Trócaire affirme que la situation en Somalie qui résulte d'une pénurie alimentaire est aggravée par le changement climatique et que les enfants sont les plus touchés. Il déclare : "Les enfants sont les plus vulnérables. L'accès à la nourriture est limité et les prix augmentent en raison de la guerre en Ukraine."

M. Healy ajoute : "Le changement climatique fait des ravages. Les graves pénuries d'eau ont accru le risque d'épidémies, les hommes et les animaux se disputant désormais l'eau non traitée des puits peu profonds creusés à la main et des rivières qui s'amenuisent."

Il fait référence à l'hôpital de Luug, dans la région de Gedo en Somalie, et indique que l'équipe de l'établissement de santé a "ressenti l'impact de la sécheresse au cours des derniers mois".

Le directeur national de Trocaire en Somalie déclare : "En janvier, nous avons admis 66 patients dans notre unité de stabilisation à l'hôpital de Luug. En mai, ce chiffre était passé à plus de 200, soit trois fois plus. La pression sur nos services ne cesse d'augmenter."

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S'exprimant plus avant sur la crise en Ukraine, le natif de Dublin, en Irlande, affirme que cette crise a aggravé la situation en Somalie, car les prix de la plupart des produits de base ont grimpé en flèche.

"L'invasion de l'Ukraine par la Russie exacerbe la crise, en coupant la plupart des importations de blé dont dépend la Somalie, et en augmentant fortement les prix du carburant, de la nourriture et des engrais", indique M. Healy dans le rapport du 11 juillet.

Le responsable de Trocaire, qui est au service de l'entité catholique irlandaise depuis au moins deux décennies, affirme que ce qui se passe sur le terrain dans le pays de la Corne de l'Afrique est affligeant.

Le rapport indique qu'en Somalie, Trócaire offre chaque année des services de sauvetage à plus de 215 000 personnes par le biais de ses établissements de santé à Luug, Dollow, Garbaharey, Belet Hawa et Burdhubo.

"Des aspects essentiels de ce travail sont soutenus par le gouvernement irlandais par le biais d'Irish Aid, et récemment, Trócaire a mis en œuvre un nouveau programme financé par l'UE qui cible les populations vulnérables et difficiles à atteindre", indique le rapport du 11 juillet, ajoutant qu'environ 7,7 millions de personnes souffrent de la faim en Somalie et ont besoin d'une intervention humanitaire sérieuse.

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La Somalie, indique le rapport, "connaît sa pire sécheresse depuis 40 ans, avec quatre saisons sans pluies et des températures insupportables. 90 % du pays connaît désormais une sécheresse extrême."

Dans le rapport, la direction de Trócaire exprime sa gratitude envers "le peuple d'Irlande et l'agence Irish Aid" pour avoir facilité l'aide humanitaire grâce à laquelle des "centaines de milliers" de personnes dans le besoin ont pu être atteintes, ajoutant qu'il reste encore beaucoup à faire car les besoins des personnes vulnérables sont encore énormes.

Silas Isenjia