"Il me semble qu'il y a une anarchie croissante dans notre pays, manifestée, bien sûr, par ces meurtres, mais aussi manifestée de nombreuses façons différentes. Il semble que les gens pensent qu'ils peuvent faire ce qu'ils veulent et qu'ils ne seront pas traduits en justice", a déclaré Mgr Brislin lors de l'interview du mercredi 13 juillet.
Il a ajouté en référence à la fusillade du 9 juillet : "Parler de ces meurtres et être témoin de ce qui s'est passé est très douloureux."
"Les familles de ceux qui ont été tués et de ceux qui ont été blessés doivent éprouver une terrible douleur, une douleur émotionnelle face à ce qui s'est passé, parce qu'il semble qu'il s'agisse d'une tuerie absolument aveugle", a déclaré l'archevêque sud-africain.
Il a poursuivi : "Il est très difficile de comprendre. Quel était le motif de ces meurtres ? Il est très difficile de savoir s'ils sont liés les uns aux autres. S'ils ont été planifiés pour une raison particulière".
Mgr Brislin a ensuite remis en question l'efficacité de la division du renseignement sur la criminalité des services de police sud-africains dans la surveillance et la collecte sur les crimes dans le pays.
"Je pense que c'est la grande lacune du moment", a-t-il déclaré, et il a posé la question suivante : "Où est le renseignement dans le pays en ce moment ?".
L'archevêque sud-africain a répondu : "Il semble que les services de renseignement, ou du moins que certaines personnes disent que les services de renseignement ont été pris de court l'année dernière lors des émeutes de juillet."
"Encore une fois, c'est vraiment le travail des services de renseignement de pouvoir déterminer pourquoi ces attaques ont lieu dans les tavernes ; mais il semble que nos services de renseignement ne fonctionnent pas terriblement bien en ce moment", a déclaré l'archevêque de 65 ans qui a commencé son ministère épiscopal dans le diocèse de Kroonstad en Afrique du Sud en janvier 2007.
Il a ajouté : "Un maintien de l'ordre visible est absolument essentiel. Je pense que pour le maintien de la loi et de l'ordre dans notre pays, on m'a fait remarquer que là où il y a une présence policière visible, la criminalité diminue rapidement."
L'archevêque sud-africain a critiqué le déploiement de l'infâme équipe d'intervention tactique de la police (TRT - Amabherethe) pour aider les officiers locaux à enquêter sur les fusillades dans les tavernes, en déclarant : "Nous avons besoin d'une présence policière visible, et pas seulement d'une sorte de matraquage des forces de police".