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Un évêque met en garde les communicateurs catholiques en Afrique contre "l'écosystème de la désinformation"

Mgr Emmanuel Adetoyese Badejo a reçu un prix pour son excellente contribution à la communication pastorale en Afrique. Crédit : SIGNIS Mgr Emmanuel Adetoyese Badejo a reçu un prix pour son excellente contribution à la communication pastorale en Afrique. Crédit : SIGNIS

Les communicateurs catholiques en Afrique ont le devoir de résister à l'influence des réseaux de propagande contemporains qui diffusent délibérément de fausses informations, a déclaré le président du Comité épiscopal panafricain pour les communications sociales (CEPACS).

Dans son discours d'ouverture aux membres de la région africaine de l'Association catholique mondiale pour la communication, SIGNIS Afrique, lors de leur congrès et assemblée des délégués du 11 au 15 juillet à Kigali, au Rwanda, Mgr Emmanuel Adetoyese Badejo a également appelé à la création d'un système de mise en réseau des initiatives et institutions médiatiques catholiques en Afrique.

"La grande tâche du communicateur catholique aujourd'hui est de résister à l'influence de notre écosystème de désinformation contemporain et puissant qui accueille des milliers de 'trolls' impliqués dans le soi-disant 'travail médiatique créatif', le type qui ne se gêne pas pour manipuler ou falsifier les faits et les données pour atteindre des objectifs", a déclaré Mgr Badejo.

Le président du Comité des communications sociales du membre du Symposium des conférences épiscopales d'Afrique et de Madagascar a déclaré que les experts en communication de l'Église "doivent constamment redéfinir et réévaluer leur propre rôle afin de ne pas valider ou être victime de semblables influences négatives."

L'évêque catholique nigérian a reconnu que l'Église peut être victime des influences négatives de la société, et a souligné la nécessité pour les communicateurs catholiques de diffuser des sujets qui favorisent la mission de l'Église.

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Les communicateurs catholiques, a déclaré Mgr Badejo, "doivent plutôt agir comme un catalyseur qui soulève et attire l'attention sur les questions pastorales et sociales de justice, de réconciliation, de développement humain et d'autres thèmes importants pour la mission de l'Église".

"Les experts et les praticiens de la communication comme les membres de Signis Africa réunis ici ont la tâche, les outils, le talent et le mandat de présenter les événements et les informations comme un partage dans l'union intime qui existe entre les trois Personnes de la Trinité", a-t-il dit, ajoutant : "Ce sera finalement le test qu'ils travaillent pour la vraie communion dans l'Église et s'efforcent de sauvegarder la vérité."

L'évêque, qui dirige le diocèse d'Oyo au Nigeria depuis novembre 2009, a rappelé aux membres de la région africaine du réseau mondial des professionnels catholiques des médias qui promeut "les médias pour une culture de la paix" leur devoir "d'éduquer les peuples africains à la réconciliation dans la vérité, et à la promotion de la justice et de la paix".

Mgr Badejo a fait référence à l'Exhortation post-synodale du Pape émérite Benoît XVI sur l'Église en Afrique au service de la réconciliation, de la justice et de la paix, Africae Munus, en disant : "Les médias peuvent apporter une contribution importante à la croissance de la communion de la famille humaine et à l'éthique de la société lorsqu'ils sont utilisés pour promouvoir la participation universelle à la recherche commune de ce qui est juste."

Pour qu'une telle contribution puisse être réalisée, le président de la CEPACS a déclaré à propos des entités médiatiques en Afrique : "Une solide formation en matière d'éthique et de véracité est nécessaire pour les aider à éviter l'attrait du sensationnel, ainsi que la tentation de manipuler l'information et de gagner facilement de l'argent ou de la notoriété."

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Il incombe aux experts africains en communication de "veiller à ce que les principes chrétiens influencent la pratique de la profession, y compris dans le secteur technique et administratif. Pour leur permettre d'exercer correctement ce rôle, ils doivent recevoir une formation humaine, religieuse et spirituelle complète", a-t-il déclaré, citant l'Exhortation post-synodale du pape Jean-Paul II sur l'Église en Afrique et sa mission évangélisatrice, Ecclesia in Africa.

Mgr Badejo a appelé les membres de la région africaine du réseau mondial des communicateurs catholiques rassemblant des professionnels de la radio, de la télévision, du cinéma, de la vidéo, de l'éducation aux médias, de l'Internet et des nouvelles technologies de plus de 100 pays à faciliter le passage des déclarations "à une action pratique et soutenue".

"Il est nécessaire de passer des déclarations ainsi émises à une action pratique et soutenue. Les médias de communication catholiques peuvent aider en devenant la mémoire sociale de ces questions, en les soulevant constamment dans l'espace public, suffisamment longtemps pour qu'elles soient prises en compte", a-t-il déclaré.

Il a en outre exhorté les membres de SIGNIS Afrique à aider les diocèses et autres institutions catholiques à évaluer et à suivre périodiquement les progrès réalisés dans la mise en œuvre des communiqués, des directives et des politiques publiées, notamment en matière de communication.

Le Président de la CEPACS a appelé à l'établissement d'un système de mise en réseau des initiatives et institutions médiatiques catholiques en Afrique.

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Un tel système de mise en réseau serait important pour connaître "authentiquement la vie et les progrès de l'Église dans tous les coins de notre immense continent", a déclaré Mgr Badejo aux communicateurs de divers pays africains qui font partie de l'Association catholique mondiale pour la communication, qui a un statut consultatif auprès de l'UNESCO, des Nations unies à Genève et à New York (Ecosoc) et du Conseil de l'Europe.