Selon lui, l'État régional le plus au nord de l'Éthiopie, qui a été plongé dans la guerre en novembre 2020, connaît "une situation horrible", qui ne fait qu'empirer.
"Nous sommes déjà témoins et nous serons témoins de l'horreur d'une crise humanitaire beaucoup plus grave et de pertes de vies humaines au Tigré. Par conséquent, en tant que partie du corps plus large de l'Église catholique universelle et sur la base de ses valeurs évangéliques et de ses principes de justice sociale, nous lançons un nouvel appel au gouvernement fédéral, à tous les gouvernements qui le soutiennent depuis l'étranger, aux organisations non gouvernementales nationales et internationales, ainsi qu'aux entreprises qui contribuent ou pourraient contribuer de quelque manière et par quelque moyen que ce soit à la prolongation de cette guerre, de ce siège et de ce blocus", dit-il.
Selon le dernier bilan du Bureau de l'éducation du Tigré, 346 hommes et 1 798 femmes, soit un total de 2 164 personnes dans le secteur de l'éducation, ont été tués. Parmi elles, 235 sont des enseignants et d'autres professionnels, notamment des directeurs d'école et des superviseurs.
Selon le rapport de l'Agenzia Fides du 26 juillet, plus de 2 millions de personnes vivent dans des centres de déplacés dans différentes villes, villages et zones rurales du Tigré, dont plus de 100 000 à Adigrat, sans nourriture, sans abri, sans eau, sans médicaments et sans autres besoins fondamentaux.
Pour tenter de dresser le tableau de la souffrance dans la région, Mgr Medhin affirme que la population vit des expériences "douloureuses au quotidien".
"Avec la population, mon clergé, les religieux et religieuses et les laïcs du diocèse, je fais personnellement l'expérience de la souffrance de mon peuple et je ne peux m'empêcher d'élever la voix contre ce quotidien douloureux, implorant la paix de notre Dieu d'amour devant lequel je m'agenouille chaque jour pour prier, et qui a donné sa vie 'pour que les hommes aient la vie et l'aient en abondance'", dit-il.
L'évêque catholique de 69 ans, à la tête de l'éparchie d'Adigrat depuis son ordination épiscopale en janvier 2002, explique que, bien qu'une certaine aide humanitaire ait trouvé son chemin dans cette région longtemps restée inaccessible, les besoins de la population dépassent ce qui a été reçu.
Tous les services de base, tels que les transports terrestres et aériens, les télécommunications, les services bancaires, restent inaccessibles à la population locale, dit-il, ajoutant que les biens et services de base ne sont pas disponibles sur le marché ou sont extrêmement chers, ce qui les rend inaccessibles à la population.
Mgr Medhin affirme que le manque de carburant et d'argent, associé aux sanctions imposées par le gouvernement fédéral éthiopien, a empêché l'aide humanitaire d'atteindre les personnes touchées par la guerre qui vivent dans divers districts ruraux et urbains de la région nord de l'Éthiopie.
Dans le reportage de l'Agenzia Fides, il souligne l'impossibilité pour les maisons de formation de l'Église catholique, ainsi que pour les institutions qui en assurent le service, de fournir des prestations adéquates aux fidèles et à la population en général.