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Un évêque catholique appelle les parties au "génocide silencieux" de l'Éthiopie à mettre fin à la violence

Mgr Tesfaselassie Medhin, évêque de l'éparchie catholique d'Adigrat en Éthiopie. Mgr Tesfaselassie Medhin, évêque de l'éparchie catholique d'Adigrat en Éthiopie.

L'évêque de l'éparchie catholique d'Adigrat en Éthiopie a décrié la détérioration de la situation humanitaire dans la région du Tigré, en proie à des troubles, et a appelé ceux qui sont à l'origine des pertes massives de vies humaines dans la région à travailler rapidement pour résoudre la situation.

Dans un message partagé avec le service d'information de Propaganda Fide, Agenzia Fides, Mgr Tesfaselassie Medhin décrit ce qui se passe au Tigré comme un "génocide silencieux", qui, selon lui, ne peut qu'empirer si rien n'est fait pour mettre fin au conflit.

" Cette situation continue de génocide silencieux consume chaque jour, chaque minute et chaque heure, un nombre immense de vies innocentes d'enfants, de femmes et d'hommes de tous âges ", déclare l'évêque Medhin dans le reportage de l'Agenzia Fides du mardi 26 juillet.

Il ajoute, en référence à ceux qui, selon lui, sont impliqués dans les violences dans le nord de la nation de la Corne de l'Afrique : " Arrêtez de soutenir et de nourrir cet entêtement et, au contraire, débloquez et rétablissez les services de base pour la population du Tigré. "

L'évêque catholique éthiopien appelle toutes les agences concernées du pays à exercer une "pression sérieuse" et à entreprendre des mesures et un dialogue gouvernemental pacifique avec toutes les organisations impliquées dans le conflit afin de mettre fin aux souffrances de la population du Tigré.

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Selon lui, l'État régional le plus au nord de l'Éthiopie, qui a été plongé dans la guerre en novembre 2020, connaît "une situation horrible", qui ne fait qu'empirer.

"Nous sommes déjà témoins et nous serons témoins de l'horreur d'une crise humanitaire beaucoup plus grave et de pertes de vies humaines au Tigré. Par conséquent, en tant que partie du corps plus large de l'Église catholique universelle et sur la base de ses valeurs évangéliques et de ses principes de justice sociale, nous lançons un nouvel appel au gouvernement fédéral, à tous les gouvernements qui le soutiennent depuis l'étranger, aux organisations non gouvernementales nationales et internationales, ainsi qu'aux entreprises qui contribuent ou pourraient contribuer de quelque manière et par quelque moyen que ce soit à la prolongation de cette guerre, de ce siège et de ce blocus", dit-il.

Selon le dernier bilan du Bureau de l'éducation du Tigré, 346 hommes et 1 798 femmes, soit un total de 2 164 personnes dans le secteur de l'éducation, ont été tués. Parmi elles, 235 sont des enseignants et d'autres professionnels, notamment des directeurs d'école et des superviseurs.

Selon le rapport de l'Agenzia Fides du 26 juillet, plus de 2 millions de personnes vivent dans des centres de déplacés dans différentes villes, villages et zones rurales du Tigré, dont plus de 100 000 à Adigrat, sans nourriture, sans abri, sans eau, sans médicaments et sans autres besoins fondamentaux.

Pour tenter de dresser le tableau de la souffrance dans la région, Mgr Medhin affirme que la population vit des expériences "douloureuses au quotidien".

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"Avec la population, mon clergé, les religieux et religieuses et les laïcs du diocèse, je fais personnellement l'expérience de la souffrance de mon peuple et je ne peux m'empêcher d'élever la voix contre ce quotidien douloureux, implorant la paix de notre Dieu d'amour devant lequel je m'agenouille chaque jour pour prier, et qui a donné sa vie 'pour que les hommes aient la vie et l'aient en abondance'", dit-il.

L'évêque catholique de 69 ans, à la tête de l'éparchie d'Adigrat depuis son ordination épiscopale en janvier 2002, explique que, bien qu'une certaine aide humanitaire ait trouvé son chemin dans cette région longtemps restée inaccessible, les besoins de la population dépassent ce qui a été reçu.

Tous les services de base, tels que les transports terrestres et aériens, les télécommunications, les services bancaires, restent inaccessibles à la population locale, dit-il, ajoutant que les biens et services de base ne sont pas disponibles sur le marché ou sont extrêmement chers, ce qui les rend inaccessibles à la population.

Mgr Medhin affirme que le manque de carburant et d'argent, associé aux sanctions imposées par le gouvernement fédéral éthiopien, a empêché l'aide humanitaire d'atteindre les personnes touchées par la guerre qui vivent dans divers districts ruraux et urbains de la région nord de l'Éthiopie.

Dans le reportage de l'Agenzia Fides, il souligne l'impossibilité pour les maisons de formation de l'Église catholique, ainsi que pour les institutions qui en assurent le service, de fournir des prestations adéquates aux fidèles et à la population en général.

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L'évêque affirme : " Il est extrêmement difficile, voire impossible, de fournir les services pastoraux, éducatifs, sanitaires, humanitaires de subsistance, d'adaptation et d'atténuation du changement climatique, fournis par les programmes de développement sociologique. "

"Le siège et les blocus en cours par le gouvernement et les forces d'occupation nous ont complètement isolés de nos pasteurs et de nos communautés, du reste du monde et de nos réseaux catholiques internationaux. En conséquence, 5,2 millions de personnes sont contraintes de souffrir de malnutrition sévère, de faim et de quasi famine", déplore le chef de l'Église catholique.

Agnes Aineah