Les évêques catholiques d'Afrique invités à "s'engager davantage en faveur des bonnes politiques"

Il a fait référence aux évêques catholiques du Nigeria qui ont dénoncé les injustices dans ce pays d'Afrique de l'Ouest et ont appelé le gouvernement à prendre ses responsabilités et à protéger les citoyens.

"Permettez-moi de ne pas donner l'impression que cela ne se produit pas", a déclaré le directeur exécutif de WANEP en référence aux dirigeants de l'Église catholique qui dénoncent le mal dans la société.

"Je suis de près la manière dont nos évêques continuent de s'exprimer, parfois au prix d'enlèvements et de meurtres de prêtres, comme cela s'est produit au Nigeria", a-t-il déclaré, avant d'ajouter : "Le défi consiste à se demander comment l'Église dans son ensemble peut être solidaire, par l'action et la prière, des pays où de telles atrocités ont lieu."

En outre, M. Bombande a déclaré : "L'Église devrait également participer à être l'intermédiaire pour le dialogue et la recherche de consensus afin de surmonter les divisions sociales, économiques et politiques dans nos pays."

"Les défis du terrorisme et de l'insurrection en Afrique ne sont pas isolés des nombreux autres défis qui affligent l'Afrique", a-t-il déclaré.

Il a poursuivi en soulignant d'autres défis sur le continent, en disant : "Les groupes vulnérables, les femmes, les jeunes sans emploi rémunéré et les travailleurs informels ont été touchés de manière disproportionnée."

Parmi les autres défis que le directeur exécutif de WANEP a mis en évidence dans sa présentation du 26 juillet figurent le changement climatique, et les effets de COVID-19.

"Tous ces facteurs cumulés sont des moteurs du terrorisme, car les groupes extrémistes exploitent les vulnérabilités pour radicaliser et recruter des jeunes afin qu'ils s'engagent dans des activités terroristes", a déclaré M. Bombande en référence aux divers défis auxquels le peuple de Dieu en Afrique est confronté.

Il a poursuivi : "Nos faiblesses sont encore exacerbées par la mauvaise gouvernance dominée par des dirigeants qui, au lieu d'unir les gens autour d'un objectif commun et d'une résolution à relever les défis de l'Afrique, excluent les autres, divisent et manipulent les institutions de l'État pour se maintenir au pouvoir politique."

En ce qui concerne le terrorisme et l'insurrection en Afrique, M. Bombande a critiqué la priorité accordée aux opérations militaires, qui, selon lui, visaient à anéantir les groupes djihadistes et n'ont pas été couronnées de succès.

L'approche efficace pour lutter contre le terrorisme et l'insurrection en Afrique, a-t-il dit, est de commencer par s'attaquer à la violence intercommunautaire, qui, selon lui, est "un indicateur de l'expansion future des djihadistes".

Dans de nombreux pays africains, a déclaré le praticien ghanéen de la consolidation de la paix, "la violence intercommunale persiste avec ses conséquences de polarisation sociale et économique de plus en plus aggravées par une compétition politique multipartite malsaine".

La lutte contre la violence intercommunale nécessite des processus stratégiques de résolution des conflits et de consolidation de la paix, depuis les communautés locales jusqu'aux niveaux nationaux des États africains, a déclaré M. Bombande.

En l'absence d'une telle stratégie, a-t-il dit, "la violence intercommunautaire pourrait s'intensifier jusqu'à atteindre des niveaux intenables, offrant aux djihadistes des points d'entrée pour exploiter les vulnérabilités sociétales et structurelles afin d'avoir un accès facile à la radicalisation et au recrutement de jeunes pour accroître le terrorisme sur le continent".

"L'interconnexion entre la gouvernance, la paix et la sécurité est centrale pour une réponse efficace à l'extrémisme violent et au terrorisme", a déclaré le praticien ghanéen de la consolidation de la paix.

Il a exprimé son optimisme quant à l'avenir, affirmant que le peuple de Dieu en Afrique est résilient et "sortira plus fort du carnage du terrorisme et des insurrections qui affligent nos pays et nos communautés".