Dans l'interview accordée à AED, Mgr Kaigama a également abordé l'attaque terroriste contre une prison située près de l'aéroport international d'Abuja, la capitale du Nigeria, et a déclaré que l'attaque donnait une image sinistre de la situation sécuritaire du Nigeria.
Lors de cette attaque, les terroristes auraient libéré des membres dirigeants de Boko Haram et tué un nombre inconnu de soldats.
"L'attaque contre les troupes de la 7e brigade de gardes, qui assure la sécurité de la Villa présidentielle et du territoire de la capitale fédérale, a été plus inquiétante, car elles sont tombées dans une embuscade alors qu'elles étaient en patrouille", déclare Mgr Kaigama dans le rapport du 5 août de l'AED.
Il ajoute : "Abuja est la capitale, et devrait être l'endroit le plus sûr. C'est ici que vit le Président ; nous ne pensions pas que les choses pouvaient se passer à Abuja de cette manière. Nous ne sommes pas sûrs de ce qui pourrait se passer ensuite, quand ou d'où les attaquants peuvent venir, car ils peuvent tout faire. La situation est très grave."
Selon l'Ordinaire du lieu d'Abuja, les attaques au Nigeria sont organisées et ne sont pas le fruit du hasard.
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Il affirme que le Nigeria n'a jamais connu ce qui se passe actuellement et explique : "Il y a quelques années, il y a eu des attentats à la bombe. Mais il n'y a jamais eu de menace vraiment sérieuse, comme celle à laquelle nous assistons actuellement. "
La peur et la frustration couvent au Nigeria alors que le pays se dirige vers les urnes, a déclaré l'archevêque nigérian à AED, ajoutant que la frustration est aggravée par le fait que les politiciens ne semblent pas vouloir faire quoi que ce soit pour remédier à la situation.
"On aurait pu penser qu'en raison de la dégradation de la situation sécuritaire, les sénateurs et les représentants de l'Assemblée nationale chercheraient fébrilement des solutions aux problèmes, mais au lieu de cela, ils se sont accordés une pause de six semaines. Après les attaques, ils sont partis, juste la semaine dernière !", explique l'archevêque qui est à la tête de l'archidiocèse d'Abuja depuis novembre 2019.
Il ajoute, en référence aux dirigeants politiques du pays : "Ils reçoivent leurs salaires, leurs privilèges, mais ils sont moins concernés par le bien-être général du peuple."
"Depuis que je suis arrivé à Abuja en tant qu'archevêque, je me suis rendu dans presque tous les villages, mais lorsque je mentionne les noms, les politiciens ou les dirigeants politiques ne semblent pas les connaître. Et on pourrait imaginer qu'ils viendraient vous demander ce que vous avez découvert, où vous êtes allé, qu'avez-vous vu ? Mais non. Ils ne sont pas disponibles. Ils disent qu'ils sont occupés. Les gens souffrent, mais les dirigeants se soucient davantage de leur bien-être personnel et de leurs privilèges officiels", déplore Mgr Kaigama.
Il exprime son espoir dans les élections générales de 2023, en disant : "J'espère que cette prochaine élection sera libre, équitable et transparente, et qu'elle produira des dirigeants désintéressés, orientés vers le peuple et capables d'un véritable dialogue."