Le cardinal en RCA met en garde contre la "logique de guerre, de suprématie" lors de la réunion de Rimini en Italie

Elle a été décrite comme une rencontre de "personnes curieuses, ouvertes, capables de juger, venues du monde entier pour cet événement qui a lieu chaque année depuis plus de trente ans."

Dans sa présentation du 20 août intitulée "Artisans de la paix, une passion pour la conciliation", le cardinal Nzapalainga a déclaré qu'avec la guerre en Ukraine et les différents conflits armés dans plusieurs pays africains, "c'est comme si l'humanité se préparait à la dernière guerre contre l'homme."

"Notre langage aujourd'hui est plein de mots liés à la guerre, à la violence, à la haine, au ressentiment, à la vengeance", a déclaré l'Ordinaire du lieu de l'archidiocèse de Bangui en RCA.

Le membre de la Congrégation du Saint-Esprit (Spiritains) a rappelé les messages de discours de haine à la télévision et les messages sur les forums de médias sociaux qui semblent encourager la violence.

Il a déclaré : "Je suis souvent irrité et indigné lorsque je vois des discours à la télévision. Ils ont tendance à attiser les flammes et à appeler à l'envoi d'armes."

"N'oublions pas que la violence engendre la violence", a déclaré le cardinal, ajoutant que l'humanité "doit apprendre à sortir de cette spirale, et de cette logique de guerre en voulant tout régler par les armes."

Citant Martin Lurther King, il a souligné : "Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères ou nous mourrons tous ensemble comme des fous."

"La vraie paix ne peut être obtenue par l'utilisation de la force des armes", a déclaré le cardinal Nzapalainga, avant d'ajouter : "La vraie paix vient une fois que les causes des conflits et des guerres sont connues. Les conflits naissent généralement de situations d'injustice systémique."

Il a cherché à corriger les idées fausses autour du concept de mondialisation, insistant sur les opportunités qu'elle apporte aux sociétés humaines.

"La mondialisation ne doit pas être considérée aujourd'hui comme l'exclusion des plus faibles ou l'extinction des nations qui ont été longtemps dépossédées et dominées", a déclaré le cardinal Nzapalainga lors de la rencontre de Rimini qui se tient sous le thème "Une passion pour la personne".

Selon lui, "la mondialisation doit être une occasion où toutes les nations sont symphoniquement appelées à participer au concert du bien-être et du bonheur."

"Les nombreux conflits qui sévissent aujourd'hui en Afrique doivent interpeller notre conscience universelle", a-t-il déclaré, avant d'ajouter : "La construction de murs et de blocs d'alliance en Occident doit nous rappeler la nécessité de la solidarité en Afrique, en Asie, au Moyen-Orient et partout ailleurs dans le monde."

Pour réconcilier les peuples en conflit, le cardinal Nzapalainga a déclaré : "Il faut être un artisan de paix sur les traces de Jésus-Christ."

"Au-delà du simple cadre étymologique ou définitionnel, la paix est avant tout, un engagement. C'est une détermination existentialiste à créer un cadre de vie où le vivre ensemble est rendu possible", a déclaré le cardinal, ajoutant que "cela ne peut se faire que si nous puisons au plus profond de notre humanité les énergies nécessaires."

"Être un artisan de la paix exige une grande capacité de jugement et d'analyse afin de pouvoir avoir une herméneutique juste et objective de la situation et des belligérants en cours", a-t-il dit.

Le pacificateur, a poursuivi le cardinal Nzapalainga, "ne doit pas choisir son camp".

"Il doit être du côté de tout le monde, être impartial mais sans jamais cacher ou trahir la vérité", a déclaré le cardinal, avant d'ajouter : "Nous devons inventer des mots qui déplacent les frontières, des mots qui libèrent, des mots qui donnent le pardon."

"Lorsque le langage humain créera ses propres mots pour la paix, pour l'harmonie, pour vivre ensemble par amour, alors notre humanité sera restaurée et nous pourrons à nouveau chanter l'hymne à l'amour et laisser la vie circuler en chacun de nous", a déclaré le cardinal Nzapalainga dans sa présentation du 20 août à la rencontre de Rimini.