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Comment un diocèse catholique au Malawi navigue sur un terrain accidenté et gère la pénurie de prêtres

Mgr Martin Anwel Mtumbuka, évêque du diocèse de Karonga au Malawi. Crédit : AED Mgr Martin Anwel Mtumbuka, évêque du diocèse de Karonga au Malawi. Crédit : AED

Le diocèse catholique de Karonga, au Malawi, a dû faire preuve de créativité pour atteindre le plus grand nombre de chrétiens possible, malgré le terrain très accidenté du diocèse et la pénurie aiguë de prêtres.

Lorsque les personnes âgées et les malades ont du mal à gravir les nombreuses collines et montagnes qui, dit-on, constituent la majeure partie du diocèse, des laïcs sont formés pour assurer la pastorale en l'absence de prêtre. Parfois, les responsables de l'Église communiquent avec la population au moyen de téléphones portables distribués aux chefs de la communauté, y compris les chefs.

Mgr Martin Anwel Mtumbuka, évêque de Karonga, a déclaré à la fondation catholique pontificale et caritative Aide à l'Église en détresse (AED) International que les 24 prêtres du diocèse s'occupent de plus de 60 000 catholiques sur un territoire d'environ 12 000 km2, plus grand que le Liban, le Kosovo ou la Jamaïque.

Créé en 2010, le diocèse catholique de Karonga est situé dans le nord du Malawi, avec le grand lac Malawi à l'est et les montagnes à l'ouest.

Mgr Mtumbuka a déclaré à AED que sa principale préoccupation dans le vaste diocèse est l'évangélisation, notant que les dirigeants de l'Église se sont mis en devoir de chercher les gens, au lieu d'attendre que les gens luttent pour atteindre les paroisses, qui sont très peu nombreuses.

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"Nous devrions nous assurer que les gens ne nous cherchent pas, mais que nous les cherchons. Nous devrions essayer d'être aussi proches d'eux que possible ", déclare l'évêque catholique dans le reportage d'AED du mercredi 24 août.

L'évêque Mtumbuka affirme que même si l'utilisation des téléphones portables et d'Internet est extrêmement rare, cela n'a pas limité la créativité des prêtres du diocèse catholique du Malawi.

Il donne l'exemple du Père Federico, l'un des missionnaires du diocèse, qui emporte toujours un téléphone portable avec lui lorsqu'il se rend dans un village éloigné pour rencontrer le chef.

L'évêque dit, à propos du prêtre missionnaire innovant : "À la fin de la rencontre, il lui donne le téléphone et, à partir de ce jour, il envoie un message quotidien avec un verset biblique à chacun des chefs qu'il a rencontrés, qui le partage ensuite avec tout le village."

Il précise que chaque prêtre essaie de visiter tous les habitants de ses paroisses au moins une fois par an et que le plan stratégique du diocèse prévoit la présence constante d'un prêtre dans un rayon d'au moins 20 km de chaque paroisse de Karonga.

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L'évêque catholique, qui est à la tête du diocèse du Malawi depuis son ordination épiscopale en novembre 2010, a déclaré à AED qu'avec les collines et les montagnes qui constituent la majeure partie de son siège épiscopal, il est difficile pour les personnes âgées et les malades, qui ont besoin de sacrements, de gravir les collines et de se rendre à l'église.

Dans le rapport du 24 août, il déclare que les routes dans les districts montagneux et ruraux sont très mauvaises et que les voitures ne sont pas toujours la meilleure option, surtout pendant la saison des pluies.

"La route est si mauvaise que dans certains cas, des prêtres sont restés coincés et ont dû passer la nuit à la belle étoile. Néanmoins, nous devons faire tout notre possible pour atteindre nos paroissiens : si nous ne vous avons pas atteint par la route ou en voiture, nous vous atteindrons en moto ; sinon, en vélo ; sinon, à pied ; sinon, par radio. Que personne ne puisse nous reprocher de ne pas lui avoir apporté le message du Christ. Nous devrions pouvoir dire que nous sommes allés dans tous les villages", a déclaré Mgr Mtumbuka à la fondation caritative qui a contribué à financer l'achat de neuf motos pour faciliter le travail pastoral dans le diocèse du Malawi.

Il atteste que la foi de la population est profonde et vibrante, et explique que même lorsqu'un prêtre ne peut être présent, dans certains endroits, les habitants se réunissent pour prier par eux-mêmes.

L'évêque de 65 ans indique que chaque paroisse compte entre 15 et 60 petites églises ou chapelles, ajoutant : "Lorsqu'une si petite communauté n'a pas d'endroit pour se réunir, elle construit elle-même l'église."

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Il explique que les gens apportent du ciment et des briques, et participent comme ils le peuvent à la construction, mais comme ils ne sont pas des professionnels, beaucoup de ces bâtiments s'effondrent peu de temps après. Pour combler cette lacune, dit-il, le diocèse adopte une approche unifiée, avec des normes, pour construire les églises et autres infrastructures paroissiales.

Mgr Mtumbuka explique qu'avec les grandes distances et la pénurie de prêtres, les laïcs viennent aider à fournir certains services pastoraux.

"On ne peut pas tout donner au prêtre", dit-il, et il explique : "Par exemple, toutes les funérailles ne peuvent pas être présidées par un prêtre, ce n'est pas possible dans notre situation. Alors, les laïcs responsables ont été formés comme ministres des funérailles. L'idée est que les laïcs puissent assumer toutes les responsabilités que l'Église autorise. Nous devons nous assurer que les personnes reçoivent une formation très solide en matière de catéchèse. Nous voulons avoir autant d'agents d'évangélisation que possible."

Au cours des 12 années qui ont suivi la création du diocèse de Karonga, le nombre de paroisses a considérablement augmenté, passant de 5 à 16, et de nombreux jeunes prêtres ont rejoint le diocèse, qui compte actuellement 28 séminaristes.

Dans le rapport du 24 août, Mgr Mtumbuka partage avec la fondation caritative pontificale que certains prêtres étudient à l'étranger pour devenir de futurs éducateurs et enseignants.

La fondation caritative rapporte qu'elle a financé l'achèvement de plus de 100 types de projets différents dans le diocèse de Karonga, pour un total de près de 1,5 million d'euros, y compris la construction de 25 bâtiments, dont 12 églises.

Agnes Aineah