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Comptez sur notre soutien, dit la Fondation pontificale à la petite population catholique de Mauritanie

Mgr Martin Albert Happe, évêque du diocèse de Nouakchott en Mauritanie, Crédit : AED Mgr Martin Albert Happe, évêque du diocèse de Nouakchott en Mauritanie, Crédit : AED

La fondation catholique pontificale et caritative, Aide à l'Église en Détresse (AED) International, a annoncé un engagement prochain avec un évêque en Mauritanie, et a assuré les dirigeants de l'Église dans le pays d'Afrique du Nord-Ouest de son aide pour soutenir le christianisme dans la population fortement islamique.

Dans un rapport publié jeudi 1er septembre, l'AED indique que Mgr Martin Albert Happe, évêque de Nouakchott, le seul diocèse catholique de Mauritanie, visitera bientôt le bureau de l'organisation caritative en Suisse où il parlera des défis auxquels les chrétiens sont confrontés dans le pays.

"Entre le 10 et le 18 septembre 2022, Mgr Martin Happe, évêque de Mauritanie, se rendra en Suisse... À l'invitation de l'AED, Mgr Martin Happe se rendra en Suisse pour parler des défis auxquels sont confrontés les chrétiens en Mauritanie", indique l'AED dans son rapport.

La fondation caritative pontificale observe que, malgré le faible pourcentage de catholiques en Mauritanie qui ne reçoivent pratiquement aucun soutien de l'État, la charité de l'Église se distingue dans le pays.

"L'Église catholique est fortement impliquée dans des projets sociaux et caritatifs, tels que des jardins d'enfants et des centres de formation pour les enfants des rues et les mères célibataires", indique la fondation caritative, qui ajoute : "L'Église en Mauritanie, qui ne dispose pratiquement d'aucune ressource financière, peut compter sur le soutien de l'organisation d'aide, Aide à l'Église en détresse."

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L'AED note que la Mauritanie est l'un des pays les plus pauvres du monde, et explique que "90 % du pays se trouve dans le Sahara. Autrefois, les habitants étaient des nomades qui vivaient de l'élevage du bétail. Mais le désert continue de s'étendre."

Selon l'agence d'aide catholique, de nombreux habitants de Mauritanie ont perdu leurs troupeaux et migrent vers les bidonvilles des villes.

La vie d'un chrétien est la plus dure dans cette république islamique où, depuis 1960, le prosélytisme chrétien est strictement interdit. Changer de religion est considéré comme une apostasie, passible de la peine de mort.

Le gouvernement américain estime que 99 % des 4 millions de Mauritaniens sont des musulmans sunnites, tandis que les musulmans chiites représentent 1 % de la population totale du pays. Il y a un petit nombre de non-musulmans, principalement des chrétiens et un petit nombre de juifs, tous étrangers.

La constitution de la Mauritanie définit le pays comme une république islamique et reconnaît l'islam comme la seule religion de ses citoyens et de l'État. Le système judiciaire du pays consiste en un seul système de tribunaux qui s'appuie sur une combinaison de la charia et des principes juridiques laïques.

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La loi interdit l'apostasie. Le code pénal prévoit une peine de mort pour tout musulman reconnu coupable d'apostasie, mais le gouvernement n'a jamais appliqué cette disposition depuis sa promulgation en 2018. Le code pénal considère également le blasphème comme un délit capital et passible de la peine de mort.

Selon un rapport du Département d'État américain, les ONG confessionnelles en Mauritanie doivent accepter de s'abstenir de promouvoir toute autre religion que l'islam. La loi exige que le ministère de l'Intérieur autorise à l'avance toutes les réunions de groupe, y compris les rassemblements religieux non islamiques et ceux qui se tiennent dans des maisons privées.

Néanmoins, selon le rapport de l'AED, la plupart des chrétiens vivant en Mauritanie viennent de l'étranger ; il n'y a pratiquement pas de chrétiens autochtones dans cette nation d'Afrique du Nord-Ouest.

L'Église catholique en Mauritanie, selon les estimations de l'AED, compte environ 4 500 croyants répartis dans quelque six paroisses.

"La petite minorité catholique est principalement composée d'étrangers", rapporte la fondation caritative, qui ajoute : "Il s'agit de travailleurs invités venus d'Europe, d'Amérique du Sud ou des pays africains voisins."

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Outre Mgr Happe, 13 prêtres et 44 religieux et religieuses exercent leur ministère auprès des fidèles laïcs, indique la fondation pontificale et caritative.

Originaire de Münsterland, en Allemagne, Mgr Happe travaille depuis 1995 comme président de l'unique évêché de la République islamique de Mauritanie.

Après ses études, il a rejoint la communauté religieuse des Missionnaires d'Afrique (Pères Blancs) et a été ordonné prêtre en Allemagne le 2 juin 1973.

Il a ensuite servi comme missionnaire dans le diocèse de Mopti au Mali. Le pape Jean-Paul II l'a nommé évêque de Nouakchott, en Mauritanie, en 1995.

AED a rapporté qu'en 2009, l'évêque catholique a reçu la plaque Bernhard Kleinhans "pour son engagement social, son attitude impartiale envers l'Islam, et son travail en faveur des migrants et de leurs survivants".

Malgré son long travail en Afrique, Mgr Happe déclare à AED qu'il ne pense pas encore à la retraite.

"Cela n'a pas toujours été facile. Mais, lorsque je m'endormais le soir, je n'ai jamais regretté de m'être engagé dans cette voie ", déclare l'évêque catholique dans le reportage d'AED du 1er septembre, ajoutant qu'il continue d'entendre de la part de ses collègues de travail qu'on a encore besoin de lui.

Agnes Aineah