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"Empêcher toute stigmatisation" des familles de personnes disparues : Les responsables d'Eglise au Soudan du Sud

À l'occasion de la Journée internationale des personnes disparues, le 30 août, les chefs d'Église du Soudan du Sud ont exhorté les citoyens à ne pas stigmatiser les familles des personnes disparues.

Dans une déclaration obtenue par ACI Afrique jeudi 1er septembre, les membres du Conseil des Églises du Soudan du Sud (SSCC) déclarent : "Les familles des personnes disparues doivent savoir qu'elles ne sont pas seules et que leurs proches ne sont pas oubliés."

"Toutes les églises et les personnes craignant Dieu devraient être solidaires et s'adresser aux familles des personnes disparues et à leurs souffrances dans leurs messes et leurs prières, en tant que familles de secours de la personne disparue dans leur religion", disent-ils dans la déclaration datée du 29 août.

Les membres du SSCC ajoutent : "Toutes les églises et les responsables d'églises sont conscients des droits et des besoins des familles des personnes disparues et préviennent toute stigmatisation à leur égard."

"Les responsables d'église prennent soin des enfants des personnes disparues, pour les aider à l'inclusion sociale, à l'accès à l'éducation et au soulagement de la souffrance", disent-ils dans leur déclaration de deux pages.

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Les responsables d'Eglise du Soudan du Sud poursuivent : "Les enfants ne doivent pas être laissés seuls face à la douleur de leurs parents disparus. Les communautés, les sociétés et les institutions du Soudan du Sud doivent reconnaître la souffrance des familles des personnes disparues et se tenir à leurs côtés."

"Des décennies de conflits armés, de violence, de privation arbitraire de liberté, d'absence de gestion digne des morts, de catastrophes naturelles saisonnières et de migration conduisent à la disparition de personnes", indiquent les membres du SSCC.

Ils notent que "l'incertitude, l'attente et la douleur sans fin des familles des personnes disparues envahissent tous les aspects de leur vie, ne sachant pas ce qu'il est advenu de leurs proches et étant incapables de leur donner une sépulture digne, ce qui reste une blessure ouverte, laissant peu de possibilités aux familles et aux communautés de se remettre et d'avancer."

"Les croyances religieuses sont des guides permettant aux familles de faire face à leurs souffrances liées à la disparition de leurs proches. La religion a joué un rôle essentiel en aidant les familles de personnes disparues à faire face à la souffrance et au désespoir", disent-ils.

Les responsables d'Eglise du Soudan du Sud appellent à la "création d'une association pour les familles de disparus".

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Il est nécessaire, ajoutent-ils, que "toutes les parties prenantes, telles que les jeunes, les organisations de la société civile et les organisations humanitaires, y compris la Croix-Rouge et les dirigeants communautaires, aident les familles des personnes disparues à faire face à leurs problèmes économiques, juridiques et administratifs, à leurs besoins en matière de santé mentale, à leur demande de reconnaissance et à la sensibilisation à leur souffrance".

Commémorée chaque année le 30 août, la Journée internationale des personnes disparues vise à sensibiliser le public au nombre de disparitions forcées dans le monde.

Dans un rapport publié le 29 août, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) estime à plus de 5 000 le nombre de personnes disparues au Soudan du Sud.

Dans leur déclaration du 29 août, les membres du SSCC demandent instamment au gouvernement du Soudan du Sud "de clarifier le sort des personnes disparues par tous les moyens possibles".

"Tant que les familles n'auront pas de réponse, l'attente de leurs proches et leur souffrance continueront car le temps ne guérit pas et ne répond pas", disent-ils.

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Les responsables ecclésiastiques ajoutent : "Le gouvernement devrait reconnaître la situation critique des familles de personnes disparues au Soudan du Sud et leur fournir des soins et une assistance, un soutien juridique et économique, des services de santé et d'éducation, des moyens de subsistance durables et dignes."

"Une législation complète pour les personnes disparues et leurs familles doit être adoptée", affirment les membres du SSCC.

Le gouvernement du Soudan du Sud, ajoutent-ils, "et toutes les communautés doivent faire des efforts pour empêcher toute disparition". La paix et la sécurité contribuent à prévenir les disparitions et à trouver des réponses au sort des personnes disparues."

Patrick Juma Wani