Ils notent que "le dialogue est basé sur l'écoute de l'autre, et le verbe dialoguer peut se résumer ainsi : se rapprocher, s'exprimer, s'écouter, se regarder, se connaître, essayer de se comprendre, chercher des points de contact."
"Nous avons l'impression d'assister à une campagne électorale avec, d'un côté, ceux qui soutiennent le changement et le renouvellement de la classe politique et, de l'autre, ceux qui bloquent tout et veulent continuer comme avant en mettant en place une machine savamment orchestrée", indiquent les évêques catholiques du carrefour de la nation nord et centre africaine.
La DNI, qui était initialement prévue en février mais a été reportée à plusieurs reprises, se tient moins de deux semaines après que la junte tchadienne et 40 groupes rebelles ont signé un accord à Doha.
En avril 2021, le président Idriss Déby Itno, qui était à la tête du pays depuis 1990, est décédé après avoir succombé aux blessures d'une bataille avec le Front pour le changement et la concorde au Tchad (FACT), un groupe rebelle de l'armée dissidente dans la partie nord du pays.
Après sa mort, un conseil de transition composé d'officiers militaires et dirigé par le fils de Deby, Mahamat Idriss Déby Itno, en tant que président par intérim, a commencé à superviser la période de transition du Tchad pour les 18 prochains mois.
Le conseil a publié une charte qui définit le rôle des membres qui devraient être nommés au conseil national de transition, une charte qui a été rejetée par les partis d'opposition du pays.
Dans leur déclaration collective de deux pages, les évêques catholiques du Tchad déclarent : "Ce dialogue, à la fois politique et social, doit avant tout réunir les acteurs politiques et ceux de la société civile, dont beaucoup sont encore à l'extérieur."
"Avec d'autres leaders religieux et quelques sages, nous avons pris l'initiative d'offrir nos services de médiation afin d'intégrer les absents", indiquent les membres du CET, avant d'ajouter : "Mais au fur et à mesure que nous avançons, nous constatons que le caractère inclusif et souverain de ce dialogue s'effrite."
"Alors que nous poursuivons la médiation avec ceux qui sont à l'extérieur, certains participants ont quitté le dialogue ou menacent de le quitter pour protester contre la manière confuse dont le règlement intérieur a été adopté et la façon totalement bizarre dont le consensus a été atteint dans la désignation du présidium", expliquent les responsables de l'Église catholique.
Ils notent que les Tchadiens "attendent beaucoup de ce dialogue, car les conclusions devraient permettre de rétablir l'ordre constitutionnel rompu par le décès inattendu du président de la République."