Au Nigeria, "il n'y a pas de problème entre chrétiens et musulmans", déclare un évêque catholique

Le chef de l'Eglise catholique a utilisé l'analogie du football pour expliquer l'échec de la gouvernance au Nigeria.

Il a raconté : "Si vous regardez un match de football ou n'importe quel autre match, c'est pour cela qu'il y a des arbitres. Si l'arbitre ne fait pas ce qui doit être fait et permet aux supporters de sauter sur le terrain, vous pouvez constater par vous-même que les arbitres punissent les entraîneurs qui dépassent leurs limites en mettant un pied, ne serait-ce qu'un pouce, sur le terrain. Ils sont punis ; parfois, ils sont retirés du terrain."

"Maintenant, c'est vraiment ce qu'un État est censé être. Parce que sans l'État, ce sera nous tous les uns contre les autres. Et c'est pourquoi l'État est appelé un léviathan. Vous mettez tant de pouvoir pour que l'État puisse nous protéger", a déclaré Mgr Kukah.

Il a poursuivi en disant : "L'État nigérian a prouvé qu'il était incompétent, qu'il fonctionnait mal, qu'il était incapable et qu'il ne voulait pas s'engager à faire du bien-être des citoyens la base principale de la gouvernance."

Mgr Kukah, qui a fêté ses 70 ans le 31 août, a déclaré que les citoyens doivent porter une mentalité de "terre nigériane", qui présuppose la connaissance d'intérêts communs.

"Le système nigérian ne concernait que la politique, et non la science", a-t-il ajouté.

Mgr Kukah a poursuivi en exprimant le besoin d'un pays où "l'état de droit est placé au-dessus des sentiments religieux ou ethniques."

Sous le régime actuel, "le Nigeria a fonctionné comme une démocratie, pas comme un gouvernement théocratique", a-t-il déclaré, avant d'ajouter : "Le rôle de la religion doit être défini scientifiquement. L'absence de définition a enhardi les dirigeants à privilégier une religion ou un groupe ethnique par rapport à un autre."

"La constitution nous garantit la liberté de religion et la liberté de décider ce que nous ne voulons pas. La religion est une association. Je suis libre de me retirer d'une association", a déclaré Mgr Kukah, qui est à la tête du diocèse de Sokoto depuis son ordination épiscopale en septembre 2011.

Il a ajouté : "Mais si nous avons ces questions non résolues sur les limites du pouvoir de l'État, sur le montant qui peut être approprié au nom de la religion, alors vous allez avoir le chaos que nous avons."

"C'est pourquoi nous n'avons pas été capables ; nous avons refusé de définir et d'aborder scientifiquement le rôle de la religion", a ajouté Mgr Kukah lors de son intervention du 5 septembre dans l'émission TVC News Breakfast.