"Je viens à vous comme un berger, pas comme un politicien", a déclaré l'archevêque camerounais lors de l'installation

Il a répété : "Toute autre chose en dehors de la prédication de l'Evangile est une distraction. Je viens prêcher l'évangile de Jésus-Christ qui est le Chemin, la Vérité et la Vie. Je viens prêcher l'évangile de Jésus-Christ qui est le Prince de la Paix".

Parmi ceux qui ont participé à l'événement solennel figuraient l'archevêque Julio Murat, nonce apostolique au Cameroun et en Guinée équatoriale, plus de 10 évêques catholiques, des membres du gouvernement dont le ministre de l'administration territoriale Atanga Nji Paul qui représentait le chef de l'État, ainsi que des centaines de prêtres et des milliers de chrétiens.

Le pape François a nommé l'archevêque Nkea comme Ordinaire local de Bamenda le 30 décembre 2019.

Ayant été évêque de Mamfe, dans la région du Sud-Ouest du Cameroun, depuis 2014, le prélat camerounais est connu pour l'importance qu'il accorde à la famille, à la communauté et aux valeurs traditionnelles.

Lors de son installation samedi, le nouvel archevêque a également exprimé sa gratitude au Pape François pour la confiance qu'il lui a accordée en disant : "Je remercie le Saint-Père Pape François, pasteur de l'Eglise universelle de m'avoir nommé malgré mon indignité - d'abord comme évêque de Mamfe, puis six ans plus tard comme archevêque de Bamenda".

"Le Saint-Père est le symbole de l'unité de toute l'Église. Et je ne peux que lui promettre mon unité totale, ma loyauté et mon obéissance filiale dans l'exercice de mes fonctions", a ajouté l'archevêque Nkea.

L'archevêque qui a été ordonné prêtre pour le diocèse de Buéa, au Cameroun, en 1992, à l'âge de 26 ans, prend la relève de l'archevêque émérite Cornelius Fontem Esua, qui a pris sa retraite à l'âge limite. 

Lors de l'événement de samedi, l'archevêque Nkea a exprimé sa gratitude envers son prédécesseur, reconnaissant son service désintéressé dans l'archidiocèse de Bamenda.

"Je tiens à exprimer ma gratitude personnelle à Sa Grâce le Très Révérend Cornelius Fontem Esua, archevêque émérite de Bamenda, qui a gracieusement remis aujourd'hui la responsabilité pastorale de l'archidiocèse à mon humble personne. Votre Grâce, il est clair que vous avez aimé cette province ecclésiastique avec passion et que vous avez travaillé pour elle de tout votre cœur et de toute votre force", a déclaré l'archevêque Nkea.

De son côté, l'archevêque émérite Fontem Esua s'est réjoui du choix de l'archevêque Nkea comme berger du peuple de Dieu dans l'archidiocèse de Bamenda en disant : "Le diocèse est heureux d'avoir un évêque jeune et dynamique et je suis sûr qu'il va continuer le travail qui a été commencé. Il a un laïc qui est prêt à travailler avec lui et le nombre de notre clergé augmente également".

S'adressant à ACI Afrique, l'archevêque émérite Fontem a conseillé à son successeur de donner la priorité à la collaboration avec les prêtres et les fidèles et à la prédication de l'évangile.

"Mon conseil est que nous devrions collaborer les uns avec les autres, travailler ensemble afin de continuer à proclamer la bonne nouvelle et à apporter cette bonne nouvelle à tout le monde et à travailler ensemble", a-t-il dit et ajouté, "Et je pense que c'est la marque de fabrique de notre Église, où chaque membre de la famille a un rôle particulier à jouer".

Plusieurs dignitaires présents à la messe d'installation ont exprimé l'espoir que la foi des chrétiens soit approfondie avec l'arrivée de l'archevêque Nkea.

Selon l'évêque Anselm Umoren, évêque auxiliaire de l'archidiocèse d'Abuja au Nigeria, "Malgré la situation tendue qui règne actuellement à Bamenda, je suis impressionné par le fait que Dieu s'occupe de la situation. Et je veux encourager l'archevêque Nkea à garder la foi, à faire ce qui est juste et à dire la vérité à tout moment".

L'archidiocèse de Bamenda a été érigé en diocèse en 1970 et élevé au rang d'archidiocèse métropolitain par Saint Jean-Paul II en 1982.

Ces dernières années, l'archidiocèse a montré des signes évidents de croissance et d'évangélisation. Alors que sa population est restée stable à 1,4 million de personnes entre 2015 et 2018, le pourcentage de catholiques est passé de 29 % à 42 % pendant la même période.