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Le programme d'alphabétisation de l'entité jésuite au Tchad permet aux jeunes femmes d'acquérir des compétences de survie

Des dizaines de filles et de jeunes femmes du camp de déplacés de Fourkoulom au Tchad bénéficient d'un programme d'alphabétisation mené par le Service Jésuite des Réfugiés (JRS), une entité internationale de la Compagnie de Jésus (Jésuites) dédiée aux réfugiés.

Située à l'école de Fourkoulom dans la province du Lac Tchad, l'initiative que le JRS Tchad facilite fait partie de la campagne Luz de las Niñas (LdN) d'Entreculturas.

Dans un rapport publié mardi 6 septembre, les responsables du JRS affirment que, bien que l'initiative vise les jeunes femmes âgées de 12 à 25 ans, d'autres personnes au-delà de cette tranche d'âge, y compris des hommes, ont exprimé leur intérêt pour le programme.

"Lorsque les enfants rentrent chez eux après les cours réguliers, le directeur et le directeur adjoint de l'école continuent d'enseigner à une centaine de filles et de jeunes femmes, âgées de 12 à 25 ans", indiquent les responsables du JRS.

Ils ajoutent, à propos des jeunes femmes, que "la plupart d'entre elles ont déjà abandonné l'école ou n'ont jamais eu l'occasion d'y aller".

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Les responsables de l'entité jésuite affirment que plus de 20 autres membres de la communauté, conscients de l'importance de l'éducation, tels que de jeunes garçons, des femmes âgées ou des hommes d'âge moyen, ont également demandé à participer au programme.

Dans le rapport du 6 septembre, le directeur de l'école de Fourkouloum, qui est également l'un des enseignants des cours d'alphabétisation du JRS, déclare que le programme a attiré de nombreuses jeunes femmes qui ont exprimé le désir d'améliorer leurs compétences en matière d'alphabétisation.

"Il y a une forte demande pour les cours d'alphabétisation", déclare le Directeur de l'entité jésuite, et d'ajouter : "Nous aimerions avoir un professeur supplémentaire pour permettre à plus d'élèves de venir."

De son côté, le directeur adjoint de l'école affirme que "la plupart des femmes qui suivent les cours d'alphabétisation sont mariées ou divorcées. Elles sont très motivées. Elles ont arrêté d'aller à l'école parce que leurs familles les ont mariées."

Le directeur adjoint qui donne les cours d'alphabétisation du JRS souligne l'importance du programme, en disant que tout comme les garçons, les filles ont aussi le droit de progresser dans leurs études.

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Les filles, dit-il, "ont le même droit que les garçons d'avoir une éducation. Si elles ne vont pas à l'école, elles auront des difficultés dans leur famille, ou elles seront exposées à des mariages précoces."

Dans le rapport, Hadidja, 18 ans, bénéficiaire des cours d'alphabétisation du JRS, raconte son expérience et comment elle s'est retrouvée dans le camp de réfugiés.

"Il y a deux ans, ma famille et moi avons quitté mon village parce que Boko Haram a attaqué mon village. Dans le camp de Fourkouloum, deux amis m'ont parlé des cours d'alphabétisation du JRS. J'ai décidé d'apprendre à lire et à écrire", aurait déclaré Mme Hadidja.

Elle ajoute : "Avant, c'était difficile pour moi. Je ne savais rien. Aujourd'hui, je sais calculer et écrire correctement. J'ai aussi commencé à comprendre les billets de banque, à calculer, et même à saluer en français. Ce cours nous améliore chaque jour."

"Il y a beaucoup de femmes [en classe] qui ne sont jamais allées à l'école, maintenant elles comprennent l'importance de l'école. À Fourkouloum, j'ai vu que les gens s'intéressent à l'éducation, alors j'ai commencé à m'y intéresser aussi", poursuit-elle.

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De son côté, Hadja, 20 ans, qui aspire à devenir enseignante, aurait déclaré : "J'ai entendu parler du cours pour la première fois lorsque les enseignants ont fait du porte-à-porte pour encourager les [filles] à s'y inscrire. J'ai décidé de venir aux cours d'alphabétisation du JRS pour apprendre le français".

Elle poursuit en disant : "Je suis très heureuse de pouvoir venir au cours du JRS. Je travaille à la maison pendant la journée. Ma jeune sœur prépare le repas l'après-midi pour que je puisse venir au cours."

"Si j'ai le temps, j'étudie aussi à la maison. J'ai parfois du mal à écrire et à calculer. Je pense qu'il est très intéressant d'être en classe avec des personnes d'âges différents. Le savoir n'a pas d'âge", aurait déclaré Mme Hadja dans le rapport du JRS du 6 septembre.

Silas Isenjia