Advertisement

Le pape François demande aux conseillers financiers de faire passer les personnes avant les affaires

Le pape François a encouragé les conseillers et consultants financiers à prendre des décisions qui placent le bien des individus et des communautés avant celui des entreprises.

Le pape a parlé du rôle du développement humain intégral dans le secteur financier lors d'une réunion au Vatican, le 22 septembre, avec des consultants de Deloitte, un cabinet d'audit international.

Deloitte fournit des services d'audit, de conseil, de conseil financier et de conseil en matière de risques à près de 90 % des entreprises du classement Fortune Global 500® et à des milliers d'autres entreprises privées. Il emploie environ 350 000 personnes dans le monde entier.

Lors de sa rencontre avec le cabinet, le pape François a suggéré trois façons dont les professionnels de la finance peuvent rendre le monde plus humain, plus juste et plus fraternel.

La première était d'être conscients du pouvoir qu'ils détiennent et de la manière dont ils peuvent encourager les entrepreneurs, les banquiers, les gestionnaires et les administrateurs publics qu'ils conseillent à prendre des décisions qui auront un impact positif et favoriseront le développement humain intégral.

Advertisement

La deuxième suggestion du pape était que les professionnels de la finance assument leur responsabilité en garantissant des normes professionnelles, anthropologiques et éthiques adéquates "conformes à une vision évangélique de l'économie et de la société, c'est-à-dire à la doctrine sociale catholique".

Pour ce faire, a-t-il dit, il faut évaluer l'effet direct et indirect des décisions et considérer l'impact d'une décision sur les communautés, les personnes et l'environnement avant son impact sur les entreprises.

François a également encouragé Deloitte Global à renforcer la diversité, affirmant que la "biodiversité entrepreneuriale" est "une garantie de la liberté d'entreprise et de la liberté de choix pour les clients, les consommateurs, les épargnants et les investisseurs" et "une condition indispensable de la stabilité, de l'équilibre et de la prospérité humaine".

Le pape a attiré l'attention sur la dégradation des conditions environnementales et les conditions de vie indignes de nombreuses personnes qui n'ont pas accès à la nutrition, aux soins de santé et à l'éducation.

"Alors que notre famille humaine est mondialisée et interconnectée, la pauvreté, l'injustice et les inégalités demeurent", a-t-il déclaré, soulignant que les consultants et les gestionnaires sont en mesure, sinon de renverser la situation, du moins de contribuer à la corriger.

Plus en Afrique

"Les consultants d'aujourd'hui, conscients de leur rôle, sont appelés à proposer et à discuter de nouvelles orientations pour de nouveaux défis", a-t-il souligné. "Les anciens schémas ne fonctionnaient que partiellement, dans des contextes différents. Je qualifierais cette nouvelle génération de consultants de 'consultants intégraux' : des experts et des professionnels qui prennent en compte les liens entre les problèmes et leurs solutions respectives et qui adoptent le concept d'anthropologie relationnelle."

"Une telle anthropologie", a-t-il ajouté, citant un document de 2018 de la Congrégation pour la doctrine de la foi : "'aide la personne humaine à reconnaître la validité des stratégies économiques qui visent avant tout à promouvoir la qualité de vie globale qui, avant l'expansion aveugle des profits, ouvre la voie au bien-être intégral de toute la personne et de chaque personne. Aucun profit n'est en effet légitime lorsqu'il est en deçà de l'objectif de la promotion intégrale de la personne humaine, de la destination universelle des biens, de l'option préférentielle pour les pauvres' et, pouvons-nous ajouter, du soin de notre maison commune."

Courtney Mares