"Je le dis avec gravité : Je compte sur vous. S'il vous plaît, ne nous laissez pas sans rien faire, et montrez l'exemple."
Les pauvres au centre
Le pape a également réfléchi à l'exemple de Saint François d'Assise et à ce que cela signifie d'aider les marginalisés. "Développer une économie inspirée par [saint François] signifie s'engager à mettre les pauvres au centre", a-t-il déclaré.
"En partant d'eux, nous regardons l'économie ; en partant d'eux, nous regardons le monde", a-t-il noté. "Il n'y a pas d''Économie de Francesco' sans respect, sans soin et sans amour pour les pauvres, pour chaque personne pauvre, pour chaque personne fragile et vulnérable - de la conception dans le ventre de la mère à la personne malade avec des handicaps, à la personne âgée en difficulté."
"Tant que notre système 'produira' des personnes mises au rebut, et que nous fonctionnerons selon ce système, nous serons complices d'une économie qui tue", a-t-il souligné, mettant au défi les jeunes économistes de se demander s'ils en font assez pour changer les structures, ou s'ils se contentent de passer une couche de peinture sur la maison.
"Peut-être que notre réponse ne devrait pas être basée sur ce que nous pouvons faire, mais sur notre capacité à ouvrir de nouvelles voies pour que les pauvres eux-mêmes puissent devenir les protagonistes du changement", a-t-il déclaré.
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Il a terminé son discours par une prière à Dieu le Père, lui demandant "le pardon pour avoir endommagé la terre, pour ne pas avoir respecté les cultures indigènes, pour ne pas avoir valorisé et aimé les plus pauvres des pauvres, pour avoir créé des richesses sans communion."
"Dieu vivant, qui, avec ton Esprit, as inspiré les cœurs, les mains et les esprits de ces jeunes et les a envoyés sur le chemin d'une terre promise, regarde avec bonté leur générosité, leur amour et leur désir de dépenser leur vie pour un grand idéal. Bénis-les dans leurs entreprises, leurs études et leurs rêves ; accompagne-les dans leurs difficultés et leurs souffrances, aide-les à transformer leurs difficultés et leurs souffrances en vertu et en sagesse", a-t-il prié.
Pacte pour une économie de l'évangile
À la fin de la rencontre, le pape François s'est joint aux participants pour signer un pacte promouvant "une économie de l'Évangile".
Le texte intégral du pacte figure ci-dessous :
Nous, jeunes économistes, entrepreneurs et agents de changement, appelés ici à Assise de toutes les parties du monde, conscients de la responsabilité qui incombe à notre génération, nous nous engageons aujourd'hui, individuellement et tous collectivement, à dépenser notre vie pour que l'économie d'aujourd'hui et de demain devienne une économie de l'Évangile, et donc :
une économie de paix et non de guerre, une économie qui s'oppose à la prolifération des armes, surtout les plus destructrices, une économie qui prend soin de la création et n'en abuse pas, une économie au service de la personne humaine, de la famille et de la vie, respectueuse de chaque femme, homme et enfant, des personnes âgées, et surtout les plus fragiles et les plus vulnérables, une économie où le soin remplace le rejet et l'indifférence, une économie qui ne laisse personne de côté, afin de construire une société où les pierres rejetées par la mentalité dominante deviennent des pierres angulaires, une économie qui reconnaît et protège le travail sûr et digne pour tous, une économie où la finance est l'amie et l'alliée de l'économie réelle et du travail et non contre eux, une économie qui valorise et protège les cultures et les traditions des peuples, tous les êtres vivants et les ressources naturelles de la Terre, une économie qui combat la pauvreté sous toutes ses formes, qui réduit les inégalités et qui sait dire avec Jésus et François "Heureux les pauvres", une économie guidée par une éthique de la personne humaine et ouverte à la transcendance, une économie qui crée de la richesse pour tous, qui engendre la joie et pas seulement la richesse, parce qu'un bonheur qui n'est pas partagé est incomplet.
Nous croyons en cette économie. Ce n'est pas une utopie, car nous sommes déjà en train de la construire. Et certains d'entre nous, par des matins particulièrement lumineux, ont déjà entrevu le début de la terre promise.