Donner la priorité à "l'engagement de la foi" sur les campagnes de collecte de fonds : Un prêtre nigérian aux chefs d'église

"Beaucoup d'enfants de nos catholiques dévoués et fidèles, sur lesquels nous comptons souvent pour apporter des contributions majeures à ces projets, ont dans de nombreux cas quitté l'Église catholique ou ont carrément abandonné la pratique religieuse", a-t-il déploré lors de l'événement du 23 septembre qui s'est tenu à la pro-cathédrale Our Lady Queen of Nigeria de l'archidiocèse d'Abuja.

Le père Ehusani a déclaré que le retour au bercail de ceux qui abandonnent les pratiques religieuses pourrait être un défi "si nous continuons à chasser les plus brillants, les plus éduqués et les plus éclairés de nos jeunes des églises, avec nos méthodes grossières et bâclées de collecte de fonds".

Le directeur exécutif et principal professeur de la Fondation Lux Terra Leadership, qui s'occupe de la formation au leadership, a souligné la nécessité de prêter attention à l'engagement de foi du peuple de Dieu lors de la collecte de fonds pour les projets de l'église.

Il a regretté le fait que l'intérêt pour la réalisation de structures physiques au Nigeria se fasse au détriment de "la foi catholique et de la pastorale catholique, en particulier parmi la population jeune".

L'intérêt croissant pour des structures physiques coûteuses, a déclaré le Père Ehusani, "impose un énorme fardeau aux fidèles, et une forte pression sur les prêtres et les conseils paroissiaux, à un moment où la situation économique du peuple nigérian se dégrade."

Le membre du clergé du diocèse de Lokoja, basé à Abuja, a poursuivi en évoquant les messes de la semaine, les bénédictions du dimanche soir et la participation au sacrement de la confession, et a déploré que "de nombreux enfants aient complètement abandonné la pratique religieuse".

Il n'est pas nécessaire d'étendre les structures ecclésiastiques si les jeunes qui sont la "future Église" abandonnent les pratiques religieuses en raison du changement de priorité de la construction de la foi aux contributions financières, a déclaré l'expert catholique primé au Nigeria.

Il a expliqué : "D'après ce que nous voyons de notre culture globale de la jeunesse, qui se reflète dans les médias sociaux de notre pays aujourd'hui, les indications désastreuses sont que beaucoup de ces structures d'église pourraient être vides dans seulement 20 ou 30 ans, si nous ne prenons pas des mesures urgentes avec la grâce de Dieu, pour renverser la vapeur."

"Les églises sont généralement construites pour les générations futures, pas vraiment pour la génération actuelle. C'est pourquoi elles sont construites pour durer des centaines d'années", a déclaré le prêtre nigérian à l'origine de l'ISP qui dote les bénéficiaires des outils nécessaires pour fournir une psychothérapie aux victimes de la violence au Nigeria et dans d'autres pays africains connaissant des conflits violents.

Pour aller de l'avant, le père Ehusani a suggéré : "Je demande humblement à l'archevêque, à l'évêque auxiliaire, aux prêtres de paroisse et à tous les délégués à cette Assemblée générale de travailler à la déclaration d'un état d'urgence concernant les protocoles de collecte de fonds dans nos églises".

"Je suis convaincu qu'aucun bien durable ne peut sortir de l'abus désormais généralisé de la liturgie et de la maison de Dieu, au nom de la collecte de fonds, car trop c'est trop !" a-t-il déclaré, avant d'ajouter : "La collecte de fonds dans l'Église chrétienne devrait être considérée comme une tâche missionnaire et donc une entreprise sainte."

Le père Ehusani a poursuivi : "Je crois que nous pourrions être plus fidèles au Christ et aux valeurs chrétiennes dans notre entreprise de collecte de fonds et générer plus de revenus que ce que nous sommes capables de faire aujourd'hui avec toutes les méthodes peu orthodoxes que nous employons aujourd'hui."