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Un cardinal éthiopien et des délégués de l'Église ont passé la nuit à l'aéroport d'Asmara et se sont vus refuser l'entrée

Berhaneyesus Cardinal Souraphel, archevêque d'Addis Abeba, Ethiopie. Domaine public Berhaneyesus Cardinal Souraphel, archevêque d'Addis Abeba, Ethiopie.
Domaine public

Le Président de la Conférence des évêques catholiques d'Ethiopie, le Cardinal Berhaneyesus Souraphel et les membres de la délégation qu'il dirigeait ont passé une nuit à l'aéroport d'Asmara en Erythrée le samedi 22 février et sont rentrés chez eux après s'être vu refuser l'entrée en Erythrée, a confirmé le Secrétariat épiscopal dans une déclaration.

La déclaration du Secrétariat catholique éthiopien (ECS) datée du 27 février et adressée à ACI Afrique explique qu'après avoir subi tous les contrôles d'immigration nécessaires, le cardinal éthiopien et son entourage ont été bloqués sur ordre d'une "autorité supérieure".

"Alors qu'ils s'attendaient à ce que le contrôle final de l'aéroport réponde à l'accueil officiel organisé par les dirigeants de l'Eglise érythréenne et les fidèles, les responsables de la sécurité de l'aéroport les ont approchés et leur ont dit que la Haute Autorité leur avait interdit l'entrée en Erythrée", peut-on lire en partie dans la déclaration de l'ECS. 

La délégation dirigée par le cardinal a été "obligée de passer la nuit à l'aéroport et de rentrer chez elle le lendemain", peut-on lire dans la déclaration signée par le secrétaire général adjoint de l'ECS, Abba Gabriel Woldehanna, membre de l'Ordre des frères mineurs capucins (OFM. Cap).

Le cardinal Souraphiel était accompagné de l'évêque d'Emdibir, Mgr Musie Ghebereghiorghis et du secrétaire général de la Conférence épiscopale d'Ethiopie, le père Teshome Fikre.

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Cette délégation conduite par le cardinal avait répondu à l'invitation de l'archevêque d'Asmara et président de la conférence des évêques catholiques érythréens, Abune Menghistab Tesfamariam, "à participer à la célébration du 50e jubilé d'or de la construction de la prestigieuse cathédrale catholique de l'église Mary Kidanemehret (Marie, Alliance de la miséricorde) le lundi 24 février.

"Alors que l'Église catholique éthiopienne apprécie les négociations de paix entre nos deux pays frères et qu'elle prie constamment pour une paix durable, elle se trouve dans l'impossibilité de s'amuser et se sent triste de l'incident", peut-on lire dans la déclaration d'une page.

Le dimanche 23 février, le cardinal a partagé sa rencontre avec les fidèles de l'église paroissiale de Kebenna Kidanemehret à Addis-Abeba, en leur demandant de "prier pour nos deux églises et les deux pays frères pour la pleine réalisation d'une paix durable par l'intercession maternelle de Marie Kidanemehret".

Le gouvernement érythréen est hostile à l'égard des 4,6 % de catholiques, depuis l'année dernière, lorsque les évêques du pays ont appelé à des réformes politiques.

En représailles, le gouvernement a ordonné la fermeture de 22 établissements de santé gérés par des catholiques, en invoquant des réglementations plus anciennes interdisant aux organismes religieux de gérer de tels établissements.

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Depuis son indépendance de l'Éthiopie voisine en 1993, l'État à parti unique n'a jamais organisé d'élections nationales, le régime du président Isaias Afwerki étant décrit par beaucoup comme "répressif".

Les droits et les libertés consacrés par la Déclaration universelle des droits de l'homme des Nations unies, comme la liberté de culte, restent compromis en Érythrée, le rapport 2019 de Human Rights Watch indiquant que "le gouvernement refuse de reconnaître tous les groupes religieux sauf quatre" : L'islam sunnite, les églises orthodoxe érythréenne, catholique romaine et évangélique (luthérienne)".