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Retour progressif à la normale au Burkina Faso après le second coup d'Etat : Selon un prêtre catholique

La normalité revient progressivement au Burkina Faso quelques jours après l'éviction du chef militaire du pays, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, lors d'un coup d'État militaire, a déclaré à ACI Afrique un prêtre catholique de la nation ouest-africaine.

Le 30 septembre, des officiers militaires du Burkina Faso ont annoncé l'éviction du lieutenant-colonel Damiba, arrivé au pouvoir à la suite du premier coup d'État de l'année dans ce pays d'Afrique de l'Ouest, qui a débuté le 23 janvier et s'est terminé par la déposition du président Roch Marc Christian Kaboré après "un soulèvement de 36 heures", selon le Washington Post.

Le 2 octobre, les chefs religieux et traditionnels du Burkina Faso ont déclaré que le chef autoproclamé, le capitaine Ibrahim Traoré, avait accepté la "démission conditionnelle" que le lieutenant-colonel Damiba avait offerte "pour éviter de nouvelles violences" après le coup d'État du 30 septembre, a rapporté Reuters.

Dans une interview accordée mardi 4 octobre à ACI Afrique, le père Etienne Tandamba a décrit la situation au Burkina Faso comme un "retour progressif" au "calme et à la sérénité", ajoutant que les nouveaux chefs militaires travaillent à rétablir l'ordre.

"Le calme et la sérénité reviennent progressivement au Burkina Faso. Les gens vaquent à leurs occupations sans crainte", a déclaré le père Tandamba, membre du clergé du diocèse de Fada N'Gourma, au Burkina Faso.

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Il a ajouté : "Les écoles reprennent. Les gens sont plus préoccupés par l'avenir de la nation".

"Le président Damiba est parti pour Lomé, au Togo. Les nouveaux chefs militaires tentent de rencontrer les civils afin de choisir un président", a déclaré le prêtre burkinabé qui est le directeur de la communication du diocèse de Fada N'Gourma.

Il a déclaré à ACI Afrique que "les nouveaux leaders s'organisent, ils essaient toujours de trouver un président. Ils ne sont pas encore sortis avec un quelconque message".

"S'il vous plaît, continuez à prier pour notre cher pays. Notre peuple a besoin de vos prières", a-t-il déclaré.

La "démission conditionnelle" du président déchu du Burkina Faso, le lieutenant-colonel Damiba, reposait sur quelque sept conditions, "dont une garantie de la sécurité de Damiba et de celle des soldats qui l'ont soutenu, et le respect des promesses faites au bloc régional d'Afrique de l'Ouest de revenir à un régime constitutionnel d'ici juillet 2024", a rapporté Reuters.

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Suite aux événements du deuxième coup d'État militaire au Burkina Faso, l'archevêque de l'archidiocèse de Ouagadougou, le cardinal Philippe Ouedraogo, a lancé un appel à l'intensification de la prière pour "la paix dans notre pays et partout dans le monde".

Dans son message partagé avec ACI Afrique le 2 octobre, le Cardinal Ouedraogo a contextualisé son appel à la prière dans le cadre de la demande des Œuvres Pontificales Missionnaires durant le mois missionnaire d'octobre.

Il dit : "Chers frères et sœurs en Christ, au début de ce mois d'octobre, mois missionnaire, les PMS nous proposent de méditer sur le thème suivant : Vous serez mes témoins (Actes 1,8). Mais comment témoigner de l'amour et de la miséricorde de Dieu dans un pays confronté à un terrorisme meurtrier qui endeuille des hommes et des femmes victimes directes ou collatérales de cette violence injuste et inutile ?".

Le cardinal Ouedraogo ajoute : "Face à ces défis du terrorisme et de l'instabilité politique, l'Église, étroitement liée au monde et à son histoire, ne peut qu'être un signe et un témoignage de solidarité en promouvant un monde d'amour et de fraternité."

"Notre réponse à la kalachnikov est la prière. Cela veut dire que nous devons intensifier notre prière en ce mois d'octobre pour la paix, la paix dans notre pays et partout dans le monde", indique l'Ordinaire du lieu de l'archidiocèse de Ouagadougou.

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Dans le cadre de l'intensification de la prière, le cardinal Ouedraogo invite le peuple de Dieu au Burkina Faso à "faire preuve d'un zèle particulier dans la participation aux célébrations eucharistiques". Car la Sainte Messe, comme le dit le Concile Vatican II, est la source et le sommet de toute la vie chrétienne".

"En effet, la Sainte Eucharistie contient tous les trésors spirituels de l'Église, c'est-à-dire le Christ lui-même", souligne-t-il.

Dans l'appel renouvelé à la prière du cardinal, le peuple de Dieu devra dire "Notre Père", "Je vous salue Marie", "Gloire au Père" et "La prière pour le Burkina Faso ou la prière à Saint Joseph ou la prière pour le cardinal Paul Zoungrana" chaque jour à la fin des célébrations eucharistiques.

Dans son message du 2 octobre, le cardinal, âgé de 77 ans, qui a commencé son ministère épiscopal en novembre 1996 comme évêque du diocèse de Ouahigouya au Burkina Faso, encourage également "les prières de dévotion telles que l'adoration eucharistique, le chapelet, les neuvaines, les prières des saints .... qui trouvent toutes leur source dans le saint sacrifice de la messe".

"Ensemble, prions pour toutes les victimes des attentats terroristes, pour les familles endeuillées et pour la conversion de ceux qui vont mourir", poursuit l'ancien président immédiat du Symposium des conférences épiscopales d'Afrique et de Madagascar (SCEAM).

Il implore : "Que le Seigneur, par l'intercession de la Sainte Vierge Marie et de Saint Joseph, protecteur de l'Église universelle, nous obtienne la capacité d'être d'authentiques témoins de l'Évangile et de donner la paix et la stabilité à notre cher pays, le Burkina Faso, qui a été une fois de plus éprouvé par un coup d'État militaire."

Jude Atemanke

Jude Atemanke est un journaliste camerounais passionné par la communication de l'Église catholique. Il est titulaire d'une licence en journalisme et communication de masse de l'Université de Buea au Cameroun. Actuellement, Jude est journaliste pour ACI Afrique.