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Un diocèse camerounais ordonne la création de bureaux Caritas pour répondre aux besoins des pauvres

L'évêque du diocèse catholique d'Ebolowa au Cameroun a demandé aux institutions sous sa responsabilité pastorale, y compris les paroisses et les établissements d'enseignement, d'établir des bureaux de Caritas pour répondre aux besoins de la population croissante des personnes démunies.

Dans une lettre pastorale partagée avec ACI Afrique le mercredi 12 octobre, Mgr Philippe Alain Mbarga note que le Cameroun connaît un nombre croissant de pauvres, d'autant plus que la guerre fait rage dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du pays.

"Il y a beaucoup de familles (pères, mères et enfants) qui, à cause de l'insécurité dans l'Extrême-Nord et de la crise sociopolitique dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest de notre pays, se retrouvent sans domicile ; et certains de leurs membres sont parfois obligés de se livrer à des pratiques indécentes pour joindre les deux bouts", déclare Mgr Mbarga.

Il ajoute : "Cette situation déplorable interpelle notre conscience ecclésiale... Elle nous pousse à passer de l'indifférence à la compassion, puis de la compassion à l'action concrète."

Dans une directive qui vise à rapprocher les services de Caritas des populations, l'évêque camerounais déclare : "Je dispose... que les associations Caritas érigées dans chaque paroisse et institution du diocèse prennent grand soin, sous la coordination du vicaire général et de l'aumônier diocésain de Caritas, de manifester la proximité bienveillante de Dieu et de l'Église avec les pauvres."

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En Afrique, Caritas est le bras humanitaire et de développement de l'Église catholique qui se consacre au service des pauvres et à la promotion de la charité et de la justice sur le continent.

Le travail de Caritas s'inspire de l'Écriture, de l'enseignement social catholique "et des expériences et espoirs des personnes défavorisées et vivant dans la pauvreté", selon les informations fournies sur le site Web de Caritas Afrique.

Dans sa lettre pastorale datée du mercredi 12 octobre, Mgr Mbarga souligne la souffrance au Cameroun, en déclarant : "Dans notre propre contexte, il n'est pas rare de trouver des frères et sœurs en humanité, des enfants et des personnes âgées, vivant dans la pauvreté."

"Nos villes et villages sont remplis de personnes qui ne peuvent pas manger correctement, ni s'habiller correctement, ni même aller à l'école sans problème. Plus grave encore, beaucoup de ces personnes, faute de moyens financiers, ne peuvent avoir accès à des soins médicaux appropriés", poursuit-il.

L'évêque camerounais qui a commencé son ministère épiscopal en décembre 2016 en tant qu'évêque d'Ebolowa encourage les responsables des différentes institutions catholiques de son diocèse à réveiller l'esprit de partage et de communion entre les gens afin que les pauvres ne se sentent pas laissés pour compte.

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"Que les curés et agents pastoraux éveillent régulièrement chez chaque fidèle le sens de la communion et de la solidarité fraternelle d'une part, et d'autre part, le souci et le soin à apporter au pauvre, celui en qui Jésus-Christ s'identifie", dit-il.

Mgr Mbarga ordonne en outre qu'un événement, la "pêche miraculeuse", soit organisé lors de chaque Journée mondiale des pauvres, au cours duquel de nouveaux membres seront intégrés au groupe paroissial de Caritas.

Il invite en outre les responsables des établissements d'enseignement, notamment les écoles maternelles, primaires, secondaires et supérieures de l'enseignement catholique à inculquer à leurs élèves, dès le plus jeune âge, les vertus d'accueil, d'attention aux autres, de solidarité et de charité.

"Ils (les apprenants) doivent garder à l'esprit que la spécificité de notre offre éducative est la formation de l'homme, mais aussi et surtout la formation de l'homme tout entier et de tous les hommes", indique le chef de l'Église catholique.

Il appelle à une participation active aux bureaux humanitaires qui seront créés, en disant : "Que les fidèles paroissiens se laissent mouvoir par les appels de l'Esprit Saint, le feu brûlant de la charité, et qu'ils n'hésitent pas à prendre une part active aux associations Caritas de leurs paroisses respectives."

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"Que les personnes de bonne volonté ne se laissent pas enfermer par des barrières liées à certaines considérations socio-religieuses, mais, à l'exemple du 'Bon Samaritain', qu'elles aient le courage de continuer à suivre la voix de Dieu qui leur parle à travers leur conscience et d'agir de manière efficace et appropriée en faveur des pauvres", dit Mgr Mbarga dans sa lettre pastorale du 12 octobre.

Agnes Aineah