Le pape François à Communion et Libération : "Préservez l'unité"

La réunion de samedi s'est ouverte par les salutations du président de Communion et Libération, Davide Prosperi, et les témoignages de deux membres.

Prosperi a succédé au père Julián Carrón, qui a démissionné de son poste de président de Communion et Libération en novembre 2021, à la suite de changements émanant du Vatican qui ont fixé des limites aux mandats des dirigeants des associations internationales de fidèles.

Le prêtre de 72 ans était président de la fraternité internationale depuis 2005, année de la mort de son fondateur.

Dans son discours, le pape François a reconnu que le mouvement a connu une période de transition, "pas du tout facile", à la suite du décès du fondateur, le père Giussani.

Il a également commenté un "temps de crise" dans le mouvement. "Nous devons remercier le père Julian Carrón pour son service à la tête du mouvement pendant cette période et pour avoir maintenu le gouvernail de la communion stable avec le pontificat", a déclaré François.

"Cependant, a-t-il poursuivi, les graves problèmes, les divisions et certainement même un appauvrissement n'ont pas manqué en présence d'un mouvement ecclésial aussi important que Communion et Libération, dont l'Église, et moi-même, espérons plus, beaucoup plus."

Le Saint-Siège, en septembre 2021, a nommé un délégué spécial pour superviser Memores Domini, la branche consacrée laïque de Communion et Libération, à la suite de préoccupations concernant la gouvernance.

"Les temps de crise sont des temps de récapitulation de votre extraordinaire histoire de charité, de culture et de mission ; ce sont des temps de discernement critique de ce qui a limité le potentiel fécond du charisme du père Giussani", a déclaré le pape. "Ce sont des temps de renouvellement et de relance missionnaire à la lumière du moment ecclésial actuel, ainsi que des besoins, des souffrances et des espoirs de l'humanité contemporaine."

"La crise, a-t-il souligné, favorise la croissance. Elle ne doit pas être réduite au conflit, qui défait."

Il a encouragé le mouvement à favoriser l'unité dans la diversité, et à ne pas perdre de temps avec "les ragots, la méfiance et l'opposition." Il a ajouté : "S'il vous plaît, ne perdez pas de temps."

Le pape a également réfléchi à trois aspects du fondateur du mouvement : son charisme, sa vocation d'éducateur et son amour pour l'Église.

Il a rappelé les paroles de Benoît XVI, alors cardinal Ratzinger, lors des funérailles du père Giussani, selon lesquelles celui-ci "a toujours gardé le regard de sa vie et de son cœur fixé sur le Christ. Il comprenait ainsi que le christianisme n'est pas un système intellectuel, un paquet de dogmes, un moralisme, mais que le christianisme est une rencontre ; une histoire d'amour ; c'est un événement."

"Vous savez bien, a dit François, que la découverte d'un charisme passe toujours par la rencontre avec des personnes concrètes. Ces personnes sont des témoins qui nous permettent d'approcher une réalité plus grande, qui est la communauté chrétienne, l'Église."

"C'est dans l'Église que la rencontre avec le Christ reste vivante. C'est l'Église le lieu où tous les charismes sont conservés, nourris et approfondis", a-t-il déclaré. "Nous sommes tous appelés à cela : être pour les autres des médiateurs de la rencontre avec le Christ, et ensuite les laisser suivre leur propre chemin, sans les lier à nous."