La Somalie est sur la voie rapide de la famine, prévient une entité catholique qui appelle à une action immédiate

Au moins 7,1 millions de personnes en Somalie ne peuvent pas satisfaire leurs besoins alimentaires et ont besoin d'une aide humanitaire urgente, plus de 200 000 d'entre elles étant confrontées à une "faim catastrophique", a indiqué le Programme alimentaire mondial (PAM) en août.

L'organisme des Nations unies (ONU) a estimé que 1,5 million d'enfants de moins de cinq ans souffrent de malnutrition aiguë et que 386 000 d'entre eux courent "un risque élevé de maladie et de décès".

Dans le rapport Trócaire du 18 octobre, M. Healy critique les gouvernements pour leur réponse laxiste à la crise dans la Corne de l'Afrique et affirme que la communauté internationale "doit agir et agir maintenant".

"La faim fait des victimes à un rythme de plus en plus rapide. L'alarme a été tirée depuis des mois, mais la communauté internationale et les gouvernements n'ont pas réagi de manière adéquate. Combien de personnes doivent encore mourir avant que le monde n'agisse ?", pose le responsable de Trόcaire.

Il appelle à souligner la nécessité pour la communauté internationale d'intervenir pour faire face à la situation en Somalie, affirmant que le nombre d'enfants souffrant de malnutrition dans le centre de santé de référence de Dollow à Gedo a triplé au cours des derniers mois.

"Nous sommes à peine capables de faire face aux chiffres à Gedo. Nos unités de stabilisation sont pleines. On se demande quelle valeur le monde accorde aux vies humaines", déplore M. Healy dans le rapport du 18 octobre, ajoutant que la situation en Somalie pourrait s'aggraver dans un avenir proche, car une grande partie du pays est "sur le point d'entrer dans ce qui devrait être sa cinquième saison des pluies ratée".

"Une saison des pluies ratée à la fin de 2022 ne laisserait aucune perspective de reprise avant au moins le début de la prochaine saison des pluies en avril 2023", précise-t-il.

Le responsable de Trόcaire ajoute que la situation dans le pays a été "exacerbée dans de nombreux endroits par le conflit, et par la hausse des prix des denrées alimentaires due en partie à la guerre en Ukraine, et à la réduction de l'approvisionnement des pays voisins également en difficulté."

Selon M. Healy, les femmes sont les premières victimes de la crise alimentaire, car elles sont obligées de réduire leur consommation de nourriture pour le bien de leurs enfants.

Il ajoute que les filles sont également vulnérables car elles sont obligées d'abandonner l'école. Ces filles, dit-il, s'exposent à "un risque plus élevé de mariage d'enfants et de mutilations génitales féminines (MGF)".

Dans un rapport publié en avril, M. Healy avait déclaré que la faim extrême ravageait diverses parties de la région somalienne de Gedo et avait prévenu que la situation, qui était due au changement climatique, risquait de s'aggraver si des mesures urgentes n'étaient pas prises.

"La faim sévère s'est installée et elle va s'aggraver dans les mois à venir si des mesures urgentes ne sont pas prises", a déclaré M. Healy dans son rapport du 7 avril.

Il ajoutait : "L'échec de trois saisons des pluies successives a détruit les moyens de subsistance et contraint les familles à quitter leur foyer à la recherche de nourriture et d'eau."

Trois mois plus tard, en juillet, M. Healy fait encore état d'une "malnutrition sévère" dans certaines parties de la région somalienne de Gedo et appelle à une action immédiate.

"La malnutrition sévère s'est installée en Somalie et elle va s'aggraver considérablement dans les mois à venir si des mesures urgentes ne sont pas prises", aurait déclaré le directeur national de Trócaire en Somalie dans un rapport du 11 juillet, avant d'ajouter : "Depuis janvier, au moins 448 enfants sont morts de malnutrition aiguë sévère."