Les prêtres et la religieuse enlevés au Cameroun retrouve la liberté, le diocèse ordonne un "Rosaire d'action de grâce"

"Je suis sincèrement reconnaissant à tous ceux qui se sont joints à nous dans cet effort collectif de prière pour la sécurité et la libération de nos frères et sœurs", déclare l'évêque camerounais, avant d'ajouter : "Les mots ne suffiront pas à exprimer mes sentiments de gratitude envers tous ceux qui ont collaboré avec nous dans le processus de négociation pour leur sécurité et leur libération."

Il poursuit : "Tout comme saint Paul, je dis moi aussi à chacun de vous : Je suis tout à fait convaincu que celui qui a commencé en vous cette bonne œuvre continuera à l'achever jusqu'à ce que vienne le jour de Jésus-Christ."

Lors de l'attaque du 16 septembre contre la paroisse catholique St. Mary's Nchang du diocèse de Mamfe, les bâtiments de la paroisse, y compris l'église, ont été incendiés.

Dans sa déclaration du 23 octobre, Mgr Abangalo condamne l'attaque de la paroisse en disant : "Je saisis cette occasion, une fois de plus, pour condamner l'acte de profanation de l'église, dans les termes les plus forts possibles, et pour décrier la nécessité de renforcer la dignité humaine."

"Priver nos frères et sœurs de leur liberté pour gagner de l'argent à tout prix est inhumain, et quiconque s'y adonne devrait y renoncer", déclare l'évêque camerounais de 49 ans qui a commencé son ministère épiscopal en mai de cette année.

Il ajoute : "Pour ceux qui font des déclarations - catégoriques ou implicites - qui alimentent de telles actions, je suppose qu'il est temps de repenser votre approche et de veiller à ce que la dignité de la personne humaine soit défendue de toutes les manières possibles."

"Que la Sainte Vierge Marie, Mère de l'Église et Reine de la Paix, continue d'intercéder pour nous", implore Mgr Abangalo.

La libération des neuf personnes enlevées intervient quelques jours après l'apparition sur les médias sociaux d'une vidéo les montrant en train de supplier leur Ordinaire du lieu d'obtenir leur libération.

Dans cette vidéo de 45 secondes diffusée le 19 octobre, le père Jingwa, l'une des personnes enlevées, fait le point sur leur situation difficile et supplie Mgr Abangalo de faire "tout son possible" pour obtenir leur libération.

Entre-temps, dans une autre déclaration publiée lundi 24 octobre, Mgr Abangalo invite "tous les chrétiens, hommes et femmes de bonne volonté de toutes les paroisses de la ville de Mamfe et des environs à se joindre à lui pour une messe d'action de grâce à Dieu pour la libération saine et sauve de nos frères et sœurs qui ont été retenus en captivité pendant plus d'un mois".

"La messe aura lieu le mardi 25 octobre 2022 à la cathédrale St. Joseph de Mamfe à 16h00", précise l'évêque.

L'incendie criminel de la paroisse catholique St. Mary de Nchang est l'un des derniers incidents du conflit prolongé dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun. Le conflit a été déclenché par une manifestation impliquant des avocats et des enseignants en 2016.

Un mouvement séparatiste armé revendiquant l'indépendance de la soi-disant république d'Ambazonie a émergé à la suite de la répression des manifestations par le gouvernement.

Les anglophones représenteraient environ 20 % de la population du Cameroun et se plaignent depuis longtemps d'être marginalisés par la classe dirigeante francophone.