Un évêque catholique en RD Congo "profondément préoccupé" par la montée de l'insécurité dans la province de Maniema

Face à cette situation, l'évêque congolais déclare : "Il est de notre responsabilité de nous mettre du côté des victimes et de dire avec le prophète Habacuc : Jusqu'à quand, Seigneur, devrons-nous endurer ce cauchemar ?".

L'évêque de 63 ans qui est à la tête du diocèse de Kasongo depuis son ordination épiscopale en mai 2014 lance un "appel de détresse pour la paix et la sécurité dans les deux territoires de Kasongo et Kabambare, à l'instar des autres régions de la République."

La paix et la sécurité, indique Mgr Lubamba, sont "un gage de développement et de réalisation des aspirations de nos populations qui croupissent dans la misère, tandis que ceux qui gèrent les ressources nagent dans l'abondance, affichant une indifférence à l'égard de la population martyrisée."

"Nous disons non à la violence, non aux affrontements fratricides qui apportent des souffrances multiformes à notre population, non aux scènes de pillage, non à la destruction méchante des maisons, non aux tueries, non à la haine, car nous sommes tous frères et sœurs et notre avenir - et celui de nos enfants - en dépend", dit-il dans sa déclaration datée du 30 octobre.

L'évêque congolais ajoute : "Nous disons oui au dialogue, oui aux activités conjointes de développement et de désenclavement, oui à la cohabitation pacifique entre les communautés, oui à la médiation si les moyens et les voies le permettent, oui au plaidoyer pour l'assistance humanitaire."

Mgr Lubamba invite le gouvernement dirigé par Félix Tshisekedi à "rétablir son pouvoir souverain sur cette partie du territoire national et à assurer la paix et la sécurité de la population."

Il invite également le gouvernement congolais à "fournir rapidement une assistance humanitaire aux victimes et aux familles d'accueil et permettre ainsi aux déplacés de regagner rapidement leurs lieux d'origine en cette période de culture."

L'Ordinaire du lieu du diocèse de Kasongo exhorte les parties belligérantes à "arrêter les affrontements et à ranger les épées."

"Le dialogue, parfois avec l'aide de médiateurs, si les conditions sont réunies, est toujours source de paix durable, car la violence engendre toujours la violence", affirme Mgr Lubamba.

Il poursuit en exhortant les parties en conflit à "s'abstenir de tout acte susceptible de violer les droits de l'homme et à s'engager résolument dans un dialogue franc avec le gouvernement de la République pour une issue favorable et juste."