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Un évêque soudanais déclare que les résidents d'Abyei sont "confrontés à une catastrophe humanitaire" et lance un appel à l'aide

Les habitants de la zone administrative d'Abyei (AAA), une zone située à la frontière entre le Soudan et le Soudan du Sud et dotée d'un "statut administratif spécial", ont un besoin urgent d'aide humanitaire, a déclaré l'évêque du diocèse catholique d'El Obeid qui couvre la région.

L'AAA serait confrontée à une myriade de défis, dont les inondations, l'insécurité et des infrastructures délabrées, entre autres.

Dans une déclaration partagée avec ACI Afrique le lundi 7 novembre, Mgr Yunan Tombe Trille Kuku affirme que les résidents d'Abyei sont "confrontés à une catastrophe humanitaire" et appelle à une action immédiate, s'adressant à Caritas Soudan du Sud et aux gouvernements des deux pays voisins, le Soudan et le Soudan du Sud.

"En solidarité avec les habitants d'Abyei confrontés à une catastrophe humanitaire, je demande une aide humanitaire pour ces personnes", déclare Mgr Trille.

L'évêque catholique soudanais appelle les membres de Caritas Soudan du Sud "à prendre des mesures immédiates pour secourir la population d'Abyei en fournissant de la nourriture aux habitants d'Annet et de Ngok".

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Il exhorte les gouvernements du Soudan et du Soudan du Sud "à faire appel aux organisations non gouvernementales et aux agences des Nations Unies pour fournir une aide humanitaire immédiate aux personnes dans le besoin."

Selon le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (UNOCHA), il a été vérifié que plus d'un million de personnes ont été affectées par des pluies torrentielles et des inondations dans 36 comtés du Soudan du Sud et plus de 20 000 personnes dans la partie sud de l'AAA au 28 octobre.

"La réponse actuelle aux inondations est entravée par la recrudescence de la violence et de l'insécurité, l'inaccessibilité due à des routes impraticables, des ponts cassés, des pistes d'atterrissage inondées, le manque de moyens aériens, le manque de fournitures essentielles dans les pipelines et les contraintes de financement", rapporte encore l'UNOCHA.

Dans sa déclaration du 7 novembre partagée avec ACI Afrique, Mgr Trille fait référence aux combats entre les Ngok et les Twic, déclarant : "Les gens souffrent en raison des combats communautaires en cours entre les deux parties".

"Les combats sont quelque chose qui a un impact négatif sur la vie quotidienne des civils", dit-il encore, et il ajoute : "En plus du conflit, les catastrophes naturelles, les inondations et les fortes pluies ont dévasté les maisons et les écoles."

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L'Ordinaire du lieu du diocèse d'El Obeid, qui est également président de la Conférence des évêques catholiques du Soudan (SCBC), poursuit : "Il y a une épidémie de maladies d'origine hydrique parmi les communautés et le bétail."

"La violence a entraîné la perte de vies, l'incendie de maisons et de propriétés et le déplacement de milliers de personnes des deux côtés", dit-il.

L'évêque catholique qui a commencé son ministère épiscopal en avril 2017 "appelle fermement la République du Soudan et le Soudan du Sud à travailler dur et rapidement pour trouver des solutions au problème d'Abyei."

Le 1er novembre, Mgr Trille a appelé les gouvernements du Soudan et du Soudan du Sud à agir avec rapidité pour résoudre le "statut final d'Abyei".

Situé à la frontière entre le Soudan et le Soudan du Sud, Abyei s'est vu accorder un "statut administratif spécial" par le protocole de 2004 sur la résolution du conflit d'Abyei, "le protocole d'Abyei", dans le cadre de l'accord de paix global (APG) du 9 janvier 2005 qui a mis fin à deux décennies de guerre civile au Soudan.

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Il a été signé au Kenya par le Mouvement/Armée populaire de libération du Soudan (SPLM/A) et le Parti du Congrès national (NCP).

Dans un message partagé avec ACI Afrique à l'occasion de la commémoration du neuvième anniversaire du référendum de la communauté de la région d'Abyei, Mgr Trille a appelé le gouvernement du Soudan et du Soudan du Sud "à accélérer le processus de résolution du statut final d'Abyei, car cela mettra fin aux conflits entre les deux communautés rivales de la région qui se battent pour la terre".

Il a noté que la résolution du statut d'Abyei "aidera les personnes qui y vivent à savoir à qui elles appartiennent, au Soudan ou au Soudan du Sud".

Patrick Juma Wani